Test : Project CARS 2 - PC

Project CARS 2 - PC

Project CARS 2 - PC

Genre : Simulation de course

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Sorti en 2015, le premier Project CARS a eu l’effet d’une bombe sur consoles de salon. Avec un budget ridicule en comparaison de ceux alloués à Gran Turismo ou Forza Motorsport, Slighty Mad Studios a réussi à livrer une production au niveau de ces deux monstres sacrés, avec une sélection de circuits bien fournie et un réalisme encore jamais vu sur consoles. Néanmoins, le titre avait ses défauts, comme un garage un peu limité par rapport à ses concurrents et une IA un peu rustre. Aujourd'hui, le studio anglais nous livre la seconde itération de son Community Assisted Racing Simulator, l’occasion pour eux d’améliorer leur formule. Alors, que vaut Project CARS 2 ?

Test effectué à partir d'une version PS4


Project CARS 2

Commençons par le plus flagrant : l’interface et les menus. Ces derniers ont largement été améliorés depuis le dernier épisode. Plus jolis, mais aussi plus clairs et ergonomiques, ils offrent un bien meilleur confort dans la navigation que le premier Project CARS. C’est sur l’écran de réglage de votre voiture que c’est le plus évident. En lieu et place du menu à onglet, nous trouvons un schéma générique avec les différentes pièces à régler positionnées dessus. Cela permet de repérer bien plus rapidement les éléments que vous souhaitez modifier. Il en résulte un gain de temps fort appréciable. Le menu principal est, quant à lui, divisé en six catégories, permettant d’accéder rapidement au contenu désiré.
Pour ce qui est du contenu, celui-ci s’est également étoffé. Avec l’acquisition de nouvelles licences, comme l’Indycar ou le NASCAR, Slightly Mad Studios a pu compléter son garage et son catalogue de circuits, tout en élargissant l'éventail de disciplines proposées. À côté de cela, le studio s’est aussi payé quelques marques mythiques, comme Lamborghini ou Ferrari. Si le garage de Project CARS 2 est plus intéressant, son catalogue de circuit devient, quant à lui, vraiment impressionnant. C’est vrai, certains jeux PC font mieux, via l’ajout de mods. Mais ici, nous parlons de la proposition de base, ne nécessitant aucune manipulation supplémentaire de votre part. Et il met à votre disposition plus de 130 tracés, répartis sur 60 circuits.
Le point négatif allant avec cette profusion de disciplines est le manque de contenu dont souffre certaines. Comme le NASCAR, qui ne dispose que de trois circuits ovales, typiques de cette catégorie. En plus de cela, il n’y a pas de gestion des drapeaux jaunes, pourtant déterminants dans ces courses. Tous ces petits éléments, mis bout à bout, donnent l’impression que la licence a été incluse au dernier moment, un peu à la va-vite. D’autres catégories, pourtant mieux implémentées, pâtissent aussi d’une application aléatoire de leur réglementation. C’est le cas de la Formule 1 notamment, ici nommée Formule X, où il est possible d’activer le DRS à tout moment. Ceci étant dit, Project CARS 2 fait quand même beaucoup mieux que ses concurrents directs ici, ces derniers ne s’embrassant pas de telles considérations. Gran Turismo et Forza Motorsport feraient bien d’en prendre de la graine.

Project CARS 2

The Real Driving Simulator ?


