Test : Starcraft II : Heart of the Swarm - PC

Starcraft II : Heart of the Swarm - PC
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Deux ans après un Wings of Liberty, premier épisode de la trilogie StarCaft II, ses engins de sièges, ses géants oiseaux de métal et autres pistons rouillés, place désormais à l’essaim Zerg. Mucus dégoulinant, crocs acérés et mutations en tout genre sont au menu avec Heart of the Swarm, l’extension tant attendue, signée Blizzard.

Test effectué à partir d'une version PC

Si StarCraft a su développer une scène e-sportive très active depuis Broodwar, nul doute que le deuxième opus de la fameuse saga allait continuer à rassembler les foules. Pour produire un multijoueur solide, c’est avant tout un solo sur lequel s’appuyer et les développeurs de chez Blizzard sont plutôt costauds dans le domaine. Dans Wings of Liberty, on quittait Jim Raynor au terme de son aventure alors qu’il redonnait sa forme humaine à Sarah Kerrigan, ancienne camarade et amour devenue Reine des Lames, la daronne des Zergs. Désormais, Sarah, dont la coupe de cheveux laisse clairement à désirer, souhaite la mort d’Arcturus Mengsk, l’empereur du Dominion Terran, responsable de toutes ses misères d’antan puisque le bougre l’avait abandonnée aux griffes de l’Essaim sur le champ de bataille. Bref, notre héroïne est bien vénère et souhaite faire payer le méchant Mengsk et tous ceux qui l’empêcheront d’assouvir sa vengeance.

Art of the Swarm

La campagne solo, d’une bonne dizaine d’heures de jeu, propose tous les mécanismes qui ont fait le succès de Wings of Liberty. Les missions s’enchaînent bien et le scénario et sa structure font honneur au perfectionnisme qui sied si bien à la firme d’Anaheim : c’est du grand art. Entrecoupés de superbes cut-scenes et cinématiques dont la réputation n’est plus à faire concernant les jeux Blizzard, on passera de missions d’escortes à de la destruction pure et dure, au ramassage d’artefacts et j’en passe. Car oui, si le but de Sarah reste de voir la tête de Mengsk pendre à sa ceinture, l’aventure d’Heart of the Swarm vous emmène dans les recoins les plus glauques de la galaxie, sur des planètes hostiles où la détermination et la force de Kerrigan seront misent à rude épreuve. Anciennement Reine des Lames, notre protagoniste se montre rusée et sans pitié en ce qui concerne ses homologues (ou presque) Zergs. Sans véritable Reine depuis la chute de Kerrigan, nombre de soldats de l’Essaim cherchent à prendre la place du calife. Sarah, consciente de cela, use ce qui lui reste de ses pouvoirs afin de préserver un semblant de contrôle sur la race Zerg et d’utiliser son armée à ses fin.
En plus de la mission principale, des objectifs annexes vous seront proposés durant les parties, permettant d’augmenter la durée de vie du titre, même si la difficulté peut être ajustée sur quatre niveaux. Comme tout bon jeu Blizzard, vos performances durant les missions seront récompensées par des hauts-faits, incitant les joueurs et leur donnant la possibilité de suer un peu avant de pouvoir avancer dans l’aventure. Un peu sado-maso sur les bords, ce système nous fait toutefois profiter et apprécier davantage un jeu dont on sait que la campagne peut être dévorée en une couplette de journées.
D’ailleurs, si cette campagne se déroule si bien, c’est aussi grâce à un système d’améliorations très bien foutu et étonnamment addictif. Durant vos missions, vous pourrez, entres autres, récupérer des artefacts permettant l’évolution (on peut même parler de mutation) de Sarah. Grimpant les niveaux, elle pourra se spécialiser et choisir différents sorts allant d’une résistance accrue à l’invocation de supers bestioles. Le souci du détail des développeurs fait plaisir à voir, surtout lorsque l’on s’intéresse au système de mutation des unités présentes dans le jeu, mis en parallèle à celui de Kerrigan. Du chancre, au Zergling en passant par l’Ultralisk, vous pourrez choisir un type de mutation pour vos bébêtes qui verront leurs performances évoluer pour vos missions futures. Certaines mutations présentées avec panache via des missions spéciales vous emmèneront sur des planètes spécifiques. Vous aurez droit à une mise en pratique vous montrant comment la mutation « Raptor » des Zerglings leur permet de sauter les falaises ou encore comment ils pourront se reproduire très vite en l’espace de quelques secondes en se transformant en Zerglings « Teignes ». C’est beau la génétique.
D’ailleurs, si l’histoire d’Heart of the Swarm n’évoque jamais ou presque nos amis Protoss, le background Zerg sera lui mis en lumière en revenant pendant une bonne partie de la campagne sur les origines de cette infâme race. C’est prenant, riche et crédible : exactement ce que l’on attendait d’une extension de ce type. A la manière de Wings of Liberty, beaucoup de nouvelles unités sont rencontrées durant l’aventure, contrôlable ou non, la plupart ne seront pas incluses dans le mode multijoueur mais bénéficient d’un design très réussi. Créatures indigènes des planètes lointaines ou issues de l’Essaim, c’est un renouveau qui fais plaisir à voir et dont on ne se lasse jamais.
Si Blizzard prône continuellement l’accessibilité en termes de puissance graphique, on regrettera toutefois un léger manque de polish au niveau des graphismes et de certaines animations in-game. Même si beaucoup de ces dernières sont appréciables et optimisées, les possesseurs de grosses machines auraient sans doute aimé voir quelque chose d’un peu plus clinquant apparaître sur leur écran. Cependant, le panache de la mise en scène et le perfectionnisme dans le travail d’optimisation fait très rapidement oublier cette petite coquille. D’ailleurs, l’écoute de la bande son fait également ce petit effet. Se hissant parmi le très haut du panier dans le domaine, doublages, bruitages, musiques… tout y est réussi et on ne peut qu’apprécier le boulot effectué sur ce point.

