Test : Hunted : The Demon's Forge - PC

Hunted : The Demon's Forge - PC
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Il y a des jeux que l'on voit venir de loin, soit parce que les campagnes marketing qui accompagnent la sortie de ces derniers nous inondent de pubs, vidéos et autre médias à nous dégouter du jeu avant même qu'on ait pu y jouer (oui je fais bien référence à Crysis 2), soit parce qu'ils suscitent un intérêt particulier de par le studio à l'origine du projet ou un concept original. Hunted : The Demon's Forge ne fait pas partie de ceux là. En effet, après quelques vidéos diffusées l'année dernière, on n'a plus eu de nouvelles du titre à tel point qu'on a fini par l'oublier. Mais cela ne l'a pas empêché de venir squatter les rayonnages de nos revendeurs. Alors en bons professionnels que nous sommes, nous vous en livrons un test en bonne et due forme.
Le titre prend place dans un univers de dark fantasy où l'on incarne deux mercenaires : Caddoc, une brute épaisse que l'on imagine pas très futé mais qui n'est pas si con que ça en fait, et E'lara, une bombasse elfique qui a pour seuls vêtements des protections « stratégiquement placées », dixit la demoiselle. Ces deux zozos explorent un temple lorsqu'ils se retrouvent nez-à-nez avec Séraphine, un esprit aux allures de maîtresse sado-maso habillée avec la tenue de cuir noir bien aérée qui va bien. Elle non plus, elle ne doit pas avoir trop chaud. Elle propose de faire don à Caddoc de la Pierre de Mort, un artefact qui permet à son détenteur d'entendre les dernières pensées des morts en échange d'un petit service : retrouver son enveloppe corporelle. Les deux compères acceptent le deal, mais là où Caddoc devait prendre possession de la pierre en la touchant, c'est E'lara, aussi conne qu'elle est bonne, qui la touche et qui en devient la propriétaire. Ce qui, pour des raisons obscures, complique grandement la suite des évènements pour nos deux aventuriers.

Sois moche et tais toi

Passons sur ce scénario assez moyen, bien que meilleur que de nombreux autres scénarios de jeux vidéo, pour se débarrasser des sujets qui fâchent, et on va commencer par la réalisation du titre qui est, il faut bien l'admettre, franchement datée. Si dans l'ensemble, le jeu n'est pas forcément très moche, le manque de finition se fait cruellement sentir. En effet, si les textures mettent du temps à s'afficher, elles restent relativement baveuses sur certains éléments du décor à tel point qu'on ne distingue pas les motifs sur certains tapis muraux. Le même problème se pose avec la gestion des collisions, il n'est en effet pas rare de voir un personnage passer à travers un tas de gravats et disparaître sous celui-ci. L'éclairage pose également problème : en effet, dans les donjons, on se retrouve souvent dans le noir complet. On peut toujours s'éclairer en enflammant le bout d'une flèche d'E'lara, mais cette dernière s’éteint dès qu'on la tire ou qu'on sort l'épée. On est peut-être dans de la dark fantasy, mais ce n'est pas une raison.
Ces défauts ternissent déjà pas mal le plaisir de jeu à eux seuls, et c'est franchement dommage tant les lieux visités sont variés et possèdent une personnalité propre, à l'image des deux villes présentes qui ont chacune une architecture bien à elle.
Un autre point très négatif est la localisation du jeu : les doublages sont extrêmement mauvais, à tel point que ça en devient comique par moments. Les acteurs sont à côté de la plaque et aussi inexpressifs qu'il est possible de l'être. De plus, les textes auxquels ils doivent donner vie ne sont pas franchement bons, pour ne pas dire mauvais. Si certains kifferont ces doublages, les prenant au douzième degré, leur piètre qualité nuit finalement à l'immersion, d'autant plus que c'est bien les deux personnages principaux qui sont les plus mal lotis à ce niveau là. Ajoutez à cela une synchronisation labiale catastrophique, et vous avez un nombre suffisant d'éléments pour justifier l'exécution de l'équipe responsable de ce désastre.

Quelque part entre deux portes

Malheureusement, le level-design n'est pas en reste, les niveaux étant essentiellement constitués de couloirs. Mais il convient tout de même de nuancer le propos, on n'est pas dans Final Fantasy 13 non-plus. Les niveaux de Hunted : The Demon's Forge offrent des bifurcations intéressantes qui donnent accès à des énigmes de difficulté variable avec des armes et autres objets sympathiques à la clé. Seulement, l'architecture du cheminement principal rend l'ensemble terriblement prévisible : lorsqu'on entre dans une zone plus « ouverte », on peut être sûr qu'on va subir des attaques ennemies par vagues successives. Mais ce n'est pas le pire, certains éléments reviennent trop souvent dans le jeu, beaucoup trop souvent même. Les portes en sont l'exemple le plus frappant : on pourra ouvrir une quinzaine de portes en moins de 2h de jeu. Leur ouverture se faisant par le biais d'une animation d'une dizaine de secondes, cela devient vite lourd, très lourd même.

