Test : F.E.A.R. 3 - PC

F.E.A.R. 3 - PC

F.E.A.R. 3 - PC

Genre : FPS/Horreur

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Ça y est, la licence F.E.A.R. est devenue trilogie et s’est clairement installée dans la classe des FPS atypiques. Combinant gunfights nerveux, ambiance flippante et scénario complexe, nombre d’entre vous attendent impatiemment le résultat de ce troisième épisode… La petite mioche est de retour, et va vous décalquer la tête !
Aaaah, les joies de la maternité… Le voir pousser dans son petit bidon, l’entendre bouger comme un petit asticot tout innocent, le mettre au monde dans un élan de douleur émerveillée ! Ouais, ben c’est bien beau tout ça, mais ça n’a pas l’air de se passer comme tel pour Alma. Cette fois-ci, la petite fille si flippante des autres opus est enceinte, et sa grossesse bouleverse le monde : avec des contractions dignes de Fukushima, le peu de monde restant au nord des Etats-Unis d’Amérique est bien au courant qu’un tel accouchement ne prévoit rien de bon. Une nouvelle apocalypse se prépare, l’esprit d’Alma et ses cauchemars sont à la limite du réel et le sang et l’oppression déchirent des terres radioactives. Bref, des vacances paradisiaques pour nos potos Point Man et Paxton Fettel, les principaux protagonistes du jeu que l’on incarnera. Oui, les fans les connaissent bien, et pour cause, puisque notre barbu Point Man n’est autre que le héros du premier F.E.A.R. et Fettel le grand méchant de ce même opus. Tout au long de l'histoire, on nous expliquera le douloureux passé des deux hommes, liés par le sang. Deux ennemis, deux frères biologiques, ici co-équipiers pour aller chercher Alma dans sa tour d’ivoire afin d’assurer son accouchement. Mais il semblerait que chaque frère ait des objectifs différents pour cette mission risquée…

Donner la vie en semant la mort… C’est beau, non ?

La principale nouveauté de F.E.A.R. 3 réside en ses deux personnages jouables, chacun ayant ses capacités différentes. D’un côté, nous avons donc Point Man, qui manie les armes à la perfection et posséde des réflexes surnaturels, ici retranscrits en bullet-times momentanés. De l’autre, nous avons Fettel, revenu d’entre les morts grâce à ses grands pouvoirs de télékinésie. Ce dernier est un type particulièrement effrayant puisqu’en plus de la constante aura rouge qui l’enveloppe, il peut prendre possession de n’importe quel être vivant pendant une durée limitée et en acquérir les capacités qui lui sont propres. Bien sûr, il se réserve le droit de soulever objets et bonhommes dans les airs et de leur faire ce que bon lui semble. Vous l’aurez compris, Fettel dispose d’un gameplay plus intéressant et novateur bien que chaque frangin possède des inconvénients et des avantages équilibrant la balance. Quoi qu’il en soit, pour contrôler Fettel, vous devrez en premier temps terminer les missions avec Point Man, à moins que vous n’ayez un copain à la maison…

Non, Point Man n’est pas Jesus, et non, Fettel n’est pas indou

Car oui, les développeurs ont eu la bonne idée d’intégrer un mode coopération en écran scindé comme en online. Les deux joueurs peuvent alors s’entre-aider grâce aux pouvoirs de l’un et de l’autre en toute simplicité. Peut-être même un peu trop simple, car la difficulté se veut alors bien amoindrie comparée au mode solo où vous êtes véritablement seul (votre frère n’est pas présent, même contrôlé par l’IA). Attention cependant, certains moment se veulent tout de même corsés, et d’autres particulièrement… flippants. Alternant soigneusement phases d’action intenses et niveaux horrifiques, l’aventure ne sera pas de tout repos. Alma est certes moins présente qu’auparavant, mais elle est toujours là quand il faut pour vous foutre les chocottes. Bien sûr, l’ambiance générale se veut ultra-glauque et malsaine : hallucinations parfois réelles, cadavre disséminé à travers les pièces (notez bien que le mot « cadavre » est au singulier… gloups), décorations murales à l’hémoglobine, ennemis complétement timbrés… Tout est là pour vous rendre mal à l’aise à certains niveaux. Cependant, l’horreur est forcément atténuée lorsque l’on joue en coop’ : ne vous inquiétez pas, vous aurez tout de même droit à votre lot de petits cris de pédales effrayées. Quand même, quoi, ça s’appelle par « Peur » pour rien.

Votre mère va (aussi) détester F.3.A.R.

