Test : Assassin's Creed : Mirage - PC

Assassin's Creed : Mirage - PC
Partager
À ses débuts, la licence Assassin's Creed basait une grosse partie de son gameplay sur une chose : la discrétion. Il fallait pour chaque mission faire du repérage, attendre et frapper avant de retourner dans l'ombre. Un système qui a laissé sur les trois derniers épisodes place à davantage d'action bourrine, surtout dans Valhalla qui permettait d'incarner un viking, donc quelqu'un d'à priori peu enclin à la discrétion. Mirage promet de son côté de revenir aux sources, mais est-ce que cette promesse est tenue ?

Test effectué à partir d'une version PS5

Dans Assassin's Creed Mirage, nous incarnons Basim, personnage déjà vu dans Valhalla. Mais ici, le bougre n'est pas encore un maître assassin puisqu'il s'agit en début de partie d'un simple voleur des rues. Après quelques petites péripéties que nous nous garderons bien de communiquer, Basim rejoint Ceux qu'on ne voit pas puis revient dans la Bagdad de l'année 861 pour... hé bien, tuer des méchants ! Une sorte de quête initiatique qui se laisse suivre, à défaut d'être parfaitement passionnante. Bon point en revanche, nous suivons très (trop) rapidement l'entraînement de Basim à Alamut. L'occasion de se balader pendant quelques minutes dans le camp des futurs assassins (même si on aurait aimé y rester un peu plus longtemps), pour les voir par exemple s'entraîner au saut de la foi.

Il était une fois en Orient...

Une fois à Bagdad, l'aventure d'Assassin's Creed Mirage s'ouvre pour de bon et nous place devant une structure de progression très classique à base de personnages à rencontrer pour qu'ils nous donnent des missions à accomplir et, à terme, des cibles importantes à abattre. Ces cibles sont bien entendu des membres de l'Ordre, qu'il va falloir débusquer en menant l'enquête. En effet, chaque mission déverrouille un indice sur l'identité de la cible à éliminer via un menu spécial, nous permettant de nous remémorer ce que l'on a découvert en cours de route si jamais on a décidé de changer de mission ou de faire autre chose. Un système déjà vu par le passé et qui fonctionne très bien puisqu'il donne un vrai sentiment de progression et de suivi.

Assassin's Creed Mirage

Et comme dit précédemment, pour tuer ces cibles, il va falloir le faire à l'ancienne. Adieu donc les combats opposant le héros à des dizaines d'ennemis idiots, il faut ici se montrer discret et user de la lame secrète le plus possible. Les affrontements à l'épée doivent être menés en dernier recours, d'autant plus qu'ils ne sont guère intéressants (et on ne parlera même pas du système totalement pété de Concentration que nous n'avons de toute façon jamais utilisé puisqu'on l'oubliait tout le temps) et que la vie ne se régénère pas toute seule. Basim n'est pas un combattant aguerri et sa palette de mouvements est réduite, il faut donc compter sur son observation, ses alliés (par exemple les mercenaires, à condition d'avoir l'argent demandé), les opportunités et ses petits joujoux. Ces derniers se débloquent au fur et à mesure et sont à améliorer pour les étoffer : sarbacane anesthésiante, leurre sonore, fumigène, etc.

Assassin's Creed Mirage

Oiseau de proie

Si ces outils ne sont pas inédits, ils ont au moins le mérite d'avoir une vraie importance ici aux côtés de la lame secrète. On ne va pas se mentir, pour quelqu'un qui a découvert Assassin's Creed avec le tout premier épisode, c'est un véritable plaisir de retrouver ce gameplay ''bac à sable'' demandant de tourner autour de notre cible en cherchant la cachette idéale, en éliminant un à un les gardes et en se demandant quelle combinaison d'objets sera utilisée avant de repartir. D'autant plus que l'on peut compter aussi sur quelques éléments du décor, comme de lourds sacs à faire tomber sur les victimes ou des jarres à détruire pour répandre du feu à proximité. Mirage redonne cette sensation oubliée d'être un vrai assassin, une proie tournant au-dessus de sa cible et attendant le moment opportun pour frapper. Une sensation que l'on ne ressentait plus vraiment ces dernières années.

