Test : Boiling Point : Road to Hell - PC

Boiling Point : Road to Hell - PC

Boiling Point : Road to Hell - PC

Genre : Doom-like en Colombie

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Boiling Point, c'est comme une relation sentimentale. Il y a tout d'abord une période de séduction qui dure plus ou moins longtemps où l'éditeur et les développeurs nous séduisent avec de nouvelles images, des trailers et des démos. Une fois la séduction terminée et que la relation se concrétise, on se rend compte finalement que cette relation est décevante et qu'on s'en lasse de plus en plus. Bref, on veut rompre.
Boiling Point (BP pour les intimes) nous promettait monts et merveilles et on était très attentifs quant à son évolution. On disait alors que c'était le FPS à ne pas manquer, le San Andreas du monde du PC. Mais au final, on se rend vite compte que le jeu est à côté de la plaque, à côté des promesses de Deep Shadows et Atari. Dommage.

Quand je serai vieux, je vivrai à Paris

Saul Myers, ancien militaire de l'armée vit à présent à Paris, dans un appartement bien cher avec vue sur la Tour Eiffel. Il vient d'apprendre que sa fille, Lisa, journaliste en Colombie ne donne plus signe de vie. Inquiet et un peu énervé, il décide de la récupérer seul, et file tout droit en Colombie. Et c'est là que tout commence. Votre objectif principal est donc de sauver sa fille mais le jeu ne se limite pas à ça, bien évidemment. Ce qui choque à première vue, c'est l'étendue de la carte. C'est immense ! On se dit qu'on arrivera jamais à faire tout le tour de toute la carte. On se rend vite compte qu'il ne s'agit pas là d'un FPS comme les autres. En effet, toute une série de tableaux apparaissent et on se sentira vite débordé, mais on finira par gérer. Pour ce qui est des missions, elles sont réparties en deux catégories principales : les missions principales et les missions secondaires. Les missions principales sont les missions qui vous permettront de vous mener jusqu'à votre fille alors que les missions secondaires vous serviront principalement pour avoir plus d'argent et des informations complémentaires.

Pas de beauté extérieure pour Boiling Point ?

Certains diront que négliger les graphismes pour bien travailler un autre aspect du jeu est un bon point et que le jeu ne sera pas forcément répugnant. Pour d'autres il faut au contraire privilégier les graphismes, faire plaisir aux yeux avant toute chose. Deep Shadows préfère laisser un peu de côté les graphismes pour privilégier le gameplay et l'aspect RPG. On se retrouve alors avec des graphismes bâclés qui nous donnent envie de gerber par moments, surtout lorsqu'on voit le faciès des PNJ ou encore la modélisation des véhicules. Les décors sont aussi abjects que le reste et ça pique les yeux de voir des arbres aussi laids, d'autant que la végétation occupe une grande partie de la carte. On regrette aussi des collisions plus que douteuses. Ainsi, lorsqu'on heurte le poteau à une vitesse très lente, on verra tout de même notre écran vibrer et on entendra un gros *boum*. Lorsqu'on écrase les civils, c'est tout aussi ridicule. Soit on va très vite et on terrasse les vulgaires passants, soit on est lent et ces passants feront lieux de poteau, solides et immobiles. C'est dommage car le jeu aurait sans doute une plus grande valeur avec de bien meilleurs graphismes.

Boiling Point : le FPS-RPG

La particularité de BP était d'associer jeu de tir à la première personne et jeu de rôle. Les développeurs ont maintes fois appuyé cet avantage du jeu, et nous joueurs, on espérait en avoir plein les yeux. Manque de bol, ce n'est pas le cas. Nous avons tout d'abord un inventaire digne d'un bon vieux Diablo II avec pleins de cases et un système de gestion du poids du sac qui influencerait le comportement de Saul. Si le sac était trop chargé, il serait alors moins rapide et moins agile. En revanche, si le sac n'était rempli que d'un portable, une lampe torche, un couteau et un paquet de chewing-gum Airwaves©, Saul serait en mesure de se déplacer bien plus rapidement.