Heart of the multiplayer

Si la barrière entre le modo solo et le multijoueur a toujours été assez forte dans les jeux Blizzard, la chose tend à clairement s’effiler avec StarCraft II : Heart of the Swarm. Tout d’abord, l’interface, revue de A à Z propose des améliorations et une accessibilité visant à séduire un public débutant. Sans pour autant oublier les vieux briscards, cette interface reste très ergonomique pour les joueurs ayant déjà fréquenté Battle.net. D’un simple clic, vous passerez de matchs classés, à des entraînements progressifs tout en passant par des tutoriaux et autres aides précieuses. Il est vrai que le classement en ladder à toujours impressionné tant par le niveau de jeu affiché par certains joueurs, que les nombres d’heures de jeu qui vous attendent afin d’atteindre un semblant de « bon » niveau. Blizzard a donc décidé de rendre le tout plus abordable et moins élitiste en ouvrant de nombreuses perspectives aux joueurs pas trop sûrs de leur niveau et qui ne savaient pas quoi faire après une si belle campagne solo. Un système de niveaux a également été intégré, qui, selon vos actions pendant vos parties multi, vous rapporteront des points d’expériences nécessaires à l’obtention de nouveaux portraits, graffs et autres petites gourmandises qui rendent les défaites moins amères. D’autres ajouts, très appréciables pour les joueurs confirmés, se faisaient attendre depuis bien longtemps. On pensera notamment à la fonction de création de clans, permettant de gérer une équipe, des groupes de discussions beaucoup plus structurés et des fonctions in-game impressionnantes (comme le fait de pouvoir reprendre une partie depuis n’importe quel moment d’un replay). Bref, tout est prêt pour accueillir les nouvelles unités et se mettre joyeusement sur la gueule pendant des heures.

GL, HF ! GG WP !

