Test : COP : The Recruit - DS

COP : The Recruit - DS

COP : The Recruit - DS

Genre : GTA chez les gentils

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Souvenez-vous : E3 2009, Nintendo faisait des annonces sur les prochaines sorties, évoquant du Mario, du Zelda, du Wii Fit, bref des suites et des classiques. Au milieu de tout cet amoncellement de jeux sans surprises, un trailer faisait tiquer, celui de C.O.P. : The Recruit, dont la parenté avec la série des GTA sautait aux yeux. D’autant plus qu’à l’époque, GTA Chinatown Wars, pourtant excellent, essuyait un lourd échec commercial non mérité. COP peut-il (et doit-il ?) supporter la comparaison ?
Ce ne serait pas faire honneur au jeu que de le comparer sans cesse à l’épisode de GTA qui le précède de quelques mois. Pourtant, les similitudes entre eux sont si évidentes qu’on ne saurait s’en passer. D’autant plus que Liberty City s’inspire de New York, la ville dans laquelle se déroule COP. Autre ressemblance : l’alternance entre phases de tir et courses en bagnole, par le biais de missions données par différents personnages. Mais cette fois, du bon côté de la loi. Voyons ce que ça donne.

Fou du volant

Le scénario, d’abord. Vous êtes Dan Miles, un jeune blondinet fraîchement recruté dans la police suite à une course-poursuite durant laquelle vous avez étalé vos talents de chauffard. Soyons tout de suite honnêtes : les personnages sont caricaturaux, sans charisme, et on a vite peur que ça devienne n’importe quoi. Mais passées les premières minutes du jeu, on se prend à vouloir comprendre ce qui a amené l’agent qui a recruté Dan à se retrouver en prison. Les flics sont-ils si irréprochables que ce qu’ils prétendent ? Où vont mener Dan les différentes missions d’infiltration qui lui sont confiées ? Son passé de voyou va-t-il le rattraper ? Sans bénéficier de personnages aussi intéressants que ceux de Chinatown Wars, COP a au moins le mérite de suffisamment faire planer le mystère pour garder l’attention du joueur… Si celui-ci s’est accommodé des défauts du jeu. Car, et c’est regrettable, COP déçoit sur plusieurs points.

Un peu de tourisme

Avant d’entrer les détails, la réalisation laisse penser que le jeu aurait pu être développé pour PC dans la fin des années 90. En effet, si le principe du jeu est emprunté à GTA, les graphismes et animations sont ceux, par exemple, de Midtown Madness 2. Les piétons sont raides, très anguleux, s’enfuient en courant dans tous les sens si vous vous approchez. Il n’ont que deux cris si vous tentez de leur rouler dessus ou de tirer sur eux (ce qui n’est pas faisable contrairement à GTA) : un pour les hommes et un pour les femmes. Plutôt pauvre. Quoi qu’il en soit, la modélisation de la ville est plus que passable, ce qui peut rattraper le coup. En faire la visite est certainement ce qu’il y a de plus intéressant dans le jeu dans un premier temps, où l’on peut s’amuser à faire du tourisme en prenant en photo les coins célèbres. Un petit plus, accompagné d’autres éléments, qui rappellent les actions secondaires de GTA comme trouver les cascades ou les caméras à détruire (Dans COP, il s'agit principalement de casser des barrières et de finir des missions secondaires).

Caisse que c'est que ça ?

Passons maintenant au gameplay proprement dit. Il y a deux phases principales : la conduite en voiture et la fusillade. Chacune, pour parler par euphémismes, demande un temps d’adaptation pour être appréciée. Si l’image du jeu se base sur l’action pure, il est vraiment dommage d’avoir une réalisation si peu confortable. En voiture, certes on fonce, mais la gestion des chocs est parfois catastrophique. Principalement, il est impossible de tamponner une voiture autrement que par l’arrière, ce qui rend les poursuites difficiles. Pas la peine d’essayer de dépasser les fuyards pour leur bloquer la route : leur véhicule glissera sur le votre et filera à toute allure, vous clouant sur place — lors de ces missions de poursuite, le véhicule semble être placé sur un rail duquel il ne peut être sorti. Et pour ce qui est de visualiser les dégâts, ni tôle froissée, ni fumée sortant du moteur : une simple barre de vie. On a déjà vu plus spectaculaire dans le genre fast and furious, même si les caisses ont du répondant.En phase de tir, c’est un autre problème. Enfin plusieurs. La manipulation, qui mêle stylet dans une main et croix directionnelle dans l’autre, est tout sauf évidente, bien qu’on finisse par s’y faire avec de l’entraînement. Un système plus classique avec la croix et les boutons aurait été plus simple à manier, ou alors une visée au stylet qui soit vraiment facile à prendre en main. Une fois passé outre ce petit contretemps, reste tout de même le sérieux souci de l’IA. Passons sur le fait qu’il n’y ait pas de sang (le jeu est déconseillé aux moins de 12 ans seulement) et que les ennemis soient tout raides : ils se déplacent généralement selon une simple ligne droite, enchaînant les allers-retours incohérents. Et c’est parfois à ces situations illogiques que le jeu doit sa difficulté : on ne s’attend pas à ce que ces éléments (voitures et ennemis) se comportent de cette manière.

Ma patience a des limites, mais il ne faut pas exagérer

Pour autant, ces défauts très rebutants sont rapidement surmontés pour qui en a la patience. Il n’est pas difficile de s’intéresser au jeu et à ses missions dangereuses si on accepte sa réalisation moyenne. Le contenu est assez conséquent pour ne pas se lasser, même si les missions finissent par se ressembler, grâce aux nouvelles options et nouvelles armes débloquées au fur et à mesure, qui évitent de nous installer dans la routine. Mieux que ça, COP est un jeu qui dévoile ses qualités sur le long terme, certaines missions étant particulièrement stressantes. Ajoutez que les missions qu’on vous donne le sont par petits paquets, vous pouvez donc les terminer plus ou moins dans l’ordre que vous voulez et quand bon vous chante, ce qui laisse pas mal de liberté de déplacement. Il y aurait presque de quoi oublier les faiblesses techniques de ce jeu qui ne tient pas toutes ses promesses, notamment celle d’être spectaculaire.
COP est donc à réserver aux joueurs indulgents, ses qualités étant entachées de trop d’imperfections pour séduire tout le monde. Sans être forcément mauvais, il est néanmoins en dessous de son modèle, GTA Chinatown Wars, en partie à cause du fait qu’il est moins défoulant, plus jeune public. Le contenu reste tout de même suffisamment vaste pour garantir au moins une quinzaine d’heures de jeu, sans les missions annexes. COP bat GTA sûr un point cependant : son scénario, qui dévoile de vraies qualités malgré un début qui laisse quelques doutes.
23 novembre 2009 à 13h47

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Points positifs

  • La modélisation de New York
  • Un scénario qui tient la route
  • Contenu plutôt vaste

Points négatifs

  • De gros défauts de gameplay
  • Une IA désastreuse
  • Le bruit des moteurs vite énervant
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