Colonization Rebirth !

Colonization Rebirth !
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Voici un peu plus de deux mois, nous apprenions que Sid Meier, un des plus illustres représentants du Vintage Games Recycling [activité consistant à pressurer quelques licences antédiluviennes mais toujours gorgées de jus] fomentait le projet d'offrir une suite, ou plutôt un dépoussiérage, à un de ses titres les moins connus : Colonization. Rappelons à nos jeunes lecteurs que ce jeu, sorti initialement en 1994 [et qui, contrairement à ses collègues, fit une carrière critique et commerciale assez modeste – tout comme le passionnant Conquest of the New World, sorti en 1996 et qui introduisait une résolution des combats novatrice, un peu similaire à celle popularisée depuis par Heroes of Might and Magic], se proposait de transposer les bases et les mécanismes du déjà très estimé Civilization sur une échelle de temps restreinte afin de simuler l'installation et le développement de colonies sur le continent découvert par Américano Vespucci. Fidèle à sa nouvelle prédilection de non-innovation et de prise de risques minimum, Sid Meier projette aujourd'hui de faire migrer la formidable mécanique de Civilization IV sur une période courant de la fin du XVième siècle au milieu du XIXième à toutes fins de nous faire participer à l’éradication en règle de l'ensemble des tribus indiennes peuplant le continent américain : Civilization IV : Colonization est né... Il y a quelques jours, les journalistes d'IGN ont eu la chance de pouvoir s'essayer à une version Alpha du jeu et d'en découvrir les spécificités. Si graphiquement la ressemblance avec Civilization IV est frappante, si les mécanismes d'expansion, d'exploration et de règlement des conflits utilisés par ce nouveau titre risquent fort d'être similaires à ceux de son grand frère, la relation très particulière qui lie une colonie à sa nation mère laisse augurer quelques variations intéressantes. La première - mais probablement pas la plus radicale en termes de gameplay, - se situe au niveau de l'objectif de victoire. Pour triompher de Colonization, il vous faudra développer votre colonie et la mener jusqu'à l'insurrection et l'indépendance au terme d'une guerre fratricide avec vos anciens compatriotes. Point ici de victoire culturelle ou de conquête spatiale mais bien plutôt une course à l’émancipation… Mais avant d'en arriver à ces réjouissances sanguinaires, le flux d'immigrants, stimulé par la prospérité de votre colonie, vous aura apporté des spécialistes susceptibles de faire fructifier vos ressources locales, une fraction [exponentielle] desquelles aura été reversée à la nation mère sous forme de taxes... La seconde différence avec l'opus originel concerne les rapports qui s'établiront entre vous et les indigènes : ils seront nécessairement moins caricaturaux et nécessiteront une finesse diplomatique à laquelle Civilization ne nous avait pas habitué. L’importance des choix opérés lors de la phase d’exploration initiale s’en trouvera vraisemblablement renforcée. Tant mieux ! Mais la différence la plus spectaculaire avec la série Civilization concernera la gestion économique [assurément le point le plus faible de la série - surtout aux âges avancés] et l'intrication des nécessités et des récompenses émaillant la chaîne de production, des matières premières aux produits finis. On espère ici une structure de micro-management aussi jubilatoire et sophistiquée que celle aperçue notamment dans Pirates of the Burning Seas ou X3 Reunion, avec ses fluctuations de prix dynamique, son fascinant fourmillement de ressources et de produits. Il faut ici rappeler qu'historiquement, les formidables richesses extraites des régions nouvellement découvertes à l'orée du XVIième siècle ravivèrent une Europe laissée exsangue par plusieurs siècles de guerres intestines... De quoi financer les règnes [dévastateurs et dispendieux] de Philippe IV et de Louis XIV... Mais ceci, pour être de l'histoire, est une "autre" histoire... Civilization IV : Colonization devrait sortir vers la fin de l'automne sur PC exclusivement. La bonne nouvelle, c'est qu'il s'agira d'un stand-alone et non d’un add-on [il ne sera donc pas nécessaire de posséder le jeu original]. Ajoutons pour conclure qu'à l'heure où les adeptes de la Political Correctness ne cessent de crier haro sur la colonisation et attisent la culpabilité des européens à l'égard des nations jadis envahies, l'entreprise de Firaxis, en dépit de son aspect tristement mercantile, avec son inévitable étrillage d'autochtones et ses visées nécessairement impérialistes, fera sourire ces gens de bien que sont les "mal-pensants". Bien à eux...

13 août 2008 à 07h06

Par Vivian Darkbloom

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