Test : Kirby : Le Pinceau du Pouvoir - DS

Kirby : Le Pinceau du Pouvoir - DS
Partager
Depuis sa première console, la NES, Nintendo a toujours cultivé pour le meilleur et pour le pire une certaine passion pour les mascottes. Souvenez-vous, juste après Mario, Donkey Kong et Zelda, quel autre illustre personnage est venu s’ajouter à l’image de Big N ? Vous ne voyez pas ? Et si je vous dis boule de guimauve protéiforme ? Kirby, puisque c’est lui, n’est certes pas la plus charismatique des stars virtuelles, et les derniers titres dont il a été la vedette n’ont pas brillé par leur grande originalité. Mais c’était sans compter sur les nouvelles fonctionnalités que nous offre la DS. Voyons ça d’un peu plus près.
On était habitué de voir la grosse boule rose se dandiner nonchalamment à l’écran, prendre une bouffée d’air tantôt pour s’élever dans les airs, tantôt pour aspirer des ennemis à l’apparence inoffensive, puis emprunter à ces derniers leurs capacités, rayon, foudre, feu… On connaissait le décor, flashy, naïf, digne des premiers Mario Bros, on connaissait la musique gentiment guillerette également. Eh bien non, rassurez-vous, l’ambiance générale de l’univers Kirby n’a pas changé, c’est frais, c’est agréable au regard et ça ne froisse pas l’oreille. Quant au scénario, anecdotique comme de convenu, il vous sera expédié en 10 lignes en début et en fin de jeu : Kirby est transformé en balle (ah bon, dirons les mauvaises langues, ce n’était pas déjà le cas ?) par la sorcière Crayonna, qui en a profité pour changer le monde de Kirby en univers pictural. Je vous laisse deviner la suite, le dénouement final et les rebondissements (humour !).

Le Pinceau du Pouvoir

Mais l’intérêt du jeu ne se situe bien évidemment pas là. Comme je vous le disais, bien que tous les ingrédients d’un Kirby soient présents, nous sommes en présence d’un jeu original, qui arrive à renouveler la série assez efficacement par le truchement d’un gameplay diablement bien pensé ! Ici, aucune touche de la console ne vous sera utile, seul le stylet est requis, et son utilisation se fait de façon tellement naturelle qu’on finit par oublier complètement que ce n’est pas le Pinceau du Pouvoir (Power Paintbrush en VO) que l’on a en main, mais ce bête bout de plastique. Vous devez donc aider Kirby à évoluer dans les niveaux, le presser pour qu’il avance, tracer des arcs-en-ciel pour le guider, lui faire surmonter un obstacle, et neutraliser vos ennemis momentanément. Faire avancer Kirby sur un ennemi ainsi sonné lui fera absorber son pouvoir (s’il en a un), le presser lui fera déclencher le dit pouvoir. Ces capacités spéciales, au nombre d’une dizaine, sont assez variées : outre la torche, le glaçon et le rayon circulaire traditionnels, on peut aussi trouver le rocher, le ballon, la fusée, ou encore la foudre. La plupart du temps, l’acquisition d’un pouvoir a un lien avec l’environnement dans lequel Kirby évolue, exemple : le rocher se trouvera plus facilement dans les niveaux sous-marins (bah oui un rocher ça coule, un Kirby ça flotte). Chaque fin de zone (il y en a 8) est l’occasion d’affronter un boss, sous la forme de mini-jeux plutôt amusants : une course en chariots, un genre de casse-brique où le stylet sert à tracer une raquette, et enfin un jeu de dessin où l’on doit relier des points pour tracer des formes.

Le respect des environnements

Comme précisé plus haut, le jeu compte 8 zones symbolisées par couleurs, les 7 premières zones étant elles-mêmes divisées en 3 niveaux. Chaque niveau possède une thématique, volcan, espace, ville, ... qui est remarquablement modélisée, et bien souvent les niveaux ne se contentent pas d’exhiber simplement des décors en accord avec la charte graphique en vigueur (genre volcan=rouge et basta). Ainsi, le niveau dans l’espace vous donnera vraiment l’impression d’évoluer dans le vide, vous pourrez même être happé par l’attraction des astres. Le design général des niveaux est très bien pensé, il existe de nombreux embranchements et passages secrets cachés un peu partout, pour tout vous dire, j’ai parfois eu la même impression qu’en jouant aux premiers Sonic, cette envie de fouiller encore un peu pour voir quel secret se cache encore ici ou là. La carte affichée sur l’écran supérieur pourra éventuellement vous aider à atteindre ce but, pour ma part je ne l’ai que rarement consultée. Enfin, la musique agrémente l’ensemble assez discrètement, des mélodies sucrées à la Nintendo, rien de bien notable.

Tiens, c’est déjà fini ?

Malgré l’apparence débonnaire du héros, le jeu grimpe rapidement en difficulté et demandera une attention extrême et de plutôt bons reflexes pour ne pas entraîner Kirby dans un piège ou pour ne pas vider totalement la jauge de peinture en pleine phase d’ascension libre (justement quand la jauge se recharge le plus lentement). A noter que les niveaux sous-marins sont de véritables cauchemars de jouabilité, peut-être le seul point faible du gameplay. Rassurez-vous néanmoins, rien d’infaisable, un peu de persévérance vient à bout des difficultés. D’autant que les difficultés s’arrêtent bien vite ; en effet, le jeu, dans son histoire principale, est bouclé extrêmement rapidement (comptez 4 heures en moyenne), si bien qu’on reste sur sa faim, et ce ne sont pas les quelques bonus disponibles qui peuvent nous rassasier. Bien sûr, on peut essayer de récolter toutes les médailles cachées dans les niveaux, mais elles ne servent que de monnaie d’échange contre quelques musiques, quelques persos jouables en plus (tous en forme de boule !), ou deux-trois mini-jeux dont on fait le tour rapidement. Au final, on ne pourra que constater que Kirby : Power Paintbrush n’est malheureusement pas à la hauteur de ce qu’il nous promettait au début.
Fun, joli, d’une grande jouabilité, Kirby : Power Paintbrush avait tout pour relever le défi et devenir un hit incontournable. La Nintendo DS et son écran tactile servent à la perfection l’univers coloré du jeu, diriger Kirby et le défendre comme on protège un Lemming en milieu hostile est passionnant, et tracer des arcs-en-ciel est un vrai plaisir. Hélas, ce plaisir est trop vite écourté, et la durée de vie du jeu demeure son énorme point faible, très peu atténué par les rares bonus proposés. A réserver aux joueurs (très) occasionnels.
25 janvier 2006 à 08h06

Par

Points positifs

  • Jouabilité presque parfaite
  • Graphismes travaillés
  • Bon level-design

Points négatifs

  • Dur à diriger dans les niveaux sous l’eau
  • Beaucoup trop court !
Revenir en haut