Test : S.T.A.L.K.E.R. : Shadow of Chernobyl - PC

S.T.A.L.K.E.R. : Shadow of Chernobyl - PC
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Quand on est fanboy, on a beau attendre un jeu pendant cinq ans, on oublie toute cette attente une fois qu’il est devant soi, à portée de clic, prêt à être dompté, trituré, exploré, pénétré…
Pas besoin d’un MMO pour vous ôter toute vie sociale quelle qu’elle soit, il y a désormais S.T.A.L.K.E.R.
Je n’ose y croire, je suis en train de taper le test de S.T.A.L.K.E.R. Shadow Of Chernobyl, désormais ex-vaporware qui m’aura fait baver tant d’années, pour lequel j’aurais fais des centaines de news, un paquet de previews, pour lequel j’ai essayé de comprendre le russe (sans succès) et qui me rend enfin l’amour que je lui porte, et ne dites pas que je suis fou, je suis juste un fan…

Pim pam poum c’est la fête à la grenouille comme dirait un collègue dont je tairais le nom pour ne pas le ridiculiser à vie, mais l’expression est on ne peut plus adaptée tant cette sortie fut annoncée puis reportée. S.T.A.L.K.E.R. sera quand même (avec Prey et DNF) le seul jeu à avoir eu une vie avant sa sortie, et bien plus longue que celle qui commence maintenant. Au départ FPS/RPG ultra complexe se déroulant au Mexique avec des robots et temples aztecs, on a brusquement changé de décor pour arriver dans la Zone irradiée de Chernobyl, s’étendant à 30km à la ronde.
En effet, une deuxième explosion est survenue, la Zone le devient vraiment (la zone…). Désormais, il y a du beau monde qui y circule : des bandits, des stalkers, des scientifiques, des militaires, tous là pour des buts différents. Les militaires bloquent des accès (et font payer des pots de vin) et tirent à vue ou presque, les scientifiques analysent un peu, de l’œil de pseudo-chien à l’herbe jaune, et les stalkers pour la plupart essaient de s’en sortir en récoltant des artéfacts qu’ils revendent et se font une réputation dans la Zone afin de se faire respecter. Car au début, novice que vous êtes, c’est limite si on ne vous crachera pas dessus.
L’histoire vous concernant est simple. Un corbillard venant du centre de la Zone transporte donc des cadavres (jusque là, rien d’anormal), un éclair foudroie le camion et tout valdingue dans tous les sens. Peu après, un stalker arrive sur les lieux du drame, fouille les corps puis il s’approche d’un stalker qui se réveille soudain !
Et devinez quoi, c’est vous. Oui parfaitement. Le stalker vous transporte chez le dealer, il trouve sur vous un PDA avec inscris « Tuer Strelok » et le mot « S.T.A.L.K.E.R. » est tatoué sur votre bras. On vous surnommera alors le tatoué (c’est quand même mieux que le borgne ou couille gauche) et l’aventure commence.

A l’assaut de la Zone !

Le dealer vous briefe sur la Zone, qui se divise en plusieurs zones, et vous êtes dans la première, à l’entrée. C’est le coin des nouveaux comme on dit, ceux qui ne restent que peu de temps, soit car ils avancent vers le centre, soit car ils meurent rapidement. Il va falloir vous en sortir, et savoir que vous est-il arrivé et pourquoi vous devez tuer ce Strelok, mais qui est-il ? Vous apprendrez bien vite qui il est, mais de là à lui mettre le grappin dessus, ce n’est pas gagné. Du coup, le dealer vous envoie faire des missions qui vous permettront de vous familiariser avec le jeu. Vous devez retrouver un futur collègue dans le village à côté et vous reviendrez voir votre père spirituel une fois la tâche accomplie. Vous reviendrez le voir souvent, pour les missions secondaires, lui vendre ce que vous aurez trouvé, ou lui acheter ce qu’il a à vous proposer.
Vous sortez, et c’est beau. Vous contemplez le paysage, voyez le monde (bon, y a pas grand monde) vivre et bouger, c’est bluffant. S.T.A.L.K.E.R. est comparable graphiquement à Oblivion, avec beaucoup plus de charme et de séduction. Le salaud. Vous pénétrez le village, et comprendrez bien vite qu’ici vous ne faites pas la loi. Les stalkers vous regardent à peine, ils patrouillent et se retrouvent assis autour du feu et se racontent des blagues en russe que seul NKB pourrait comprendre. Lorsque vous pointez votre viseur sur un PNJ, il est d’une certaine couleur, signifiant l’attitude de ce dernier envers vous : s’il est jaune, il est neutre, s’il est rouge, il sera votre ennemi, assurément. Il peut aussi être vert, lorsque vous avez par exemple soigné un stalker mourants, ce dernier vous sera reconnaissant et si vous vous faites attaquer et qu’il est dans les environs, il viendra vous aider. S’il est neutre envers vous, il pourra très bien rester assis à vous regarder vous battre.
Les premiers pas dans la Zone sont difficiles, vous avez peu de munitions et de kits de survie et les ennemis visent très bien. Soyez malins et laissez un peu vos collègues en tuer quelques uns lors de la première mission afin de ramasser munitions, nourriture, médikits et armes, comme le fusil à canon scié que vous aurez assez tôt dans le jeu et pendant pas mal de temps. Il est très efficace contre les animaux et à bout portant évidemment. Puis plus vous avancez et découvrez du pays, plus les possibilités s’agrandissent. Vous trouverez des chiens errants, une petite décharge irradiée mais remplie d’artéfacts, des sangliers assez agressifs mais pas très résistants.La première grosse possibilité s’offrant à vous se situe au pont. Exemple parfait de ce qu’offre le jeu, il y a des militaires bloquant l’accès pour passer derrière le pont. Comment passer ? En les tuant ? Pas évident avec vos petites armes. Vous pourrez si vous en avez les moyens payer un droit de passage, ou sinon passer sur un des côtés du pont, abritant un tunnel secret mais rempli d’anomalie, à moins qu’il y ait encore une autre solution. Personnellement, j’ai d’abord choisi le tunnel puis je suis revenu plus tard mieux armé pour zigouiller ces militaires prétentieux. Chacun son choix.

