Test : Civilization IV : Colonization - PC

Civilization IV : Colonization - PC
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Colonization est à l'origine un jeu de stratégie au tour par tour sorti en 1994 sur Amiga et PC réalisé par Sid Meier, le créateur de Civilization. Plutôt que de se lancer dans un remake complet, les développeurs de chez Firaxis ont préféré repartir du moteur de Civilization 4, déjà rodé et ayant fait ses preuves. Toutefois, saluons l'initiative car il est inutile de posséder la version originale de Civilization 4 pour pouvoir retrouver les joies de ce qui est à l'origine d'une des plus grandes séries de jeux de stratégie au tour par tour...
Dans cette version 2008, les joueurs peuvent diriger des colons provenant de quatre nations européennes : Espagne, Angleterre, France et Pays-Bas, qui s'efforcent de conquérir le Nouveau Monde entre 1492 et 1792. Votre objectif est d'installer des colonies et d'entraîner une armée, puis de déclarer l'indépendance, et enfin de vaincre les forces envoyées par la mère-patrie pour écraser la rébellion. De nombreuses modifications ont été apportées par rapport à la version originale de Colonization. Ainsi, nous noterons la reprise de certaines des fonctionnalités de Civilization 4 telles que les frontières culturelles (les unités rivales ne peuvent pas pénétrer sur le territoire sans un accord de libre passage ou d'une déclaration de guerre), la possibilité de transporter six trésors à la fois dans les gallions et surtout la présence d'un mode multijoueur.

Des ressources à exploiter

Etant donné que l'époque est beaucoup plus limitée que dans Civilization 4 (qui s'étale de l'antiquité au futur proche), vous n'aurez qu'environ 300 tours de jeu en mode normal pour atteindre votre objectif. Un laps de temps au cours duquel votre petite colonie va se transformer en un vaste empire colonial grâce au commerce, à la diplomatie et à la guerre, tout en composant avec les tribus natives présentes sur la terre nouvelle. Concernant le commerce, chaque ville vous retire des ressources selon le type de terrain environnant. Cela va des matières premières de base (nourriture, bois) à des ressources plus rares comme le sucre ou le coton. Elles peuvent être utilisées sans avoir été travaillées, mais elles prendront plus de valeur une fois transformées, en rhum ou en tissu par exemple. Ces marchandises peuvent ensuite être vendues en Europe via un voyage en bâteau. Vous pourrez également acheter des armes, des chevaux et surtout de la main-d'oeuvre, l'immigration étant le meilleur moyen pour peupler vos colonies, mais vous devrez veiller à affecter les unités les plus compétentes aux bâtiments correspondants.

Vous n'êtes pas seul...

En début de partie, après avoir choisi votre nation et accosté sur le continent, vous devrez choisir l'emplacement idéal pour construire une ville, de préférence au bord de l'océan pour commencer. Une fois débarqué, vous serez face à une terre nouvelle où plusieurs peuples étaient déjà présents, à savoir les Sioux, les Iroquois, les Incas, etc. Au départ, les tribus sont plutôt sympas, voire amicales. Cependant, au fur et à mesure de votre conquête territoriale, ces tribus commenceront à vous regarder de travers et vous avoir à l'oeil, et c'est à ce moment que vous devrez vous imposer, soit par la force, soit par la diplomatie en faisant d'elles de précieuses alliées pour vous aider à combattre votre nation mère. En effet, si au début de la partie, le roi vous fournit la main d'oeuvre qui grossira vos rangs contre des ressources, vous vous apercevrez au fil de la partie que ce gros lourdeau se fera de plus en plus pressant et vous en demandera toujours plus, déclenchant de manière inéluctable le conflit.

De la séduction des pères fondateurs

Votre main d'oeuvre sera assistée par les grands hommes de l'histoire, à savoir les "pères fondateurs" tels que Benjamin Franklin, Alexis de Tocqueville, Cortés, La Fayette et Pocahontas (une cinquantaine au total). Concrètement, ces guides confèrent aux colonies des avantages très utiles : bonus de production ou de défense, unités ou bâtiments supplémentaires, etc. Mais avant de pouvoir obtenir leur aide, il vous faudra d'abord les rallier à votre cause en gagnant des points répartis entre différentes jauges (commerce, exploration, guerre, politique, religion). Ces points augmentent en fonction de vos actions, mais il est également possible d'affecter une ville à la production d'un type de points au lieu d'y ériger une construction. Une fois que vous aurez atteint un certain seuil de points, ils viendront vous proposer leurs services et ainsi rejoindre votre congrès continental à moins qu'un de vos rivaux ne les ait déjà enrôlés. Le côté diplomatique du jeu se révèle en fonction des personnalités qui auront rejoint votre bord : en effet, vous pourrez prendre des orientations différentes d'une partie à l'autre, soit en développant sa colonie pacifiquement, soit en réduisant vos adversaires en cendres. Cet aspect de ce remake est la principale différence avec la version originale car vous ne pouviez pas choisir vos pères fondateurs.

Mais...

Malgré quelques nouveautés par rapport à la version originale, on regrettera que Firaxis n'ait pas fait plus d'efforts pour en apporter encore davantage, tant le concept s'y prêtait. On regrettera également que le moteur graphique n'ait pas été amélioré : certes, celui de Civilization IV tient globalement la route, mais ce qui est affiché à l'écran reste classique. L'avantage est qu'au moins, le jeu ne nécessite pas une configuration puissante pour tourner convenablement. Heureusement, toute la mécanique en terme de gameplay est parfaitement huilée et fonctionne à merveille, et Colonization se révèle donc aussi prenant et addictif que Civilization IV. Reste à savoir si son contexte plus restreint ne finira pas par limiter le renouvellement des parties sur le long terme...
Civilization : Colonization est un bon remake, rien de plus. Sid Meier a fait le pari de relancer l'un des titres qui l'avait rendu célèbre et c'est une chose faite. N'attendez donc pas des innovations fracassantes, il n'y en a pas. Le jeu cible plutôt les nostalgiques du premier volet, qui trouveront ici sans peine le gameplay original et prendront rapidement leurs repères, tandis qu'il s'agira pour les autres de l'occasion de découvrir le titre qui a été à la base de toute la série des Civilization.
17 novembre 2008 à 09h29

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Points positifs

  • Présence d'un mode multijoueur
  • Gameplay fidèle a la version 1994
  • Système de jeu amélioré
  • Concept différent de Civilization

Points négatifs

  • Peu de nouveautés
  • Rythme parfois trop lent
  • IA un peu faible
  • Didacticiel peu évident
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