Pour ce qui est du gameplay, cette seconde itération franchi un cap supplémentaire en terme de réalisme. Les deux principales modifications apportées concernent la gestion des pneus et l’évolution de la piste. Sur le premier point, le travail effectué ces deux dernières années se ressent au niveau de la perte du grip, plus progressive. Il y a toujours une limite d’adhérence nette. Mais une fois celle-ci passée, votre voiture ne partira plus instantanément en tête à queue. Vous la sentirez partir en dérapage, de façon plus ou moins progressive, suivant l’étendue de votre erreur. Il manque cependant toujours une chose : la prise en compte des plats qui se forment lors du blocage des roues. Les joueurs consoles ne le noterons pas forcément, mais c’est devenu un acquis sur PC. Des titres faisant référence, comme rFactor 2 et Asseto Corsa, prennent ce paramètre en compte.
Pour en revenir à la piste, Project CARS 2 est livré avec le Livetrack 3.0. Ce dernier gère tout ce qui concerne la piste. Cela va de la formation des flaques d’eau sur la piste, à l’augmentation de la température du bitume en fonction du passage des voitures. Le résultat est tout simplement bluffant. Pour vous dire à quel point ça va loin, lors de courses sous une pluie légère, nous avons pu voir la trajectoire empruntée par nos concurrents, ces derniers asséchant la piste à chacun de leur passage. Mais là où cela devient vraiment génial, c’est que tous ces éléments influent sur l’adhérence de la piste. Ce qui vous oblige à adapter votre conduite en conséquence.
Avec ce nouvel opus, la série s’essaye également à des surfaces différentes. Vous aurez donc l’occasion de conduire sur de la terre, de la neige, et même de la glace. Sur terre, la conduite reste gérable. Si les voitures ont plus de difficulté à tourner que sur l’asphalte, un coup de frein, voire de frein à main, suffit à régler le problème. Mais il reste plus difficile d’appréhender les virages que dans un Dirt 4, les voitures étant moins promptes à drifter. En ce qui concerne la neige et la glace, c’est une toute autre histoire. Ici, le simple fait de rester sur la piste est un véritable challenge. Tout doit être en permanence géré au millimètre. Accélérations, freinages et transferts de masses doivent être dosés à la perfection. Ces courses sont réellement éprouvantes. Certains les vivront comme un véritable calvaire. Mais cela va avec l’ambition que Slightly Mad Studios a de nous livrer la simulation ultime. La conduite sur la neige, c’est exactement cela.

Project CARS 2

Droit au but.

Comme son grand frère, Project CARS 2 vous donne accès à l’intégralité de son contenu dès le départ. Ce qui ne l’empêche pas de proposer un mode carrière. Ce dernier reprend les bases posées en 2015, avec les différentes compétitions classées par catégories, gagnant un titre vous permettant d’accéder aux compétitions de la catégorie supérieure. Très peu de modifications ont été apportées à la formule originale. Celles-ci portent surtout sur l’interface, beaucoup plus claire, et sur les événements sur invitation qui, une fois débloqués, sont accessibles à tout moment. Le calendrier surchargé du premier volet a cédé sa place à une liste se concentrant sur la compétition en cours, bien plus lisible. Globalement, tout le reste est là, inchangé dans le fond. Le contenu de la campagne solo est solide, c’est indéniable. Mais il souffre du même problème que son prédécesseur : son manque de personnalité. Sans aller jusqu'à ce que propose un F1 2017, un habillage plus travaillé aurait été le bienvenu. Ne serait-ce que pour rendre l’ensemble plus vivant. En l’état actuel des choses, le mode carrière se résume à une simple succession de courses. Et le titre n’offrant pas de réelle récompense pour ceux qui décident d’y consacrer du temps, vous aurez tôt fait de passer à autre chose.
Comme au mode multijoueurs par exemple. Pour faire simple, c’est là que se situe tout le sel du jeu, celui-ci étant taillé pour l’eSport. Comme dans la partie solo, tout est paramétrable. Des règles appliquées aux conditions météo, en passant par les pré-requis d’admission, vous pourrez créer la course correspondant à votre envie du moment. La fréquentation des serveurs est actuellement très bonne, et vous n’aurez aucun mal trouver des joueurs pour se joindre à vous. De plus, si vous avez la flemme de créer votre partie, vous pouvez toujours rejoindre l'une des nombreuses sessions en cours. 
Et, cerise sur le gâteau, vous n’aurez pas à composer avec l’intelligence artificielle. Un peu rustre, celle-ci a encore trop tendance à faire comme si vous n’étiez pas là. Ce qui se traduit par des collisions bêtes, et surtout extrêmement pénalisantes lorsqu’on pilote une monoplace. C’est dommage, car elle est aussi capable d’offrir de beaux moments. Globalement, si l’IA a été améliorée, il reste encore beaucoup de progrès à faire de ce côté-là.

Durant les quelques parties en ligne effectuées pour ce test, la connexion aux serveurs s’est montrée stable. En revanche, nous avons rencontré des problèmes de lag. Rien de dramatique, mais pour un titre orienté eSport, ça fait tâche. Concernant ce dernier aspect, le jeu dispose d’une section dédiée à la compétition, permettant d’accéder directement aux lives sur Twitch et YouTube. Un bon ajout en soi, mais le fait de passer par les navigateurs Internet des consoles, plutôt que par les applications, rend la chose peu pratique. Si bien qu’on préférera passer par notre bon vieux PC.  

