Test : Pro Evolution Soccer 2010 - PC

Pro Evolution Soccer 2010 - PC
Partager
Il y a des choses qui reviennent chaque année. Les assemblées générales, les élections de Miss France, les prévisions de la fin du monde (même si on semble s’être arrêté sur 2012 finalement), Noël, les promesses de 1er janvier qu’on ne tient jamais, la rentrée des classes, la commémoration du 11 septembre dont tout le monde s’en fout ou encore PES. Pro Evolution Soccer quoi. Voilà donc le cru 2010.
Quand on pense à PES, on pense à de l’engagement, des envolées, des buts… mais l’important, c’est l’affrontement quasi systématique avec FIFA, son principal concurrent. Cette année, on a pu lire des trucs insensés comme « tout le monde le sait, PES est un jeu d’arcade » ou « FIFA reste une simulation, comme il a toujours été ». Pour la première fois donc, vous n’aurez aucune comparaison avec le jeu d’EA. Et pour comprendre ce test, je vous délivre même une information : j’étais un pro-FIFA jusqu’en 2006 puis, même après être « passé à la concurrence », je continue à apprécier ce jeu d’arcade qui est toujours aussi sympa quand on veut mettre des buts fake. Ah pardon, pas de polémique, on me dit. Bon bref, maintenant que ce petit topo est fait, voyons PES 2010.

Ooooohaaaa oha Cantona

Première nouvelle, affichée sur la boite : l’Europa League. On est donc en droit de penser que cela rajoute du contenu… Eh bien oui. Contrairement à un autre jeu dont je tairai le nom parce qu’on a promis de ne pas en parler, PES s’impose comme une bibliothèque d’équipes nationales, à l’inverse de ce jeu sus-non-nommé qui est plus orienté sur les clubs. Cela peut plaire, ou non. D’autant que les matchs comme Ouzbékistan contre Monténégro ne sont pas d’une intensité exemplaire. Néanmoins, nous sommes ravis d’apprendre que le jeu dispose d’environ 90 pays et plus d’une centaine de clubs répartis entre les ligues françaises, anglaises, espagnoles, italiennes, hollandaises et un groupe des meilleures équipes du monde ainsi que les qualifiés en championnats européens. Mais comme chaque année, la licence ne permet pas d’avoir la totalité des noms, maillots et blasons pour toutes ces festivités. Pas de licence anglaise, carrément pas de Bundesliga, on commence à s’y faire. A vous les joies du magnifique mode modifier qui permet de tout transformer. De ce côté, la présence de l’Europa League ne rajoute que quelques clubs et joueurs, un nouveau mode de jeu qui ne s’utilise que dans le menu ligue, à l’inverse de la Champion’s League qui est utilisable dès le menu principal. On trouve également un mode Ligue des Masters remis à jour : vrais euros et non plus des unités inconnues, centre de formation, vraie gestion de la billetterie, des transferts, primes de matchs, sponsors : bref un peu de gestion basique au milieu de tout ça. Les blessures sont plus réalistes également, plusieurs semaines voire quelques mois, et non plus un seul match. Un mode quasi nouveau, contrairement à Deviens une Legende qui est identique à l’opus précédent.

Gourcuff le poilu

Passés ces détails, et après avoir renommé un bon millier de joueurs, ajouté des logos, blasons, sponsors aux équipes, changé quelques couleurs et formations, on peut attaquer le jeu. Ou alors, on peut se faire le plaisir de prendre des clubs très connus, avec des joueurs aux visages photoréalistes. Encore plus que d’habitude d’ailleurs. Sur PC, on lance un match : pas de temps d’attente. Ou plutôt un mini chargement déguisé en séquence d’introduction (tunnel d’entrée, arrivée sur la pelouse, applaudissements, hymnes, affiches des compos d’équipes, quelques zooms sur les meilleurs joueurs qui s’échauffent). Ah, première nouveauté, totalement inutile : on voit les veines du cou, les poils sur les bras… Les tailles et corpulences des joueurs sont également enfin représentées logiquement. Les nains et les géants sont très différents lorsqu’ils sont alignés pour l’hymne national de début de match. Graphiquement donc, PES 2010 a été léché même si dans l’ensemble, peu de changements sont présents par rapport à sa version précédente. Le public commence à être un peu mieux représenté que des calques en carton pâte tandis que l’ambiance lumineuse, sonore et graphique des stades est d’une beauté admirable et permet l’immersion. Et tout ceci avec une configuration pas plus gourmande qu’à l’accoutumée. Tout comme les visages, il faut d’ailleurs noter que tout a été peaufiné. Les pliures des maillots, les boutons sur la peau des jeunes, les rides, les cheveux mouillés, les tempes ruisselantes après l’effort, le soleil rasant qui rougit le terrain en hiver… Dommage seulement que la caméra traditionnelle (angle éloigné pour voir tout le terrain) ne laisse pas apparaître tous ces détails, qui prennent leurs saveurs principalement sur les ralentis et célébrations de matchs (ces derniers étant améliorés et encore plus réalistes, donc marrants).