L’unijambisme est un art de vivre

Tel pourrait être le slogan de la Zone tant les créatures que vous croiserez vous intrigueront, et pas qu’un peu. Des chiens, mais plutôt méchants, les fameux bloodsuckers (appelés ici sangsues), vous savez, ceux ressemblant à de gros calamars expressifs sur pattes, qui deviennent invisibles et qui sont très rapides ? Ils vous donneront du fil à retordre, croyez-moi. Il y a les sangliers, les pseudo-chiens, difficilement descriptibles, mais peureux comme pas permis et rigolos à tuer. Leurs yeux se revendent bien. Le contrôleur est un ennemi redoutable. Par la pensée, il vous manipule physiquement et vous déplace d’un bout à l’autre. Un logo représentant votre tête apparaît alors, les séquelles peuvent en être fatales. Pour le tuer, foncez lui dessus et garnissez son corps de balles, si vous y arrivez. Sinon, fuyez. Je vous laisse le plaisir de découvrir les autres créatures.

Le meilleur des mondes

Tout le monde vit autour de vous. Il se passe des choses sans vous, et avec vous. En observant bien, vous verrez des animaux se battre, se manger, des militaires assaillis par des meutes de plus d’une vingtaine de chiens, des stalkers patrouiller, se battre entre eux. C’est saisissant de réalisme. Les stalkers se divisent en clans : ceux de la liberté, qui sont un peu les anars du jeu, ceux du devoir, qui aident les scientifiques et qui sont proches de l’armée, les mercenaires ne se battant que pour eux-mêmes, etc. Chacun ont leurs idées et n’en démordent pas. Vous, vous êtes libre de tout choix, vous pouvez tuer qui vous voulez si vous en êtes capables. Vous pouvez tuer un stalker de votre clan discrètement, si personne ne vous a vu, ceux à la base ne vous feront rien, ils ne soupçonneront rien bien évidemment. D'autant plus que les corps peuvent être déplacés...

Dans S.T.A.L.K.E.R., il va falloir vous faire un nom. Ou plutôt que tout le monde connaisse Le Tatoué. Pour cela, c’est simple, il faut aider vos compagnons mourrant qui vous seront reconnaissants, aider un groupe de stalkers quand ils font appel à vous pour défendre une base ou en attaquer une, faire des missions en tout genre et parfois très périlleuses, et aussi entrer dans l’Arène. Qu’est-ce que c’est ? Un lieu dans lequel vous vous battrez à mort contre un autre stalker pour gagner de l’argent, le public misant sur un des deux adversaires du match. Si au début on ne misera pas un rouble sur votre tronche, vous entendrez vite les stalkers dans le public vous encourager et crier votre nom, sublime ! Par ces moyens vous vous ferez un nom et gagnerez le respect.