Qui dit extension de jeu STR dit nouvelles unités. Extrêmement difficile à implémenter dû à un équilibrage qui doit être dosé à la perfection, l’ajout de nouveaux joujous sur un jeu aussi instable que de la nitro en multijoueur reste un pari risqué pour les développeurs. Pour l’instant, cela semble tenir la route même si de nombreux ajustements ont été faits durant la phase de bêta et d’autres restent assurément à venir.
Race à l’honneur de l’extension, les Zergs bénéficient de l’ajout du Viper, unité volante qui peut cracher un nuage de fumée incapacitante ainsi qu’attirer les unités (mêmes lourdes) à l’aide d’un genre de crochet, se révélant très utile lors de prise de bataille fermée. L’Essaimeur quant à lui, peut s’enterrer et générer des locustes à l’infini, jouant un rôle de point de fixation crucial pendant les combats (ce dont la race Zerg manquait cruellement).
Le Chien de Guerre des Terrans, encore au garage à l’heure actuelle avait été jugé bien trop fort durant la bêta et semble encore soumis à des modifications en interne à l’heure actuelle. Cela n’empêche pas la race de Jim Raynor d’avoir de nouvelles unités très intéressantes, notamment pour des pushs rapides dans la partie. La Mine Veuve, invisible, peut détruire une unité d’un coup lorsqu’elle s’active, mais nécessite un temps de recharge assez long. Le Nettoyeur n’est autre que la version « Transformer » du Tourmenteur, pouvant passer d’une forme à l’autre à volonté, devenant plus robuste mais moins performant au niveau des dégâts.
Enfin, nos amis Protoss ont vu leur potentiel offensif aérien décuplé avec des unités très fortes dans l’agression de début de partie ainsi qu’en composition d’armée puissante, d’où leur nouveau sobriquet : « Air Toss ». Le Noyau de Vaisseau Mère est produit très tôt dans la partie, pour un coût moindre, et permet d’avoir une petite défense afin de contrer les agressions rapides des adversaires. Il possède des sorts comme la distorsion temporelle, le rappel de masse ou encore de donner la possibilité à votre Nexus de tirer à l’aide d’un canon généré avec de l’énergie. L’Oracle et le Tempête sont deux unités qui sortent de la porte spatiale : le premier, via des sorts, peux révéler des unités camouflées, marquer des ennemis et activer un rayon de dégâts qui fait ravage dans les collecteurs ennemis. Le second est très puissant et possède l’allonge la plus longue du jeu : ces atouts sont compensés par une lenteur accrue et un prix élevé.
D’autres corrections, ajouts et améliorations ont vu le jour, changeant sensiblement (complètement, en fait) le metagame que l’on pouvait apercevoir dans Wings of Liberty. Entre les Templiers Noirs qui coûtent moins cher pour les Protoss, la vitesse améliorée des Hydralisks pour les Zergs ou encore les possibilités revues du Faucheur Terran, de nouvelles stratégies ont rapidement vues le jour et continuent d’évoluer à chaque nouvelle partie. Cette phase d’équilibrage, de mise à niveau, d’ajustement de la compréhension, de mise au point de techniques, jusqu’à la rentabilité extrême de chaque unité devrait durer une bonne année. Enfin en année normale, l’année StarCraft coréenne ne s’ajustant PAS DU TOUT sur le même niveau.
Les premiers tournois internationaux prenant place sur Heart of the Swarm n’ont clairement pas déçu. Des favoris sont tombés, des outsiders en manquant d’élan sur Wings of Liberty ont impressionnés, révélant la nécessite de réétudier en profondeur tout le metagame des parties en multi et surtout de prendre conscience des milliers de nouvelles stratégies désormais à portée de main. Blizzard, peut maintenant calibrer le tout, tout en dressant le plan de bataille pour StarCraft II : Legacy of the Void, déjà en travaux dans le studio californien.
StarCraft II : Heart of the Swarm est une vraie réussite. Le mode solo est captivant et soigné, parfait préliminaire à un multijoueur aux mécaniques savamment réglées, dans le but de donner du plaisir aux débutants comme aux confirmés. Accessible et soufflant un véritable vent de fraicheur sur le jeu de base, le titre de Blizzard propose une accessibilité et une ergonomie qui aideront les joueurs indécis à faire le pas et profiter de la meilleure expérience qui soit dans le domaine du jeu de stratégie. Même avec une esthétique un peu vieillissante, le travail effectué sur l’optimisation et la nouvelle physique nous ravis et reflète bien le perfectionnisme dont la firme d’Anaheim ne semble jamais se lasser. Une grande extension pour une grande saga.
17 mars 2013 à 17h46

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Points positifs

  • Mode solo prenant
  • Multiplayer solide
  • L'interface revue
  • Les nouvelles unités et modifications
  • L'accès pour les joueurs débutant
  • La bande son
  • Le perfectionnisme de Blizzard
  • Les possibilités de stratégies infinies

Points négatifs

  • L'esthétique un peu en deçà

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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