Passe la truelle

Finalement, PES 2010 est donc très joli, mais nous n’avons pas encore joué. Le match commence et on découvre la bête. On redécouvre PES d’ailleurs. Plus proche des anciennes versions (PES 6), le style de jeu reste ce qu’il a toujours été : le pendant « simulation » des jeux de foot. Ainsi, les joueurs à vos côtés disposent d’une IA légèrement améliorée, avec des prises d’initiatives intéressantes : ils lèvent le bras, demandent aux autres de marquer des joueurs, partent dans l’espoir de prendre une balle en profondeur. En mode professionnel, avec des équipes de bonnes qualité, il est quasi impossible de foncer dans le tas ou de tirer de 30 mètres sans avoir un minimum construit son jeu. Car la particularité du gameplay de ce PES là, c’est la construction. Les duels étant plus compétitifs, les joueurs prennent le temps de placer, d’organiser leurs jeux, voire quelques fois de faire la passe a 10 en défense car trop pressés (ou pas assez). Ou juste pour perdre du temps à 10 minutes de la fin. Pour marquer des buts, il faut donc prôner les beaux enchaînements. Dans le menu de gestion de l’équipe, le joueur doit également s’amuser à utiliser des compositions et des tactiques remises à niveau. « Tout pour l’attaque » et votre équipe ne perdra pas de temps, « pressing constant » et chaque porteur du ballon aura deux joueurs sur lui, ainsi de suite… A vous de gérer vos joueurs pour obtenir le meilleur jeu adapté à votre équipe. Les joueurs, quant à eux, sont désormais sanctionnés d’une note globale qui définit leurs caractéristiques, mais il est toujours possible de voir les statistiques détaillés pour chaque composante de son jeu (puissance, précision, coup franc, tête, etc.). Pour renforcer le réalisme, le choix de sa position ou de son côté influera cette note en jeu et le rendra meilleur, ou moins bon. Vos bonshommes disposent également de « cartes » qui, à l’instar des Card-RPG, s’activent en match pour débloquer des compétences supplémentaires. Gourcuff, avec la carte « vedette », peut inspirer ses collègues dès qu’il touche le ballon. La carte « course folle » ou « centre anticipé » est idéale pour un milieu latéral adroit sur les longs ballons… Bref, tout est mis en oeuvre pour se sentir bien sur le terrain… avec une bonne équipe.
Malheureusement, l’IA n’est pas toujours au top. Les goals, adverses, ou non, sont de plus en plus bizarres. Désormais, ils n’hésitent pas à sortir de leurs cages pour aller boxer le ballon, ou tacler l’attaquant à 20 mètres. Du coup, ils font souvent des conneries et encaissent des buts gags. Idem pour les arbitres, qui semblent avoir oublié où se trouve le carton dans leur uniforme. Sifflant des erreurs invisibles, laissant largement l’avantage aux équipes à domicile, il s’avère aussi soit très laxiste, soit très sévère, mais jamais dans le juste milieu.

QUELLE BELLE FRAPPE !! Ah non, touche !

Côté ambiance, PES a fait l’effort de mettre des groupes connus, cette fois. Quelques passages avec les Chemical Brothers pour être dans l’ambiance, deux ou trois titres pop, un peu de house et le tour est joué. Par contre, en match, le duo Grégoire Margotton/Christophe Dugarry, au-delà de donner au joueur l’impression de regarder un match sur Canal+ (ce qui est déjà bien), ne relève pas le niveau des versions précédentes. Comme Paganelli/Jeanpierre, le duo de commentateurs est à la ramasse, parlant de « superbe centres » alors qu’un joueur court avec le ballon ou « d’un magnifiiiique tiiiir !!! » alors que le défenseur a fait une passe en retrait au gardien. Des bugs, couplés à des phrases exactement identiques à la version précédentes, et un callnaming des joueurs encore résolu à son strict minimum, donne envie (et c’est bien une constante de PES) de couper le son. Ainsi, on peut d’ailleurs profiter de l’ambiance sonore dans les stades, influencée par le domicile ou l’extérieur. Faites des belles choses avec votre équipe, devant votre public, et il vous le rendra bien. On entend des « USA USA USA ! » ou des « England ! England ! » comme encouragements. A l’inverse, battez l’équipe sur son terrain, et les plus fanatiques vous siffleront.Enfin, le mode en ligne permet de jouer à deux contre deux au maximum. L’interface est basique, pas du tout ergonomique sur PC, et n’apporte ni nouveauté, ni intérêt. De plus, l’arrivée de patchs ou la modification de vos joueurs ou clubs ne se répercutent évidemment pas dans les jeux en ligne, pire : ils empêchent le réseau de se lancer, ou font tout planter. Enfin, les déconnexions sont plus que fréquentes et ne donnent pas envie de s’y attarder.
PES 2010 est résolument plus beau, plus réaliste et offre une qualité de jeu qui n’a rien à envier aux autres jeux de sa catégorie. Malgré des lourdeurs d’animation et d’IA, il reste toujours la référence en terme de simulation de football.
18 novembre 2009 à 14h56

Par

Points positifs

  • Réaliste
  • Ligue Masters améliorée
  • L'ambiance
  • Les graphismes
  • La simulation
  • L'ambiance sonore (sauf les commentaires)

Points négatifs

  • Pas toutes les licences
  • Quelques lourdeurs
  • L'online
  • Les commentaires
Revenir en haut