Test : The Sexy Brutale - PC

The Sexy Brutale - PC
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Que donnerait le Cluedo mélangé à Un Jour Sans Fin ? C'est certainement la question qui a déclenché le début du développement de The Sexy Brutale au sein du petit studio Cavalier Game Studios. Désormais disponible sur PC, PS4 et Xbox One, il est grand temps de voir si ce mix improbable fonctionne bien...

Test effectué à partir d'une version PS4

Bienvenue au Sexy Brutale, un manoir gigantesque renfermant en son sein différentes zones destinées à plaire à tous les convives : un théâtre, un casino, un bar... Bref, un endroit parfait pour organiser un bal masqué auquel se rend Boone Lafcadio, le héros. Mais c'était sans compter sur une bonne quantité de meurtriers qui s'amusent à tuer encore et encore les convives. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que tout ce beau monde est coincé dans une boucle temporelle ! Le temps est en effet bloqué un samedi de midi à minuit et, une fois la journée terminée, elle se répète encore et encore. Et, fatalement, les convives meurent jour après jour. Mais Boone, en bon prêtre qu'il est, veut faire tout son possible pour arrêter le massacre. Aidé par une mystérieuse jeune femme et doté d'une montre permettant de remonter le temps, il est en mesure d'empêcher les meurtriers d’exécuter leurs plans tous plus macabres les uns que les autres... Si vous êtes un amateur de jeux d'aventure, ce postulat vous rappellera certainement un certain Ghost Trick : Phantom Detective, un titre DS qui permettait également d'empêcher des morts en manipulant le temps. Il y a toutefois une différence ici, à savoir que le joueur ne peut pas choisir à la seconde près : il ne peut que remonter le temps jusqu'à midi, et éventuellement avancer à 16h ou 20h. C'est tout. En revanche, il propose une ambiance tout aussi légère, et ce malgré les meurtres : n'imaginez donc pas jouer à un titre horrifique, stressant ou glauque, il n'en est rien ici.

Cluedo temporel

Boone doit toutefois agir discrètement, en mode infiltration, car il ne peut pas se retrouver dans la même pièce qu'un autre personnage, que ce soit une (future) victime ou un (futur) meurtrier. Au joueur de se montrer malin et d'exploiter toutes les possibilités s'offrant à lui : se cacher dans une armoire, observer au travers du trou de la serrure des portes, et ainsi de suite. Une phase d'observation de toute façon nécessaire puisque, avant de pouvoir tenter d'empêcher le meurtre, il faut savoir comment le convive décède et repérer tout ce qui pourrait aider le héros dans sa quête (sachant que les déplacements préalablement observés sont sauvegardés dans le menu dans une sorte de frise chronologique). Pas de panique toutefois si vous n'êtes pas un habitué de ce genre de titre, il n'est pas bien compliqué et, en règle générale, il suffit d'utiliser un objet spécifique au bon endroit pour sauver les victimes, sachant que le timing n'est jamais vraiment serré. Répétitif ? Pas vraiment, car les meurtres et les situations sont suffisamment variés pour que le joueur n'ait pas l'impression de refaire encore et toujours la même chose. Il est également difficile de se perdre dans les meurtres, car The Sexy Brutale ne lâche pas le joueur directement dans l'intégralité du manoir : il découvre les assassinats les uns après les autres, les zones les unes après les autres, et il lui faut donc sauver d'abord le convive du moment avant de passer au prochain. Certaines victimes meurent même en duo, ce qui oblige à les sauver toutes les deux en même temps.

