Test : Divinity : Original Sin - PC

Divinity : Original Sin - PC
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Depuis quelques temps maintenant, les titres financés via Kickstarter, ou d'autres plateformes équivalentes, se font de plus en plus présents dans nos boutiques numériques. Et globalement, le bilan est assez moyen. Car si le financement participatif a permis à quelques excellents titres de voir le jour, il a aussi ses écueils. Mais rassurez-vous, le jeux qui nous intéresse ici fait partie de la première catégorie.

Test effectué à partir d'une version PC

Divinity : Original Sin vous met aux commandes de deux traques-source. Dans le monde de Rivellon, la source - et la magie qui lui est associée, la sourcellerie - sont considérées comme obscures, et leur pratique est interdite. Comme leur nom l'indique, les traques-source ont pour principal objectif de débusquer et d'éliminer les sourcelleurs et les abominations nées de leur magie. Vous débutez l'aventure sur une plage à proximité de Cyséal. Vous êtes envoyé là-bas pour enquêter sur le meurtre de l'échevin Jake, un haut dignitaire de la ville en question. Mais cette dernière étant assaillie par une armée Orc et des hordes de morts-vivants, retrouver le meurtrier ne sera pas votre seule préoccupation, loin de là.
Avant d'aller plus loin, précisons que ce nouveau Divinity procède à un retour aux sources de la série. Entendez par là que le titre adopte une vue 3D isométrique typique des jeux de la fin des années 90, et qu'il se dote de la difficulté qui va avec.

"I'm not a number, I'm a free man !"

Dès le départ, le jeu vous laisse une entière liberté de mouvement, Rivellon fonctionnant comme un monde ouvert. A ceci près que les équipes de Larian Studios ont poussé le bouchon un peu plus loin, étendant cette liberté à la résolution des quêtes. En effet, vous pouvez ici aborder les quêtes, quelles soient principales ou annexes, comme vous le désirez, ces dernières ayant la plupart du temps plusieurs points d'entrée et conclusions. Ce qui laisse au joueur une grande marge de manœuvre. En fait, la liberté offerte par le jeu est telle qu'à aucun moment on ne s'est senti limité dans notre progression. Et c'est franchement kiffant, d'autant plus que le système est rudement bien fichu.
Qui plus est, le jeu fait l'économie des marqueurs d'objectifs, ce qui impose au joueur de les chercher. Là où, dans les productions récentes, il est possible de rusher le jeu en traçant d'un marqueur à l'autre, sans se soucier du reste, il vous faudra ici être attentif aux différentes informations qui vous sont données dans les dialogues et les différents livre trouvés ça et là. On lit beaucoup dans Divinity : Original Sin. Il faudra vous y faire.

F5, la meilleure amie du gamer

Votre équipe peut se composer de quatre membres au maximum. Autant vous le dire tout de suite, les deux membres en renforts ne sont pas de trop pour surmonter les différents obstacles qui se dresseront sur votre route. Car Divinity est un jeu dur, et compléter votre équipe sera une des premières choses à faire pour ne pas trop souffrir en début de partie. Il faudra également réfléchir soigneusement à la constitution de son équipe et la construction de ses différents membres si vous ne souhaitez pas vous faire violer au premier combat qui se présente. Le jeu offrant un large choix de classes, de compétences et autres attributs, chaque montée en niveau donne lieu à une véritable prise de tête. Et le titre étant particulièrement radin en points en tous genres, mieux vaut ne pas se tromper. Dans tous les cas, il faudra sauvegarder souvent, très souvent même.
Les combats se déroulent au tour par tour, via un système de points d'action. Si dans l'absolu il n'est pas très original, le système de combat se distingue largement via les combinaisons de sorts et les diverses interactions avec l'environnement. Par exemple, il est possible d'étourdir des ennemis se tenant dans une flaque d'eau en leur lançant un arc électrique. Ou alors, vous pourrez laisser votre pyromanie chronique s'exprimer en utilisant les sorts appropriés pour embraser le champ de bataille. Bien pratique dans l'absolu, ces combinaisons deviennent vitales lors de certains combats. Mais attention tout de même, car utilisées à mauvais escient elles peuvent aussi causer votre perte. Il nous est arrivé de nous retrouver avec trois combattants paralysés après avoir lancé un éclair au mauvais endroit, ce qui ne pardonne pas. Pour éviter cela, il faudra aussi veiller au bon placement des membres de votre équipe, lui aussi très important.

