Preview : Boiling Point : Road to Hell - PC

Boiling Point : Road to Hell - PC

Boiling Point : Road to Hell - PC

Genre : Doom-like en Colombie

Partager
Il n'y a pas que les politiciens (Jacques, si tu me lis, spéciale dédicace) et les vendeurs d'electro-ménager à faire de belles promesses qu'ils ne tiennent jamais ; il y aussi les éditeurs de jeux vidéo. Daïkatana devait tout péter, Killzone être un Halo-killer, les suites de Tomb Raider être exemptes de bugs...
C'est pourquoi, même si sur le papier "Boiling Point" promet monts-et-merveilles, des heures d'amusement en perspective et une micro-révolution dans le FPS, le joueur prudent attendra le test final pour danser la gigue.
"Boiling Point : Road To Hell", que nous appellerons désormais BP pour économiser mes petits doigts boudinés, se base sur un concept jusque là effleuré dans le domaine du FPS : le RPG.

L'histoire en quelques... lignes

L'action se déroule dans la charmante patrie de feu Pablo Escobar, la colombie, terre du café grand-mère et de la poudre blanche qui se consomme avec une paille. Saul Meyers est un vieux roublard porté sur la bouteille, venu en toute hâte retrouver sa journaliste de fille, disparue alors qu'elle tentait une entrevue avec un membre du cartel (la ressemblance avec l'enlèvement d'Ingrid Betancourt, dont les pouvoirs publics se foutent honteusement, est-elle innocente ?). Comme demander poliment aux indigènes si ils ne l'ont pas vus ne suffira pas toujours à faire progresser son enquête, le gus devra user d'arguments plus convaincants et tangibles, tels qu'une volée de pruneaux dans le buffet. Dans cet enfer tropical, il lui faudra composer avec les sept factions en présence : le gouvernement, la CIA, le cartel de la schnouf, les bandits, les FARCs, les indiens, et les Klingons.

Ah, on me dit dans l'oreillette que les Klingons ont finalement été retirés du projet pour aller bosser ailleurs, ce qui nous laisse donc six factions.

La colombie, pays touristique

Le monde de BP s'annonce énorme. Meyers pourra errer sur 625 km² parsemés de villes, de villages, de forêts vierges, de camps ennemis, d'étendues d'eau, sans qu'aucun temps de chargement ne vienne briser le trip. Se rendre d'un point à un autre à pied sera vite laborieux, c'est pourquoi une pléïades de véhicules différents pourront être empruntés : moto, voiture, hélicoptère, tank, bateau, etc. Ultime détail réaliste, tous auront besoin de carburant pour fonctionner, sans quoi c'est la panne sèche. Seul hic, le héros n'est pas James Bond et un tank, par exemple, ne se conduit pas comme une Clio 16S. Il lui faudra apprendre les aptitudes de pilotage auprès des personnages compétents.

Voici d'autres exemples de la minutie maniaque dont font preuve les développeurs : la réputation du héros par rapport aux différentes factions sera gérée. Zigouillez un trafiquant de coke et il y a de fortes chances pour que le prochain que vous rencontriez tente de vous seriner. Les armes s'useront également à chaque fois qu'on s'en servira, et perdront en précision. Il sera toutefois possible de les nettoyer, les réparer et même de les améliorer. La trajectoire des projectiles qu'elles cracheront seront influencés par des paramètres tels que la force et la direction du vent, le poids de l'arme ou la vitesse du joueur. Ca, comme mon confrère le saint Thomas, je demande à voir... Les cycles de jour et de nuit, ainsi que des conditions climatiques variables seront aussi implémentés. Moins original, mais ça fait toujours plaisir, les dégats corporels seront localisés sur six zones qui affecteront les performances du héros, ou du type en face qui s'est pris ses bastos. Tout cela augure déja d'un jeu péchu, mais les gens de Deep Shadows ne se sont pas arrétés là. Ils ont ajoutés une composante RPG majeure qui risque de faire la différence et calmer la concurrence.