Assassin's Creed Mirage

Surtout que le gameplay a tout de même profité des améliorations des épisodes précédents, rendant Basim plus souple et bien moins rigide que l'illustre Altaïr, même s'il n'oublie pas parfois de faire n'importe quoi, comme sauter au-dessus d'une cachette au lieu de se mettre à l'intérieur. Le parkour profite aussi de la souplesse des épisodes récents et, une fois de plus, c'est un vrai plaisir de passer de toit en toit en utilisant des fils tendus, des poutres et ainsi de suite. L'escalade se montre aussi assez permissive puisque quasiment tout peut être utilisé pour grimper, sauf certains endroits – comme les tours à synchroniser – qui nécessitent de localiser les bonnes prises. Et les déplacements de Basim sont d'autant plus agréables que Bagdad est une ville à taille humaine, loin des mondes ouverts des derniers Assassin's Creed qui étaient absurdement grands et remplis de merdouilles à faire.

Assassin's Creed Mirage

Rien n'est vrai, tout est permis

Forcément, qui dit map plus petite dit aussi moins de choses à faire, mais pour une expérience bien mieux rythmée et condensée. On retrouve bien sûr les traditionnels coffres à piller sous le nez des gardes, mais aussi des babioles à ramasser ou encore des énigmes à décoder. En revanche, on dit adieu aux camps d'ennemis à nettoyer ou aux batailles géantes à mener. Les développeurs ont choisi une fois de plus de revenir aux sources et de proposer moins de contenu, ce qui réduit drastiquement la durée de vie. Exit les 100h des derniers épisodes, Mirage se termine en ligne droite en une dizaine d'heures, le double si on veut faire une partie des à-côtés (quêtes d'objets, contrats d'assassinats, sites historiques) et une petite trentaine d'heures si on veut chercher le 100%.

Assassin's Creed Mirage

Un 100% qui n'est d'ailleurs pas composé de dizaines et dizaines d'équipements à trouver, qu'ils soient rares ou non. Ici, Basim dispose d'un équipement très restreint et la quantité d'épées, dagues et tenues que l'on peut trouver et améliorer se compterait presque sur les doigts de la main. Chaque équipement peut être amélioré deux fois et dispose de ses propres bonus, par exemple le fait de faire moins de bruit durant les assassinats discrets. On retrouve aussi quelques éléments cosmétiques donc parfaitement inutiles mais qui rajoutent un chouïa de personnalisation, comme les couleurs de la tenue ou encore les talismans. Les niveaux ont aussi disparu, l'aspect RPG étant ici drastiquement réduit avec des points d'aptitude à placer dans trois petits arbres de compétences. Simple et efficace.

Assassin's Creed Mirage

Plus tôt, nous parlions du plaisir de se balader dans Bagdad en incarnant Basim. Le gameplay n'est pas la seule cause puisque la ville est tout simplement sublime, remplie de couleurs, de PNJ qui font leur vie, de petites choses à dénicher ou encore de détails. Il y en a partout, tout le temps, et il nous est arrivé de simplement nous balader, juste pour profiter du paysage. En revanche, la lune de miel s'arrête brusquement dès que l'on se penche un peu sur les personnages qui sont clairement d'un autre temps. Il n'y a pas d'autre mot : ils sont tout simplement laids. Le moteur accuse les années et fournit des animations rigides et une mise en scène proche du néant. En revanche, l'intelligence artificielle ne s'en sort pas si mal, surtout au niveau des passants qui n'hésitent pas à crier au meurtrier si Basim est recherché, le système de réputation sur trois niveaux étant de retour. Quant à l'ambiance sonore, elle profite de musiques toujours très jolies et de doublages français globalement ok.
Si Ubisoft nous parle de retour aux sources, nous avons plus eu l'impression de jouer à une sorte de Maxi Best-Of d'Assassin's Creed. Mirage propose tout ce qui fait le charme de la licence et que l'on ne voyait plus (la discrétion avant tout, le parkour grisant, un monde à taille humaine et les assassinats à la lame secrète) tout en profitant des améliorations des derniers épisodes, à commencer par un gameplay plus souple et plus permissif ou encore un aspect light RPG qui n'est pas envahissant. Bref, le meilleur des deux mondes.
04 octobre 2023 à 14h39

Par

Points positifs

  • Le retour de la vraie infiltration et des assassinats discrets
  • Le parkour, grisant
  • Bagdad, sublime
  • Une map à taille humaine
  • Une durée de vie mieux gérée

Points négatifs

  • Les personnages, moches et mal animés
  • Quelques petits bugs
  • Un système de combat peu intéressant

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Revenir en haut