Après avoir vu débarquer
Pokémon Blanc et Noir, une bonne partie des joueurs avait légitimement pensé qu’une version Grise viendrait prochainement titiller leurs pouces de pokéfans. Mais tout cela, c’était sans compter sur le talent de
Nintendo qui s’est finalement arrangé pour faire un twist d’enfer (enfin presque). Nous voilà donc propulsés dans la suite directe de N/B. Pour ceux qui auraient quelques réticences, sachez qu’il s’est passé deux ans depuis que le héros de l’opus précédent a savamment botté les fesses de l’infâme Team Plasma. C’est donc aux commandes d’un nouvel adolescent boutonneux sans copine que le joueur est invité à faire le tour d’un monde qu’il ne connait finalement pas si bien que cela. Car croyez-le ou non, en deux ans, les environnements ont subi quelques menues modifications.
GameFreak a tout de même souhaité faire les choses proprement et c’est dans une nouvelle bourgade répondant au doux nom de Pavonnay (Ya, ya ch’afais un peu te Pavonnay [Essayez avec l’accent allemand, c’est absolument hilarant]) que l’intrigue débute. Bianca (personnage de l’opus précédent) lui offre alors très rapidement un Pokémon (grosse déception, puisque mêmes starters que dans N/B) pour qu’il puisse partir à l’aventure. Au cours de ses pérégrinations, il va peu à peu se rendre compte qu’une branche extrémiste de la Team Plasma s’avère bel et bien active et qu’elle est sacrément vénère de s’être fait déboiter par un petit merdeux dans votre genre. D’autant qu’un autre petit merdeux, qui se révèle être votre ami et rival, leur casse atrocement les bonbons pour récupérer le Chacripan volé de sa sœur. Les bases sont jetées ! Dans tout cela, rien de bien neuf me direz-vous … C’est pas faux ! Mais attendez la suite !
Ah j’me disais aussi, ça faisait un peu foutage de gueule ...
Repomper tout un monde et le resservir tel quel aux joueurs, c’eût été un peu facile. Voilà pourquoi
GameFreak a opéré pas mal de changements dans l’univers de son jeu. Outre un monde quelque peu modifié, le pokéfan aura le plaisir d’apprendre que le Pokédex s’étend maintenant à 300 Pokémon issus de toutes les générations. La chasse aux monstres s’avère donc plus que jamais prenante et le boulot risque d’être long et fastidieux. Mais quiconque s’intéresse d’assez près à la saga saura qu’il n’y a rien de plus grisant que de compléter un à un les espaces vides de son annuaire de bestioles. Comme un bon vieil album Panini en somme, les têtes d’abrutis de footeux en moins. Certes, certes, tout ceci est très bien, mais ça sent encore un peu le réchauffé. Quoi d’autre ? Et bien vois-tu mon cher ami, ces petits malins de chez
GameFreak ont trouvé une foule de petites idées bien sympas pour allonger très fortement la durée de vie. Que dire de la création du Pokéwood, un studio de cinéma qui nous permet de réaliser des films et ramener plein de thunes ? Et que dire aussi de la galerie marchande Concorde qui s’avère être un jeu de gestion dans le jeu ? Le joueur est invité à y introduire des échoppes de toutes sortes (jardinerie, toilettage, …) pour attirer le chaland. Mieux encore, il se révèle possible de faire visiter son centre commercial à des potes en ligne. C’est-y pas génial tout ça ? Génial, c’est également le mot pour qualifier le beau Colisée introduit à Port Yoneuve et qui permet de rencontrer des personnages issus des anciens volets (Red, te revoilà, vieille branche). Par ailleurs, il est bon de noter que, dans le titre, deux nouveaux champions d’arène jaugeront le jeune impudent qui viendra se mesurer à eux. Les six autres seront malheureusement les mêmes que dans
Noir et Blanc premiers du nom.
Toujours plus classique
Côté gameplay par contre, il faut avouer que les développeurs ne se sont pas cassé les nénettes. Rien de bien neuf sous le soleil de Hoen. On retrouve bien évidemment les affrontements régis par l’implacable règle des types antagonistes (le feu bat la plante qui bat l’eau qui bat le feu, etc etc). Cela demande assurément de se montrer tactique et de ne pas privilégier qu’un seul Pokémon. Sans surprise, on a aussi droit aux combats Trio et Rotatif, introduits dans N/B, mais ici, les deux types d’affrontements ne sont plus exclusifs à l’une ou l’autre version. Côté online,
Nintendo a mis les petits plats dans les grands. C-gear, HeyLink, salle Union, Pokéwood, galerie Concorde, défis, … Les deux titres recèlent de fonctionnalités en ligne, ce qui augmente, de fait, considérablement la durée de vie. Rarement l’on aura vu quelque chose d’aussi riche sur la portable du géant japonais. D’ailleurs, sur sa carte de joueur, il sera possible d’arborer des médailles en tout genre, équivalents des Succès sur Xbox 360 ou des Trophées sur PS3. On les accumulera au fur et à mesure de l’aventure en remportant toujours plus de combats, en sauvegardant toujours plus de fois, en fouillant toujours plus de poubelles ou en arpentant toujours plus le monde. Bon, ça sert à rien, mais j’ai trouvé ça joli.
Mais bordel où sont les nouveautay !!!
Alors oui, on a du neuf, on a du vieux (surtout du vieux en fait), mais qu’en est-il techniquement ? Bah là, pour le coup, c’est que du vieux. Mêmes graphismes, mêmes Pokémon, mêmes musiques, c’est tout de même assez décevant. On retient tout de même que le design de certaines arènes a subi un petit lifting. A Volucité, l’antre d’Artie, le maître des insectes et troisième champion, se révèle particulièrement esthétique. Quant à l’ancienne arène d’Inézia à Méanville, elle est devenue un simple manège. La véritable aire de combat se présente dorénavant sous la forme d’un défilé de mode où le joueur doit affronter des mannequins sur une estrade (ouais, dit comme ça, ça semble bizarre). Pour les fans du jeu qui ont adoré les opus précédents, ces petites modifications feront plaisir. Pour les râleurs comme moi, ce n’est absolument pas suffisant. Si les développeurs avaient sorti ce titre en lieu et place des précédents opus, cela aurait été démentiel. En choisissant de reproduire presque à l’identique un jeu, certes bon,
GameFreak me fait rouspéter. Ils auront au moins fait l’effort de sortir une vraie suite et non un étron identique mais d’une couleur différente. Et c’est tout à leur honneur.