Quand Morrowind et Far Cry s'accouplent, ça donne ça :

BP utilise un système de statistiques et de compétences qui affecteront les aptitudes de Saul Meyers. A la différence d'un RPG classique, il ne faudra pas répartir de points dans les compétences. Ici, tout sera beaucoup plus logique et naturel. Plus on utilisera une arme, plus on pilotera un type de véhicule, plus on aura à se soigner et plus le héros deviendra doué dans ces domaines, ce qui se traduira à l'écran par une efficacité accrue et une utilisation plus facile du matériel.
De même, avec de l'entrainement, il sera possible de transporter jusqu'à 140 kilos d'inventaire sur le dos. Oui, à vous cela semble beaucoup, mais à nous autres surhommes dopés à la testostérone, ça ne pose aucun problème. On s'équipe à travers un inventaire formé de cases, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celui d'un diablo ou d'un morrowind. Il faudra sans cesse compter avec ces impératifs de charge, en gardant à l'esprit que plus le barda de Saul sera lourd, plus il réduira sa mobilité. Heureusement, la plupart des véhicules disposent de coffres dans lesquels on peut transporter du matériel sur de longues distances. Pratique.
Dans les villes et villages paumés seront présents de nombreux PNJ vivants leur existence propre, avec qui il faudra converser (avec choix entre plusieurs réponses et questions) et marchander (on nous annonce un système de commerce assez avancé).
Comme l'oseille ne pousse pas sous le sabot d'un cheval, notre papa poule devra effectuer de menus travaux pour le compte de gens plus ou moins louches. On pourra par exemple jouer les taxis ou partir dans la jungle chasser des animaux en voie d'extinction. Trop cool, j'ai toujours révé d'annihiler les derniers pandas. Comment, les pandas ne vivent pas en colombie ? Tant pis, je me vengerai sur les bébés phoques.
La tendance du moment est au jeu trash et politiquement incorrect, ce qui personnellement me convient tout à fait quand ce n'est pas systématique, innaproprié, et à but bassement mercantile. Boiling Point, décidément trés influencé par un tas de jeux qui ont cartonnés à la vente, joue la carte des substances illégales. En effet, que ce soit pour le besoin d'une mission ou pas, notre homme pourra transporter narcotiques et tords-boyaux dans sa besace. Et il lui sera possible de les consommer, cocaïne y compris, avec effets secondaires à la clé. Il s'agit, j'imagine, d'une volonté des programmeurs de dénoncer les méfaits des drogues dures, et les dérives d'une société qui... Bon, ok j'arrête, mes extrapolations fumeuses c'est peaudballe !

C'est la beauté intérieure qui compte

"Ca c'est l'argument des laids", comme le dit ce brave Superhero. Notez que ce garçon n'est pas plus Superhero que vous et moi, et que le seul super-pouvoir dont il dispose est celui d'arriver à s'introduire une canette de bière dans le fondement sans toucher les bords (il a beaucoup joué à "Docteur Maboul" quand il était môme).
Bref, sachez qu'à priori, au vu des vidéos qui circulent, les mensurations techniques de BP paient le prix de son ambition démesurée. Sans être repoussant, le jeu est loin d'être à la hauteur des cadors du genre. Oubliez tout de suite les prouesses graphiques de Doom 3, Far Cry et consorts. L'aire de jeu et les choix inhérents au gameplay sont si importants que les développeurs ont fait le choix de ne pas tirer parti des effets direct X 9 en vogue. Idem pour les modèles physiques parfois approximatifs. On commence à avoir l'habitude de voir le ragdoll être utilisé dans tous les FPS, et qu'un jeu de cette trempe en soit dépourvu choque forcément. A une époque où l'apparence d'un jeu compte au moins pour autant que le plaisir qu'il procure, on peut se demander si le pari du studio de développement est judicieux. Remarquez, moi je m'en tape, je n'ai pas d'action chez Atari (l'éditeur).
"Boiling Point : Road To Hell" est un jeu follement ambitieux, qui synthétise les meilleurs concepts vidéo-ludiques de ces dernières années. Si le bébé est fignolé, si le coté jeu de rôle s'avère réussi, si toutes les promesses sont tenues, si ma tante en avait, ce jeu exotique pourrait s'imposer comme le GTA San Andreas du PC. Ce ne serait pas rien.
12 janvier 2005 à 18h33

Par Le-Saint

Revenir en haut