Un mélange original

Pourtant le titre partait sur de bonnes bases avec un mélange pour le moins étonnant du côté du gameplay. En effet, le titre combine deux types de gameplay : on a droit à du hack'n slash classique mais maitrisé, et du TPS à la Gears of War. Jusque là, rien de bien transcendant, mais là où le titre de Bethesda fait fort, c'est que plutôt que de proposer des phases de jeu dédiées à un gameplay en particulier, Hunted : The Demon's Forge permet au joueur de passer de l'un à l'autre à tout moment avec une fluidité remarquable, il faut bien le reconnaître. Et la manœuvre est en plus effarante de simplicité : il suffit de changer d'arme.
Vous commencerez le jeu avec un arc à la main, la caméra se place alors juste derrière le personnage, un peu comme dans un Ghost Recon Advanced Warfighter 2, offrant une vue très immersive. Étant dans le versant TPS du jeu, on retrouve toutes les fonctions de bases : viser, tirer, et même un système de couverture. Si celui-ci est perfectible, il fonctionne globalement assez bien et remplit son office. Et c'est bien là l'essentiel. En fait, il ne manque que les grenades, même si on peut débattre là dessus : il y a un sort de flamme ayant un fonctionnement similaire. Il se présente comme une boule de feu qu'on lance et qui explose à l'impact. Et tant qu'on est dans la magie, il est également possible de combiner certains sorts à vos flèches pour en décupler les dégâts ou briser boucliers et armures.
Mais rapidement, les ennemis viendront au contact, rendant l'utilisation de l'arc inopportune. Dans ce cas, une simple pression sur la touche carré ou triangle permet de sortir l'épée et trancher dans le lard de ces malotrus. La caméra s'éloigne alors, offrant au joueur une vue plus globale de l'action. On a deux types d'attaque disponibles avec l'épée : l'attaque rapide et l'attaque puissante, à alterner judicieusement pour occire les individus hostiles que vous rencontrerez lors de votre périple. On peut également parer les coups, mais il faudra faire attention à l'état de votre bouclier et en changer régulièrement si vous ne voulez pas qu'il se brise en plein combat. Là aussi, il est aussi possible d'associer des sorts à vos attaques à l'épée.
Si Caddoc est un tank balèze au corps-à-corps, E'lara se défend mieux dans les combats à distance. Mais ne vous y trompez pas, chacun des deux personnages se verra obligé à certains moments de se battre en dehors de son terrain de prédilection. Ainsi, E'lara sera souvent obligée d'aller au contact et Caddoc, de sortir son arbalète. Heureusement, dans ces cas là, votre allié aura la possibilité de vous envoyer une charge de combat, une boule d'énergie qui, quand elle vous atteint, vous confère un important bonus en défense et en attaque. Bien entendu, vous pouvez faire de même pour lui, cette technique est très coûteuse en mana mais est redoutablement efficace.

RPG-ise moi la face

Le jeu comporte également un aspect jeu de rôle de par l'évolution des deux protagonistes. Assez basique, le système d'évolution consiste à acheter des sorts avec des cristaux que vous trouverez en route ou sur les cadavres ennemis. Il faut savoir que vous pouvez dépenser chaque cristal à la fois pour Caddoc et E'lara. Chaque personnage a six sorts à débloquer, trois « normaux » et trois autres à combiner avec leur arme de prédilection. Chacun de ces sorts ayant trois niveaux de puissance se débloquant au fil de l'aventure, il faudra néanmoins améliorer trois fois votre sort avant de pouvoir passer au niveau supérieur. Concrètement, on peut augmenter les effets (dégâts ou autres), le rayon d'action et diminuer la consommation de mana.
Bien sûr il y a une complication quant à l'achat et l'upgrade de sorts : on ne peut faire ces manipulations n'importe quand. Effet, il faut pour cela trouver un vortex vous permettant de contacter Séraphine et lui acheter des sorts. Ceux-ci sont assez bien répartis sur votre chemin, mais il faudra profiter de l'occasion pour upgrader vos personnage à chaque fois qu'elle se présente.
Mais votre équipement n'est pas en reste : vous trouverez lors de vos pérégrinations des râteliers d'armes à briser pour obtenir de nouvelles armes et, parfois, de nouvelles armures. En fouillant bien, vous pourrez également tomber sur des armes chargées de magie particulièrement meurtrières. Seulement, leur magie n'agit que sur un nombre prédéfini d'attaques, l'arme s'avérant souvent faiblarde une fois celles-ci épuisées. Il faudra donc réfléchir à deux fois avant d'abandonner une arme légèrement moins puissante pour s'en équiper.
Hunted : The Demon's Forge n'est pas un mauvais jeu, loin de là. Sur la base d'un mélange original entre tir à la troisième personne et hack'n slash, il offre un gameplay solide et plutôt fun dans l'ensemble, surtout à deux. Malheureusement, il souffre d'un manque de finition fort dommageable quand on le compare aux autres titres du moment. Ajoutez à cela un doublage français catastrophique et une première heure de jeu franchement pas terrible, et vous obtenez un nombre conséquent de tares qui plombent le titre. C'est d'autant plus dommage qu'un budget un peu plus élevé aurait permis aux équipes de développement de corriger un bon nombre de ces défauts et de faire de Hunted : The Demon's Forge un bon jeu.
30 juin 2011 à 17h45

Par

Points positifs

  • La coop
  • Le mélange TPS/hack'n slash bien vu
  • E'lara est outrageusement sexy
  • Mais Séraphine n'est pas mal non plus

Points négatifs

  • Manque flagrant de finition
  • Y a beaucoup de couloirs quand même
  • Le doublage atroce
  • Pourquoi tant de portes ?

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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