Project CARS 2

Quoi de neuf sous le soleil ?

Parmi les très bonnes idées mises en place dans cet épisode, nous trouvons l’ingénieur de piste. Ce dernier intervient durant les essais et qualifications. Lorsque vous le consultez, il vous pose des questions sur le comportement de votre voiture. Et en fonction de vos réponses, il vous suggérera des réglages. Libre à vous de les appliquer ou non. Cet ajout est un véritable don du ciel pour les joueurs qui ne sont pas forcément à l’aise avec ces considérations techniques. Cette aide leur permettra de corriger facilement l’équilibrage de la voiture tout en leur apprenant les bases.

Un autre ajout intéressant concerne la gestion des arrêts aux stands. Une fois la course débutée, la gestion des arrêts aux stands ne se fait plus lors de l’entrée dans ces derniers, mais en piste. Cela se fait via un petit menu déroulant, dans lequel vous naviguez à l’aide des croix directionnelles. Ce menu vous permet de paramétrer vos arrêts dans leurs moindres détails. Pneus, essence, réparations, tout est là. Étant donné que vous ne pouvez pas gérer ce menu tout en négociant des enchaînements de virages retors, cette façon de faire vous oblige à prévoir vos arrêts plusieurs tours à l’avance, et donc à avoir une vision plus stratégique de la course. De plus, ce petit menu résout un problème du mode multijoueurs : le fait que vous pouviez parfois rester à l’arrêt de longues secondes, le temps de finaliser les derniers paramètres de votre arrêt, avant que votre équipe ne commence le travail.
Visuellement parlant, le titre se montre inégal. Pouvant être spectaculaire lors des courses sous la pluie, il est également terne, voire fade, par moments. Le problème vient de la direction artistique, qui ne laisse pas les couleurs s’exprimer comme elles le devraient. Car d’un point de vue purement technique, le jeu est en place. La modélisation des voitures est impeccable, et les tracés sont bien plus fournis que dans le premier épisode. Et si on déplore un bug d’affichage au niveau des ombres, le jeu reste très correct dans l’ensemble. Il souffre cependant de la comparaison avec Forza Motorsport 7, dont le rendu visuel est largement supérieur, même sur la Xbox One standard.
La bande-son est, quant à elle, proche de la perfection. Les bruits des moteurs, les crissements des pneus, tous ces éléments, bénéficiant d’une sonorisation des plus convaincantes, participent à l’immersion du joueur. Même les collisions sont, pour une fois, réussies. En revanche, les temps de chargement sont toujours aussi longs sur consoles, approchant de la minute. Il y a tout de même une amélioration de ce côté-là, les sessions s'enchaînant désormais sans passer par la case loading. C’est pas grand chose, mais réellement appréciable. 

Project CARS 2

Alors, que retenir de Project CARS 2 ? Supérieur en tous points au premier volet, il se rapproche encore un peu des licences phares de Sony et Microsoft. Son catalogue de circuits, son réalisme sans concession, le livetrack 3.0, et son incroyable flexibilité font de lui un simulateur de premier rang. Ceci étant dit, tout dépend de ce que vous recherchez dans un jeu de course. Si vous souhaitez passer de bons moments, sans prise de tête, sur de courtes sessions de jeu, Project CARS 2 n’est sans doute pas la meilleure option. En revanche, si vous cherchez à vous investir corps et âme dans le sport automobile, avec un réalisme poussé à son maximum, où la moindre erreur se paie cash, et très chère, le dernier né de Slightly Mad Studios a ce qu’il faut dans le ventre pour vous satisfaire. Il vous fera vivre de grands moments, se montrant sévère, mais réellement gratifiant. Dans le genre impitoyable mais juste, Project CARS 2 est un must-have.
04 octobre 2017 à 13h50

Par

Points positifs

  • Souvent très beau...
  • Des sensations de pilotage dingues
  • Plus de contenu, pour plus de disciplines
  • Un jeu très flexible, qui se plie à nos envies
  • Les conditions météo, très réussies
  • Le livetrack 3.0, impressionnant
  • L'ingénieur de piste
  • La bande-son, très immersive

Points négatifs

  • ... Mais parfois terne
  • Certaines disciplines un peu légères en terme de contenu
  • Les temps de chargement, toujours aussi longs
  • Encore beaucoup de progrès à faire sur l'IA
  • Un mode carrière qui peine à accrocher

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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