The Sexy Brutale

Forcément, vous vous en doutez au vu du pitch de base, un peu de surnaturel est également de la partie. Il se présente ici sous la forme de masques qui possèdent tous un pouvoir spécifique. Celui de Boone, par exemple, est d'être invisible aux yeux des autres, mais uniquement durant un certain laps de temps (d'où l'impossibilité d'être dans la même pièce que quelqu'un d'autre). Nous n'allons évidemment pas spoiler celui des autres, mais sachez qu'ils seront particulièrement utiles au héros qui les récupère petit à petit. Et, grâce à ces pouvoirs acquis après chaque sauvetage, de nouvelles opportunités s'ouvrent à Boone. D'ailleurs, cela lui permet aussi de récupérer les collectionnables cachés ici et là, même s'il faut un second run pour tout récupérer : les invitations des convives (qui débloquent leurs biographies) et pas moins d'une cinquantaine de cartes de jeux. Et autant vous dire que les adeptes de ce genre de petits à-côtés auront du boulot tant le manoir se montre labyrinthique. Entre l'intérieur, l'extérieur, l'étage, le sous-sol, les dizaines et dizaines de pièces plus ou moins grandes présentes dans le jeu et les éléments qui se débloquent uniquement au bout d'un moment, autant dire qu'il y a de quoi faire (et de quoi se perdre assez régulièrement). De quoi augmenter quelque peu la durée de vie assez courte, puisqu'il suffit de six petites heures (sachant que The Sexy Brutale est affiché à 20 euros) pour sauver les sept convives.

The Sexy Brutale

Une mort sans fin

Bref, vous l'aurez compris, le fond de The Sexy Brutale est particulièrement charmant et l'on regrette d'arriver bien trop vite à la fin – même si le mystère de la boucle temporelle ne s'explique qu'à ce moment là, l'histoire ne progressant quasiment pas durant 80% de l'aventure. Mais qu'en est-il sur la forme ? Un simple coup d’œil aux screenshots permet de trouver la réponse : le titre de Cavalier Game Studios est vraiment sexy, et porte donc bien son nom. Chaque pièce est une réussite, que ce soit au niveau des petits détails, des jeux de lumière, de l'ambiance ou encore des angles de caméra (le tout étant en vue isométrique), et c'est un réel plaisir de découvrir ce manoir petit à petit. Les personnages sont également très mignons, avec des visages fins et un design sympathique. Une direction artistique réussie et portée par une bande originale mortelle (sans mauvais jeu de mot). On retrouve ainsi un thème de base très jazzy, faisant penser aux années 30, et chaque partie du manoir dispose d'une partition qui lui est propre et qui correspond au lieu (sachant qu'elle s'emballe parfois, par exemple lorsqu'un meurtre est sur le point d'avoir lieu). Certains éléments, notamment des bruitages, sont également là pour rappeler au joueur que, peu importe ce qu'il fait, la boucle temporelle suit son cours et les convives se font tout de même assassiner. Par exemple, le coup de feu du premier meurtre se fait entendre chaque jour vers les 16h, même si Boone l'a empêché une fois. Last but not least, le tout est intégralement traduit en français. Que demander de plus ?
The Sexy Brutale, c'est la bonne petite surprise indépendante de ce mois d'avril. S'il convainc immédiatement l'ouïe et la vue grâce à sa direction artistique réussie et sa B.O. mortelle, il devient également rapidement prenant grâce à un gameplay simple mais terriblement efficace, une idée de base intéressante, une ambiance prenante et un scénario intriguant. Dommage en revanche que ce dernier ne se dévoile vraiment qu'à la toute fin et que la durée de vie soit assez courte, à savoir six petites heures, et sans grande rejouabilité autre que pour collectionner les cartes et invitations. Bref, si vous aimez les jeux d'aventure, vous n'avez pas à hésiter : vous allez adorer vous perdre dans les couloirs du Sexy Brutale.
13 avril 2017 à 11h19

Par

Points positifs

  • Un scénario intriguant...
  • B.O. mortelle
  • Direction artistique réussie
  • Gameplay simple mais efficace
  • Rapidement très prenant

Points négatifs

  • ...Mais qui ne se dévoile vraiment qu'à la fin
  • Assez court (6h)
  • Et assez facile
  • Aucune rejouabilité, si ce n'est pour les collectionneurs

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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