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Développé par les petits nouveaux de chez Black Drakkar Games et Fallen Leaf et édité par Dear Villagers, Fort Solis est un thriller narratif se déroulant sur la planète mars.
Test effectué à partir d'une version PS5
L’histoire de Fort Solis nous emmène sur Mars alors que l’humanité nourrit encore les espoirs d’une terraformation de la planète. Vous incarnez Jack Leary (joué par l’acteur Roger Clark, "Arthur Morgan" dans Red Dead Redemption II), un ingénieur posté de manière permanente. L’aventure commence lorsqu’on vous signale un appel d’urgence du côté du Fort Solis : une tempête approchant, Jack se dépêche d’atteindre l’endroit et découvre un lieu bizarrement vide. Très vite, les évènements s’enchaînent et vous obligeront à survivre en attendant des secours ainsi que la fin de la tempête.
Fort Solis se présente donc comme un thriller narratif en vue à la troisième personne. Pensez à un Heavy Rain simplifié avec un léger soupçon de Firewatch. Vous contrôlez donc Jack et le tout se fait de manière assez sommaire : un bouton pour activer le hud au poignet (rassemblant les documents trouvés en route ou encore la carte des lieux) et les contrôles de déplacement. C’est tout. On aura passé un peu de temps pour trouver le bouton de course, mais autant vous prévenir tout de suite : il est inexistant. Drôle de compromis ayant été fait par l’équipe de développement de ne pas permettre au personnage de courir. Même si très guidé (et quasiment en ligne droite), certaines phases vous demanderont de chercher certains accès, et si vous ne comprenez pas rapidement où aller, vous pourrez tourner en rond dans la station… en marchant, ce qui se révèle être très frustrant.
L’histoire se déroule assez classiquement, usant des poncifs SF du thriller dans l’espace. Ici, un antagoniste viendra semer la pagaille dans la station et vous rassemblerez, au fur et à mesure de votre progression, lectures, vidéos et enregistrements sonores épaississant le contexte autour de Fort Solis : les expériences qui y étaient conduites, les personnes qui y résidaient, les interactions entre elles et les différents problèmes qui subsistaient. Ce travail d’enquête n’en est pas vraiment un puisque les éléments vous seront servis sur un plateau petit à petit, sans vraiment avoir à vous creuser les méninges. Fort Solis est un jeu extrêmement linéaire, presque un film interactif, n’y cherchez absolument pas un puzzle-game ou un jeu de réflexion. Nous ne sommes pas spécialement surpris étant donné qu’il était vendu en ce sens. Un jeu qui se déguste comme une mini-série Netflix, mais hélas sans grande originalité ni prise de risque.
Outre le fait de délivrer une ambiance à laquelle on adhère sans souci, dans son rythme et sa progression, Fort Solis permet assez peu de choses si ce n’est de fouiller les décors pour des petits éléments permettant de mieux cerner l’histoire de l’endroit et de comprendre ce qu'il s’y passe/s’y est passé. Seulement, disons-le, c’est souvent ennuyeux et au mieux à peine intriguant. L’histoire qui nous est servie n’est pas vraiment originale ou spécialement prenante, le tout étant servi dans un très bel écrin (l’Unreal Engine 5 est clairement au top ici), mais le jeu ne propose pas de réelles motivations aux joueurs, outre d’y voir un peu plus clair dans l’intrigue. Seulement, une fois les quelques rebondissements rapidement passés, le jeu se termine et on pensera : tout ça pour ça ? En termes de durée de vie, le jeu s’étale sur quatre chapitres, chacun d’une heure environ, vous laissant largement le temps de terminer le jeu d’une traite, sans grande difficulté.
Le jeu est aussi vendu comme un titre vous permettant d’explorer un complexe minier. Alors, le mot complexe est plutôt galvaudé ici tant Fort Solis ressemble davantage à un laboratoire un poil développé qu’à une vraie station scientifique de grande envergure. La comparaison paraît futile ici tant les budgets ne sont pas les mêmes, mais on est très loin (très très) de l’USG Ishimura de Dead Space, par exemple. Le jeu vous emmènera toutefois dans les différentes sections de la station qui a été créée avec goût et un clair amour pour la science-fiction spatiale. Dans sa forme, Fort Solis balade quelques belles satisfactions à sa ceinture : on aura évoqué la direction artistique et l’Unreal Engine 5, mais nous pouvons également parler de la très bonne performance des acteurs. Comme mentionné plus tôt, c’est Roger Clark qui tient le rôle principal, sans oublier Troy Baker ("Joel" dans The Last of Us, "Higgs" dans Death Stranding), celui de l’antagoniste.
Sa forme soignée à l’Unreal Engine 5 et la prestation très convaincante de ses acteurs n’aideront pas spécialement Fort Solis à briller sur le marché des jeux narratifs. S’il propose de sacrés arguments esthétiques, le titre de Black Drakkar Games et Fallen Leaf rattrape difficilement sa progression relativement ennuyeuse, son scénario cousu de fil blanc et en manque d’originalité ainsi qu’un déroulé de l’action particulièrement pataud. Les séquences de QTE sont également loupées puisqu’alors que le jeu nous plonge dans un état contemplatif la majorité du temps, on nous demandera des réflexes de pilote d’avion de chasse pour réussir des séquences d’action qui n’auront finalement aucun impact sur la suite des évènements. Fort Solis s’apparente donc à une vitrine technique au mieux, ou hélas à un produit de divertissement de qualité moyenne que pourrait produire n’importe quelle plateforme.