Test : Obscure II - PC

Obscure II - PC

Obscure II - PC

Genre : Action / Horreur

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Deuxième épisode d'une réussite française, Obscure 2 vient agrandir la famille des survival-horror. On était pourtant loin de l'attendre, vu que sa sortie en grande pompe a été annoncée dans les deux derniers mois de son développement. Toujours aussi sombre, l'univers torturé et décalé d'Hydravision reprendra-t-il auprès des joueurs et des fans du genre?
Avant d'aborder le sujet, rappelons ce que fut Obscure, sous-titré à l'époque "Learn About Fear", medley d'une private joke angliciste et d'une production Uwe Boll. Malgré ses ressemblances avec les canons du genre, ce petit jeu avait le mérite d'être bon d'abord, sympa aussi, surprenant surtout. On y incarnait un petit groupe de lycéens aux prises avec une invasion de fleurs malveillantes qui transformaient les alentours de Leafmore High (qui rappellait un certain Sunnydale) en paradis pour zombies nocturnes et végétaux. Les jeunes décérébrés aussi niais qu'attachants devaient travailler en équipe pour venir à bout du fléau maléfique, en tentant de rester en vie. Un scénario proche de la série B, une maniabilité approximative mais aisée de prise en main ainsi qu'un humour noir bien placé ont fait de ce jeu une excellente découverte aussi bien pour les amateurs que les experts du genre horreur. Obscure 2 utilise la même recette et nous prépare un plat qui sent, de fait, le rechauffé. Pourtant, il paraît que c'est bon, le réchauffé.

Pif Paf

Les habitués du premier opus ne seront pas dépaysés pour un sou. Cinématique, introduction, dialogue et zou, nous voilà aux commandes de deux joyeux lurons qu'on aura sélectionnés parmi les 6 personnages jouables, à crapahuter dans les coins sombres de Fall Creek qui se trouve être -divine surprise- mitoyenne de Leafmore, le terrain de jeu de l'épisode initial. Chaque personnage possède son talent particulier. Il y a les bourrins/basketteurs primaires, l'intello de service, le voyou-type sans oublier le professeur-qui-en-sait-trop. Toutes les compétences nécessaires pour que notre équipe de bras cassés puisse se sortir indemne du périple à venir. Rien de nouveau, d'autant que deux de ces personnages étaient déjà de la partie. Là où Hydravision perd les pédales, c'est quand un Game Over est imposé à la mort d'un seul des personnages. Si dans le premier opus, on pouvait continuer notre aventure jusqu'à l'extermination totale de l'équipe, le stress de surveiller l'état de santé de chacun de ses membres est désormais amputé au jeu alors que c'en était un des points forts. On retrouve toujours le cocktail explosif des phases d'explorations interrompues par l'apparition très soudaine d'un ennemi très costaud, qui donnera moult sueurs froides.

Une pointe de Steven Seagal

La série B, c'est un état d'esprit. Pour y coller, Obscure jouait sur l'attendu (une ombre me vole mon sac et s'enfuit) et le second degré (je vais la suivre dans cette cave glauque pleine d'outils de torture) sans forcer, ce qui rendait les personnages plus attachants que stéréotypés. Encore une fois, pourquoi abandonner de bonnes idées? Obscure 2, derrière ses prétextes de contenu plus mature, est surtout brut de décoffrage. Dans la continuité de son premier succès, le studio français opte pour un scénario plus torturé, plus sombre, plus horreur en somme : les personnages en ont gros sur la patate et n'ont donc plus envie de rigoler. On évolue donc dans une espèce de Silent Hill revu et corrigé par Eric Summer, qui assume à peine sa filiation avec le jeu d'anthologie de Konami. Il en emprunte pourtant les tons monochromes et un character design original, particulièrement lorsqu'il s'agit du bestiaire. Cela se ressent particulièrement sur les affrontements avec les monstres qui se feront beaucoup plus nombreux et violents. Avis aux amateurs d'hémoglobine.

Mushroom Mushroom

Si l'ambiance se veut différente, la jouabilité en prend aussi pour son grade. Brouillone déjà dans le premier opus, on peut parler ici de foutoir. Je prends pour coupable le développement conjoint du jeu sur PC et consoles, qui résulte en un gameplay hybride sur tous les supports. Ajoutons à cela la gestion des caméras qui recherche presque frénétiquement le plan cinématographique au point d'en oublier son propre cadre, et nous sert ainsi une bouillie plus indigeste que celle qu'on ingurgitait lors de nos séjours chez Tatie Roberte. Pire encore, si dans votre grand masochisme, vous vous attendiez à jouer des nuits entières à ce qui pourrait être un motif d'internement, je vous préviens : vous bouclerez les 14 chapitres en moins de dix heures. Et n'espérez pas recommencer le jeu dans un niveau de difficulté plus élevé vu le peu d'incidence de celui-ci sur le déroulement de la partie.
La part honnête de l'individu douteux que j'incarne me pousse pourtant à nuancer mes propos. Malgré ses défauts récurrents et ses tares mal assumées, Obscure 2 n'en reste pas moins une expérience à tenter. La possibilité de jouer en coopération sur le même poste promet tout de même de bons moments entres potes, d'autant que les ennemis, quand ils surgiront, le feront toujours d'une manière inattendue, ce qui empêchera la lassitude de s'installer. Le scénario, s'il se veut sans grande profondeur, permet au moins qu'on tienne à le finir pour connaître le dénouement qui ne laisse pas sans émotions et frayeurs, et c'est bien cela l'interêt d'un survival-horror, non? La Wii s'apprête d'ailleurs à se doter elle-aussi de son Obscure 2. Peut être est-ce sur la console de Nintendo que le jeu d'Hydravision trouvera l'absolution de ses péchés, techniques au moins on l'espère.
Plutôt mal réalisé par rapport à son aîné, Obscure 2 n'est qu'une suite banale loin de concurrencer Léon, Chris et les autres. Vu son prix peu élevé et son bon fond, il demeure pourtant un bon investissement, si vous souhaitez vous amuser à deux, pendant quelques heures.
02 octobre 2007 à 16h08

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Points positifs

  • Des sursauts
  • Une B.O. immersive
  • Un cauchemar à deux, un rêve (?)devenu réalité

Points négatifs

  • Une prise en main difficile
  • Durée de vie minable
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