Test : Might & Magic Heroes VI - PC

Might & Magic Heroes VI - PC

Might & Magic Heroes VI - PC

Genre : Stratégie tour par tour

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Plus ou moins attendus des fans et amateurs de stratégie en tour par tour, Heroes VI débarque enfin, pour notre plus grande joie. Ou presque, car depuis quelques temps, ce n’est plus trop ça...
The 3DO Company, ça vous parle ? Les retrogamers et connaisseurs de la série Heroes of Might and Magic (on abrègera en HoMM ou Heroes par la suite, je ne suis pas payé à la ligne) ont une lueur intense aux fond de leurs yeux rouges fatigués. Par forcément pour la console, la 3DO, dispensable, mais pour la saga de la stratégie en tour par tour, un grand nom, n’est-ce pas. Qui dit 3DO Company dit aussi New World Computing, leurs petits protégés, ceux qui ont lancé la série. Mais quatre opus plus tard, Ubisoft a racheté tout le bordel et nous a offert un Heroes V bien accueilli par la critique (dont moi, sur ce site) mais moins par les fans, ainsi qu’un Dark Messiah déjà oublié malgré les bonnes idées. Voilà donc le sixième rejeton qui pointe le bout de son épée et tend la masse d’armes pour se faire clouter le dos.

Fini le studio russe Nival Interactive, il s’agit de désormais de Black Hole Entertainment, un sombre développeur hongrois à qui l’on doit un Warhammer : Mark of Chaos et autres jeux dans le genre Heroic-Fantasy un peu chelou. La mission n’est pas simple : faire oublier Heroes III aux fans de la série qui devront ne jurer que par celui-ci. Place à l’histoire, qui se déroule environ 400 ans avant celle du cinquième volet. Cela tourne autour de la dynastie du Griffon, vivant dans l’Est, donc le Duc Pavel périt en défendant ses terres, mais en sauvant son fils Slava, qui a lui-même grandi et est devenu père de cinq marmots, que vous mènerez à la victoire, aidé par Sveltana, sœur de Slava et accessoirement nécromancienne aux yeux verts, qui s’est occupée de son éducation. Le but puisqu’il en faut un est de défendre votre terre contre les démons envoyé par un ancien grand général ressuscité très méchant.

Les mêmes et on recommence

Tout comme dans un bon HoMM, tout est question de factions et les différents héritiers du trône connaîtront des destinées variées, mais tous dans le but de venger la mort de leur paternel si cher. Cinq campagnes vous attendent donc, que vous pourrez jouer dans l’ordre qu’il vous plaira et dont l’épilogue se débloquera seulement les campagnes accomplies. Et il vous faudra du temps, au moins une cinquantaine d’heures de jeu en y allant tranquillement, certaines missions vous prenant quelques heures à elles-seules. Vous pourrez bien sûr créer votre propre héros et évoluer comme un assoiffé de sang ou un bon samaritain, ce qui affectera votre héros. C’est désormais à vous de choisir comment faire évoluer votre avatar et la part d’aléatoire qui faisait son charme dans l’avancée du jeu n’est plus de la partie, dommage. En revanche, le touche graphique est d’une qualité remarquable. Le série effectue un vrai pas en avant, Heroes VI nous gratifie de beaux effets, d’une finition très léchée, propre et colorée, sur ce point là, c’est un régal.
Tout comme dans Heroes V également, les combats sont très réussis mais on sent que Black Hole a voulu reprendre des éléments chez King’s Bounty. Les combats s’avèrent plus tactiques que jamais, bien que l’IA soit à la ramasse assez souvent, la fonction siège est plutôt sympa, avec possibilité de placer une unité à distance dans une tour, les boss reviennent, et les maps varient bien plus qu’avant. Arrivent aussi les capacités spéciales, une vraie bonne idée, qui permettront même au petit grouillot de briller, un jour, peut-être, dans un moment de folie.

Bref. J’ai joué à Heroes VI.

Mais alors, la balance du plus et du moins pour Heroes VI penche de quel côté ? Tout dépend du type de joueur que vous êtes. Un fan de la série sera scandalisé de voir le chemin de la simplification (de la casualisation même) que prend Heroes. Trop facile, peu de Héros, peu de gestion, ne parlons pas des écrans de villes honteux (un patch est attendu pour corriger cet affront) et j’en passe. Tout cela donne un rendu assez unique à cet opus, à savoir plus simple, plus accessible et surtout moins fidèle à la série en beaucoup de points. Pourquoi vouloir tout changer et faire un jeu ancré dans la modernité et le social ? Car avec Ubisoft, on se farcit Uplay, le système en ligne de succès, bonus, etc, très envahissant dans le jeu, lourdingue à souhait et surtout complètement inutile. Cela coupe complètement l’immersion du joueur, qui se fout complètement du dernier succès débloqué ou qu’un ami soit en train de jouer au dernier Splinter Cell. Il faut toutefois reconnaître que Black Hole a voulu donner un souffle nouveau à la série en s’inspirant de King’s Bounty, il fallait oser. Mais les nouveautés apportées ne servent pas à grand-chose et si la durée de vie est bonne, Heroes perd de son charme.
De gros changements pour un petit jeu. Une phrase choc pour résumer Heroes VI. Beaucoup plus simple et accessible au grand public, le jeu garde son aspect tactique si efficace, bénéficie d’une durée de vie colossale et de graphismes superbes. Les fans se demandent encore pourquoi on enlève au soft ce qui fait son charme, à savoir son côté peu accessible par son apparente complexité. On y passe du bon temps, le tout est bien huilé, les parties en multi divertissent mais ne font pas oublier Heroes III ou même Heroes V. Et que dire de l’IA trop prévisible. Il serait grand temps d’arrêter la série ou de lui donner un vrai souffle nouveau.
20 octobre 2011 à 10h10

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Points positifs

  • La tactique comme on l'aime
  • Graphiquement superbe
  • Durée de vie incroyable de nos jours

Points négatifs

  • Une IA en bois
  • La simplification globale du jeu
  • Manque de finition
  • Les écrans de ville
  • Uplay
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