Reprenant globalement les mêmes mécanismes de jeu que dans les anciens épisodes, l’équipe de développement s’est tout de même permis de saupoudrer leur bébé de petits agréments. Ainsi, un système surprenant de scoring fait son apparition. Surprenant, oui, tout simplement car ce genre d’option ne colle pas vraiment à ce type de jeu : allant dans le sens contraire du principe du soft, à savoir l’immersion, il propose de réaliser des tonnes de défis en tout genre (tuer quinze ennemis avec une attaque de mêlée spéciale, se cacher cent secondes au total, etc.) avec en prime, lorsque l’un d’eux est réussi, un message bien coloré en bas de l’écran et des points d’expérience gagnés. Cette expérience accumulée se traduit en levels à franchir et se matérialise en de nouvelles aptitudes débloquées : on gagnera alors le droit de balayer les ennemis, de se régénérer un poil plus vite et d’autres nombreux trucs sympatoches. En soi, tout ceci est loin d’être une mauvaise idée, cela est sûr. C’est juste que l’on se demande si cela correspond bien aux idées d’un F.E.A.R.. Telle est la question, et la réponse est forcément assez mitigée.

Attends, mon frère, je vais t’expliquer comment démembrer un mec

Les capacités des deux frères ont beau être intéressantes, elles sont surtout parfaitement maniables grâce à un gameplay très réussi. Les commandes répondent au doigt et à l’œil, c’est vif, sanglant et jouissif : du bon, quoi ! La sensibilité pourra paraître très rapide pour certains, mais un petit tour dans les options de commande comblera ce possible manque de précision. À part cela, un mode de couverture efficace est de la partie histoire d’arroser les ennemis tout en étant à protégé : attention cependant, certains éléments des décors sont destructibles, il faudra donc y être vigilant ou au contraire s'en servir avec pour déjouer une I.A. coriace (une des particularités de la série était justement le comportement intelligent des ennemis). On regrettera cependant le trop peu de variété d’ennemis, qui provoquera une certaine monotonie parfois compensée par une mise en scène délicieuse. De même, les pétoires sont peu nombreuses : il existe le principal (mitrailleuse, shotgun, sniper, grenade…) et quelques fantaisies comme le lance-javelot ou le taser géant capable de carboniser l’ennemi, mais l’on aurait bien aimé plus de possibilité. Heureusement, Fettel peut se téléporter dans le corps d’ennemis qui changent la donne, dont nous vous laissons la surprise…

Haha, je crois qu’on a tous hâte de voir la gueule du bébé

F.E.A.R. 3 se veut très propre graphiquement (si l’on peut dire). Les textures sont bien réalisées comme les effets de particules qui donnent un effet de guerre totale assez appréciable. Quelques lags sont toutefois présents lors des points de chargement, mais rien de bien méchant, l’aventure se veut parfaitement regardable même si l’on aimerait parfois bien détourner le regard des horreurs sur lesquelles on tombe à chaque coin de couloirs… Que l’on ose regarder l’écran ou pas, la très bonne bande-son est là pour nous rappeler l’ambiance à sa pisser dessus. Pour peu que vous possédiez une sono de qualité, je peux vous garantir que vous allez être enfermé dans une bulle dont vous ne sortirez pas indemne. Bon, j’exagère peut-être un peu, car certains niveaux sont totalement orientés action, mais que dire lorsque l’on est encerclé de fous scarifiés qui vous poursuivent même après leur avoir arraché les jambes à coup de fusil à pompe… C’est franchement dérangeant. Le jeu se termine en une bonne dizaine d’heures seul, et comptez un peu moins en coopération. Histoire de rallonger la durée de vie, il existe quelques items à trouver dans la campagne et bien sûr des véritables modes multijoueurs. Seulement, aussi cools soient-ils, il y a un gros souci : les serveurs sont vides, tant et si bien que trouver une partie relève du miracle. Beaucoup y feront alors l’impasse pour se concentrer sur un solo exquis avec, cerise sur le gâteau, une belle fin toute longue. Et attention, une fin alternative selon le personnage… Moi je dis que Fettel, il déchire sa mère, et vous verrez pourquoi.
F.E.A.R. 3 est une belle réussite. Il y a de la peur, de l’action, des gameplays différents et intéressants, de la coopération, du multijoueur, une histoire prenante : attention cependant, il ne fait pas machine à laver. Certes, il y a toujours quelques défauts comme ses serveurs multijoueurs vides et un petit manque de variété global, mais on s’en fiche ! On a ici un bon FPS à ambiance qui réussit ce qu’il comptait nous faire : flipper et délirer à la fois. Et pour ça, on le remercie encore.
18 juillet 2011 à 02h00

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Points positifs

  • Ambiance ravageuse
  • Deux gameplays au poil
  • Une coopération très sympa
  • Un scénario intéressant

Points négatifs

  • Manque global de variété
  • Modes mulijoueurs peu jouables car serveurs vides
  • Difficulté inégale selon le mode choisi
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