"La masturbation intellectuelle, c'est pas mon truc. J'ai toujours été un manuel."

Le crafting est aussi de la partie, avec la possibilité de forger des armes, des armures ou de concocter des potions. Du point de vue de l'utilisation, le système est très bien pensé, étant particulièrement intuitif. Là aussi, très peu d'indications sur les différentes recettes. Vous en trouverez bien quelques-unes, mais c'est l'expérimentation qui prime ici. Associez un bâton de bois avec une pointe, et vous obtiendrez une flèche. Si vous n'aurez aucun mal à deviner les associations les plus logiques, les recettes les plus compliquées vous donneront bien plus de fil à retordre. Car, encore une fois, les indications se font très rares. A tel point qu'il est tout à fait possible de passer à côté du crafting du fait de l'absence de tutorial.

Carnet de doléances

Mais Divinity : Original Sin n'est pas parfait, et comporte aussi son petit lot de défauts. Le premier concerne la persistance de certains bugs, malgré l'excellent suivi de Larian Studios. Voir un personnage de son équipe dépourvu de ses animations fait un peu bizarre, même si cela n'affecte pas le gameplay. Plus gênant, la localisation du titre laisse à désirer. La traduction contient en effet pas mal de fautes de grammaire et de tournures de phrase bizarres. Certains livres et dialogues ne sont d'ailleurs même pas traduits, ce qui pourra poser de sérieux problèmes aux anglophobes. Le dernier reproche, et sans doute le plus important, concerne les personnages qui complètent l'équipe. Si les deux premiers, rencontrés à Cyséal, ont une histoire, des objectifs et une personnalité qui leurs sont propres, ils ne vous abandonneront pas sur un désaccord par rapport à une décision que vous avez prise, contrairement à ce qui se fait dans d'autres jeux du genre. Ils ne vous quitteront que si vous les brutalisez trop lors des combats. Mais le plus gênant vient des autres personnages qui, contrairement à Jahan et Madora, sont sélectionnés sur catalogue. Et franchement, cela ne donne pas envie de tester d'autres possibilités. Il aurait été bien plus appréciable de rencontrer ces personnages là au cours de nos pérégrinations.
Malgré les quelques défauts cités plus haut, Divinity : Original Sin reste une petite tuerie. Le genre de petit miracle que seules les plateformes comme Kickstarter permettent de voir. Avec leur dernier titre, les équipes de Larian Studios ressuscitent un genre inexplicablement tombé dans l'oubli depuis le début des années 2000. Un genre qui compte dans ses rangs des titres aussi prestigieux tels que Baldur's Gate ou Planescape Torment. Et vu ce que donne ce Divinity, nous espérons que cela ouvrira la voie à d'autres productions de ce type, avec le même niveau de qualité. Prenant l'exact contre-pied des jeux actuels qui vous prennent par la main, Divinity est un jeu qui se découvre au fur et à mesure qu'on y joue. Et c'est avec un immense plaisir que nous avons arpenté les différentes régions de Rivellon et exterminé ces chiens de sourceleurs.
01 août 2014 à 10h14

Par

Points positifs

  • L'univers, vaste et cohérent
  • La liberté offerte aux joueurs
  • Les combats tactiques, offrant énormément de possibilités
  • Joli comme tout
  • Des pointes d'humour bien senties
  • Les musiques
  • Possibilité de jouer en coopération
  • Le suivi de Larian Studios

Points négatifs

  • Encore quelques bugs
  • La traduction, pas toujours au niveau
  • Les membres de l'équipe sélectionnés sur catalogue

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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