Le génie scientifique le plus cruel de la galaxie (prenant la forme d'un primate agressif) s'est mis en tête d'assouvir petit à petit le système Lylat, en clôturant son action par l'attaque de la planète Corneria, foyer du général Pepper et de la team Fox, comprenant Fox McCloud (un renard), Slippy (la grenouille), Peppy (le lapin) et Falco (le faucon bleu). Ces pilotes d'élite tout droit sortis d'un bestiaire animalier digne des fables de La Fontaine partent donc à la contre-attaque à bord de leurs Arwing, vaisseaux capables de sillonner aussi bien l'espace intersidéral que l'atmosphère de planètes devenues hostiles.
Andross, Andross, ça c'est fort de fruit !
Faisons fi des allégories animalières d'un scénario écrit sur un timbre poste et plongeons-nous au cœur du gameplay du soft, calibré comme un moteur de Formule 1. Toujours aussi précis, fin, où absolument rien n'est laissé au hasard et où la moindre séquence scriptée nécessite réflexes et skill exemplaires,
Starfox 64 dans sa version 3DS est l'exacte réplique de son aîné, et on ne s'en plaindra pas, au vu des qualités de celui-ci. Très maniable, l'Arwing (ou les véhicules terrestres et aquatiques également disponibles) peut effectuer la plupart des figures aériennes qu'un pilote breveté souhaiterait réaliser (tonneaux et loopings), et ce dans l'ergonomie la plus adéquate possible. Deux appuis sur une gâchette pour une manœuvre d'évitement et le tour est joué. Le bouton X pour accélérer, le bouton B pour décélérer. Simple comme bonjour et efficace au possible.
Nintendo n'a jamais signé
Flight Simulator, mais a misé comme d'habitude sur un shooter à la prise en main parfaite, au gameplay précis, ultra-simple et pourtant si riche... On retrouve cette simplicité dans la méthode de tirs utilisée et les upgrades disponibles. Le laser simple peut se déployer doublement une première fois, puis passer à une puissance supérieure (l'hyper laser). Seulement deux upgrades, donc, ainsi que des bombes projetables sur l'ennemi sont au menu de l'armement de l'Arwing. Encore une fois, cette simplicité ne rend pas le gameplay du soft moins riche ou l'expérience de jeu moins intense, bien au contraire...
Foxy Lady
S'adonner à
Starfox 64 3D, c'est assumer le fait d'être envahi par une nostalgie bienfaitrice aussi bien que jouir d'une expérience enivrante pour les sens. Marteler le bouton de tir pour atteindre ses cibles, manœuvrer pour passer dans des anneaux réparateurs est un véritable régal. Bien loin de la version Nintendo 64 en terme de qualité technique (on se souvient de polygones anguleux, d'un brouillard omniprésent et de couleurs baveuses, même pour 1997), l'équipe de développement aux commandes de ce remake a fait des merveilles : les graphismes sont superbes, les textures fouillées et colorées à souhait ont nécessité un travail remarquable, et le rendu de l'eau, pour ne citer que celui-ci, est tout simplement magnifique. Les graphismes du soft sont l'un de ses points forts à n'en pas douter, en sus d'un gameplay à toute épreuve, à une exception près : le brouillard a certes été quasiment supprimé de ce remake, mais pas le clipping, absolument omniprésent, et ce, quel que soit l'environnement. Ne soyez pas surpris de voir soudainement apparaître des pans entiers de spaceships futuristes lors de vos pérégrinations... Vraiment, vraiment dommage ! Au niveau sonore, on est plus que comblé par les mélodies en partie composées par Koji Kondo, célèbre pour avoir également écrit les thèmes de
The Legend of Zelda. Respectant parfaitement l’œuvre originale, les BGM sont également un immense plus pour le titre, déjà bien pourvu d'atouts.
Fantastic Mister Fox
En bon shooter sur rails,
Starfox 64 3D implémente un système de scoring bien pensé, totalisant le nombre d'ennemis détruits d'un niveau à l'autre, des médailles pouvant être obtenues en cas de plus ou moins bonne réussite sur un niveau (encore une fois simple mais efficace). En fonction du score ou de l'orientation choisie sur un stage, différents embranchements seront accessibles, modifiant à la fois le scénario et les environnements traversés. Sachant qu'il existe trois embranchements différents au total (pour 17 secteurs), et qu'il faut un tout petit peu plus d'une heure pour terminer un embranchement complet,
Starfox 64 3D semblerait ne proposer qu'approximativement trois heures de jeu... D'autant que la difficulté n'est pas insurmontable. C'est sans compter deux modes différents pour le jeu principal (un mode 64 et un mode 3DS), un mode Battle jouable en multi ainsi qu'un mode Score Attack permettant de choisir un niveau débloqué pour évaluer ses capacités. De plus, il n'est pas évident de débloquer certains embranchements, et on revient toujours au titre pour en savourer de nouveaux environnements. Les accrocs du scoring ne pourront être que ravis, les autres seront forcément déçus par la durée de vie du titre. Autre bémol, la 3D ne présente qu'un apport esthétique au plaisir de jeu, ne renouvelant pas le gameplay de ce remake. Enfin, il est difficile d'être élogieux quant au mode gyroscopique du titre, que l'on oubliera rapidement...