Mais là où BP tente de se démarquer c'est par le système des aptitudes du héros. En effet, plus vous utiliserez certains objets, certains produits, plus vous saurez les maîtriser. Par exemple, vous pouvez devenir saoul ou drogué et au fur et à mesure que vous utiliserez l'alcool ou la drogue, vous aurez besoin d'une dose supplémentaire pour retrouver le même effet. L'alcool peut-être utile parfois, dans la mesure où il faudra tirer les vers du nez à une personne qu'on interroge sans lui donner de l'argent. Pratique. Mais ce n'est pas tout. Prenons les armes par exemple. Plus vous les utilisez, plus elles s'usent et il faudra les réparer voire les améliorer pour qu'elles marchent à nouveau. C'est assez réaliste à l'instar de la gestion des cycles de jour et de nuit ou encore la gestion de l'essence d'une voiture. Ainsi, vous retrouverez plusieurs stations services dans l'immense carte du jeu où vous pourrez faire le plein moyennant quelques pesos. A ce propos, vous aurez plusieurs types de véhicules à votre disposition. La carte est grande et traverser tout à pied serait ridicule. Vous aurez alors à votre disposition de nombreuses voitures dignes des meilleurs modèles de Lada ou encore des hélicos et des bateaux. Pour ces derniers, il vous faudra acquérir les aptitudes à pouvoir les conduire sinon notre ami Myers refusera tout simplement de monter. Fini de jouer au MacGyver, place à l'apprentissage tel un bon cours de pilotage de San Andreas. Mais vous pouvez toujours essayer de traverser le fleuve à la nage, vous serez accueillis par nos amis les piranhas qui se feront une joie de manger un bon steak humain, cru qui plus est. Concernant le système de blessures justement, il existe six points de blessures différents. Si vous êtes blessé aux jambes, Saul aura plus de mal à courir et finira par trébucher régulièrement.
Autre possibilité importante dans le jeu, c'est le fait de se faire apprécier ou non par les différents groupes qui existent comme le gouvernement, les indiens ou encore les bandits. Tuez un agent de la CIA et vous verrez la barre de confiance baisser à vitesse grand V. Cela me rappelle vaguement un système d'influence qui existait déjà dans GTA II avec les Yakuza et les Zaibatsu entre autres.

S'il existait une IA dans Boiling Point...

Outre le problème des graphismes, Boiling Point connaît aussi le problème de l'intelligence artificielle. Que ce soient des amis ou des ennemis, ils sont ridicules. Ils ont du mal a tirer la plupart du temps et n'hésiteront pas à courir dans tous les sens. Dommage une fois de plus, car ça nuit gravement à la bonne appréciation du jeu et on finit par souffler un bon coup et abandonner le jeu, tellement que ça devient lourd. Imaginons, vous entreprenez de tuer un civil. Vous commencez par tirer sur le bras, puis il commence à s'enfuir. Jusque là, tout va bien. Mais ce qui est ridicule c'est que le vilain civil court un peu n'importe où sans forcément chercher à vous fuir et la plupart du temps se retrouve coincé entre deux murs. Alors là, ni une ni deux, on achève le vilain bonhomme à coups de couteau, en visant bien où l'on veut le faire souffrir, car n'oublions pas que les PNJ aussi possèdent différents points de blessures, tout comme Saul. En plus, le vilain bonhomme n'arrête pas de crier comme une femme en gestation. Vraiment, ridicule.
Dire que Boiling Point est un mauvais jeu, ce serait cracher sur le travail énorme des développeurs. Cependant, on est déçu de ne pas être servi par le plat qu'on nous a proposé et de rester un peu sur sa faim. Boiling Point possède beaucoup de qualités et de bonnes idées mais ces idées n'ont pas été exploitées à fond pour en faire une véritable référence en matière de mélange de FPS et de RPG. Dommage et on espère que Deep Shadows se servira de cette expérience pour nous concocter une perle la prochaine fois.
05 juillet 2005 à 11h10

Par

Points positifs

  • Une carte immense
  • Le mélange FPS et RPG
  • Les nombreuses missions

Points négatifs

  • Le décor
  • L'IA
  • Les graphismes
  • Les missions trop répétitives
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