Test : Drawn to Life : Dessine ton Héros ! - DS

Drawn to Life : Dessine ton Héros ! - DS
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Critiquée depuis sa sortie, et peut être à raison, la Nintendo DS n'a pas su offrir de titres exploitant au mieux les capacités qu'offre son double écran et sa technologie tactile. Doit-on voir en Drawn To Life le rédempteur d'un an et demi d'ignorance feinte ? Pas si on aime profiter d'un jeu plus de cinq heures.
Que ce soit chez le plombier et ses copains ou ailleurs, les jeux exclusifs à la Nintendo DS réellement incontournables se font rares, voire inexistants -exception faite de Metroid Prime : Hunters , seul dans sa catégorie. Entre un portage bidon et un jeu douteux comme on en fait pour séduire les "casual gamers", on peut trouver Drawn to Life : Dessine ton Héros ! . D'apparence tout à fait enfantine, il aurait été facile de s'y arrêter un instant pour ne voir en lui qu'une manière de séduire un public jeune, crétin et capricieux (on me souffle le mot "enfant") alors qu'il s'y cache un véritable jeu de plate-forme plein d'idées, et surtout des bonnes.

Dessine moi une tronçonneuse

Vous êtes le Créateur. Le monde des Rapos, des créatures aussi plaintives que poilues, est sur le point d'être englouti par les ténèbres. Ténèbres apportées par un rapo aux ambitions prométhéennes, qui déchira le Livre du Monde et engendra une armée de créatures visqueuses dans sa fureur. En tant que Créateur, vous espériez un peu de repos, une retraite bien méritée, et des gonzesses comme s'il en pleuvait. Eh bien non. Il a fallu que l'on soit assez con pour créer un hybride de lapin et de rat encore plus dérangé que nous-mêmes. Du coup, il va falloir remettre un peu d'ordre dans ce bordel sans nom (ce qui ne sera pas vrai très longtemps) et cela commencera par la création d'un héros.

L'outil de dessin est véritablement une réussite. Si les plus feignants d'entre nous peuvent se contenter d'un gribouillis informe, il est possible de s'occuper de chaque pixel afin de matérialiser notre avatar miniature. Bien sûr, il est possible de le faire à l'aide de modèles ce qui gâchera à coup sûr l'expérience de jeu. Mon héros porte un tutu rose, s'appelle Dudy et il a soif de vengeance.

Des plaisirs variables

Tout va mal, puisque ni soleil, ni lune, ni villageois n'illuminent le village de Nkbsux (aimablement nommé par mes soins). A nous donc de partir à l'aventure pour recouvrir les pages du Livre du Monde et redoter ainsi cet univers des choses qui le composaient, en repoussant les ténèbres. Ainsi, c'est par de longues phases de plate-forme que l'on devra récupérer ces éléments manquants et les rapos disparus à travers les différents niveaux. Plutôt classique dans son fonctionnement, un saut sur un ennemi ou un tir de nos armes permettra de se frayer un chemin à travers des niveaux longs bien que linéaires. Quelques armes, dont l'illustre Pistogland, nous rendront la tâche toujours plus aisée. Pourtant, c'est encore et toujours avec l'utilitaire de dessin qu'on s'amusera réellement dans Drawn to Life : Dessine ton Héros ! : on est en effet forcé de dessiner la plupart des éléments constitutifs de ce jeu de plate-forme.
Du nuage au ressort biscornu en passant par des débris volants, on peut créer l'élément désiré en quelques coups de stylet, bien que le tout reste incroyablement dirigé et encore, pas assez pour ne pas permettre à quelques esprits pervers d'insérer moult verges ou d'autres joyeuses créations qui se rappellent à nous au gré des niveaux. D'autres éléments tels quel la luge, le sous-marin ou le deltaplane donneront même lieu à des mini-events selon le monde dans lequel on se trouvera. Agréable mais pas passionnantes, les phases de plate-forme tirent en tout cas parti du stylet, dont on aura besoin pour nettoyer les niveaux des ténèbres, en les gommant de la surface de la terre et pour dessiner. Mais ça je l'ai déjà dit.

Bêtement inoffensif

Entre ces phases de jeu sur lesquelles nous, le Créateur, avons réellement une emprise, on se retrouve coincé dans des phases de dialogues dans le village en compagnie des rapos, des dialogues qui rappellent les RPGs d'antan. Tout à fait linéaire, inévitable et un brin embêtant, ce moment de jeu n'est pas dénué d'humour. Mieux, il offre le repos parfait pour un joueur lassé d'enchaîner les niveaux sans suivre de trame précise. Certes, le fait qu'on nous rappelle constamment d'aller parler à machin, la fille de truc puis au grouillot du coin rend tout choix artificiel, mais on prend presque goût à se balader dans ce petit village que l'on repeuplera à la force de nos pouces. S'il est possible de créer plusieurs avatars pour en changer, ou les échanger en WiFi avec des amis (autant dire que le multijoueurs est inexistant), on trouve également une boutique dans laquelle on achète mini-jeux, modèles et samples de musiques avec l'argent amassé au cours des niveaux.
Aussi plaisante que mignonne, l'expérience dans l'univers de Drawn to Life : Dessine ton Héros ! s'arrête malheureusement très vite. Avec pas plus de 15 niveaux éparpillés dans 4 mondes à thèmes, l'aventure sera bouclée en quelques heures, tout en offrant peu de perspectives de rejouer. L'absence de mode multijoueurs, de mode de difficulté et de bonus significatifs plombe totalement la durée de vie d'un jeu qui aurait gagné à posséder, par exemple, un éditeur de niveau à partager via WiFi.
Dur de ne pas accrocher à ce jeu qui prône les joies du gribouillage de notre enfance. Difficile ensuite de ne pas se dire que Drawn to Life pêche par sa durée de vie minable alors que l'on prenait vraiment son pied à dessiner des quéquettes partout. Dommage.
10 octobre 2007 à 20h35

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Points positifs

  • Outil de dessin aux petits oignons
  • Un univers mignon, coloré et attachant
  • Un rythme de jeu qui laisse le joueur respirer

Points négatifs

  • Cinq heures suffiront à boucler le tout
  • Aucune incitation à recommencer l'aventure
  • Pas de multijoueurs crédible
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