Plein de trucs comme dans les RPG

Le PDA. Votre ami. Il contient tout : votre journal intime, vos notes, vos missions, la carte du jeu façon Google Earth, vos contacts, l’encyclopédie de ce que vous apprenez dans la Zone, c’est bien pratique. Autre aspect plus RPG cette fois-ci : l’inventaire. Vous pouvez supportez jusqu’à 50Kg, ce qui est déjà pas mal, et il est similaire à celui dans Fallout, par exemple, avec des cases, un pistolet prenant deux cases, une seringue anti-radiation une seule, etc. Vous y mettrez tout, mais quand le poids maximum est dépassé, vous fatiguerez plus vite. Et si vous dépassez les dix kilos supplémentaires, vous ne pouvez plus bouger. Avec tous les corps que vous fouillerez, votre inventaire sera vite rempli. Vous avez un descriptif de chaque item, les armes sont personnalisables avec silencieux, lunette de visée, lance-grenades et peuvent aussi s’enrayer. Sur vous vous pouvez vous équiper plusieurs artéfacts, ayant tous leurs avantages et inconvénients. Mais qu’est-ce qu’un artéfact ? C’est une sorte de caillou créé par une anomalie. Et qu’est-ce qu’une anomalie ? Une sorte de petite zone remplie de radioactivité et ayant pour la plupart du temps un effet néfaste sur tout. Certaines anomalies ne font que vous blesser, mais d’autres vous foudroient ou vous transportent en l’air avant de vous éclater en lambeaux. Pour éviter cela, vous avez des boulons que vous lancer afin de voir l'effet de l'anomalie, si elle est plutôt puissante ou non. Chaque artéfact a ses caractéristiques. Certains augmentent la résistance aux radiations, l’endurance, diminuent les saignements, etc. A vous de bien réfléchir, de revendre les superflus et de garder les bons sur vous. Ah oui, il y a un peu partout dans les bases des coffres vides, vous pourrez y mettre ce que vous voulez et revenir plus tard, ça n’aura pas disparu, pratique. Votre rang évoluera également, vous passerez de novice à expérimenté, et ainsi de suite, comme dans le multijoueur.

Simple et efficace : le multijoueur

Facile à résumer, le multijoueur. Sur des maps de toutes tailles, vous jouerez en Capture The Artefact, Deathmatch ou Team Deathmatch. Les combats sont dynamiques, le respawn est instantané, et il est impossible de posséder les meilleures armes dès les premiers rounds, même an ayant les roubles nécessaires pour vous les procurer. C’est le rang qui fera la différence. Très bonne idée pour faire jouer plus longtemps. Il ne faut pas obligatoirement être un pgm comme SKe pour monter vite en grade, il faut aussi rester un certain temps sur le serveur, et jouer, tout simplement.
Le Team Deathmatch oppose deux clans, les verts contre les bleus, et si vous vous faites discret, vous pouvez tuer un paquet de monde, en vous cachant bien, car c’est la première fois que je vois un multi dans lequel se camoufler est aussi simple. Le Deathmatch est on ne peut plus classique et le Capture The Artefact est la même chose qu’avec le drapeau, mais avec un artéfact ce coup-ci. Une fois que vous l’aurez en main et que vous le ramènerez dans votre camp, évitez de trop le tripoter, au risque de tuer tout le monde dans les alentours…

Excellent mais pas parfait, mais presque, mais presque…

Vous l’aurez compris, S.T.A.L.K.E.R. a un univers bien à lui. Un mélange FPS/RPG bien dosé, une ambiance post-apocalyptique bien retranscrite comme les développeurs de l’Est savent le faire, une immersion totale.Vous pourrez voir des stalkers faire de la guitare, faire des cauchemars. Tous ces petits détails font du soft un grand jeu. N’oublions pas le cycle jour/nuit bluffant, le plus réaliste à ce jour, avec la pluie, le soleil, la nuit inquiétante, moment où tous les monstres sortent pour manger, les développeurs ont fait fort de ce côté, avec un moteur fait maison, le X-Ray Engine. Mais il y a également des défauts. On aurait aimé une interactivité avec les PNJ plus poussée que les dialogues et le simple marchandage, pouvoir conduire des véhicules, les points d’impact moyennement réalistes, l’IA trop aléatoire, tantôt déroutante, tantôt prévisible. Dommage aussi l’optimisation moyenne du soft. Sur un Athlon 64 3200+ avec une GeForce 6600GT et 2 Go de RAM, je ne rame pas, mais si je mets le HD et l’anticrénelage à fond, c’est injouable. L’aspect RPG aurait pu être plus poussé, mais sans lui, S.T.A.L.K.E.R. et linéaire. Quel plaisir tout de même ! Le jeu fut tellement repoussé qu’à une époque on avait plus de chances de voir Robinsoldier et Tomate faire l’amour en ski plutôt que le jeu lui-même. Donc pour envisager un éventuel STALKER-2, il faudra patienter, quand il y aura des douches sans fil, tiens !? Bref, j’aime ce jeu, vous l’aimerez aussi et je transmets donc officiellement le flambeau de fanboy désespéré à notre cher Tatane et son Duke Nukem Forever.
S.T.A.L.K.E.R. est aux jeux vidéo ce que Nevermind de Nirvana est à la musique : un incontournable, un must. Entre Fallout et Deus Ex, voici un jeu auquel tout gamer doit succomber, LE jeu dont le PC avait besoin, LE jeu de l’année.
22 mars 2007 à 01h26

Par

Points positifs

  • On a jamais vu ça !
  • Réaliste
  • Ultra immersif
  • 15 heures de jeu minimum
  • Un côté RPG plaisant
  • Une telle ambiance
  • Graphiquement à la hauteur

Points négatifs

  • Grosse config demandée
  • IA déficiente
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