Test : Sunday Gold - PC

Sunday Gold - PC

Sunday Gold - PC

Genre : Cyberpoint'n click

Partager
En cette période de fin d’année, où prolifèrent les gros triple A qui tâchent, il est parfois bon de faire un break avec un titre plus original et rafraîchissant. Heureusement, c’est la période qu’a choisi Team 17 pour sortir Sunday Gold. Alors, que vaut ce point'n click à la sauce cyberpunk ?

Test effectué à partir d'une version PC


Sunday Gold

Le titre prend place dans un Londres futuriste et dystopique, où les méga-corporations bafouent sans vergogne et en toute impunité les droits de leurs employés, et où la populace se distrait en regardant des courses de chiens à moitié robotiques ultra-violentes. C’est un monde où le cynisme l’a emporté sur la bienveillance envers son prochain. Dans un contexte comme celui-ci, il n'est pas étonnant de voir émerger des sales types comme Kenny Hogan. Pas franchement concerné par le sort de son prochain, Kenny est le genre de gars prêt à vous découper en petits morceaux juste parce que vous avez eu l'audace de respirer le même air que lui. À moins que ce soit juste pour le fun. On n'est jamais sûr avec lui. Ce qu'il faut savoir sur Kenny, c'est que c'est un authentique fils de pute. Et cela tombe bien, car c'est à lui que nos trois "héros” vont se frotter.


Le terme "héros" n'est pas vraiment approprié ici, tant nos trois compères n'ont rien du redresseur de torts ou du protecteur des plus démunis. Au début de l'histoire, Frank et Sally font profil bas suite à un braquage qui a mal tourné. Frank n'hésite même pas à la faire à l'envers à un sans abri si cela sert ses intérêts. Tout ça pour dire qu'il n'est pas mal placé sur l'échelle du connard fini. Et Sally n'est pas en reste. En ce qui concerne Gavin, le bonhomme n'a pas grand-chose d'un criminel, mais ses motivations sont purement égoïstes et loin d'être bienveillantes envers sa cible. C'est une bien belle galerie de personnages principaux que nous avons là. Qui plus est, l'écriture les met bien en valeur, avec des dialogues à la fois épicés et savoureux.

Le titre débute alors que nos trois protagonistes préparent une petite visite nocturne au siège de la compagnie Hogan, dans le but d'y dérober des données sensibles et les revendre au plus offrant. Le plan est ambitieux, mais Gavin ayant tous les accès requis, le casse est supposé se passer tout en douceur, comme papa dans maman. Bien entendu, les choses vont rapidement déraper, et nos trois amis vont se mettre à dos l'une des plus grosses méga-corporation du monde. Prenant pour base le schéma classique de David contre Goliath, l'histoire propose néanmoins un déroulé intéressant, avec quelques rebondissements surprenants.

Sunday Gold

"SAYONARA MOTHER-FUCKERS !!!!!" Une fille qui a besoin de vacances

Sunday Gold est un point'n click au tour par tour. Et c'est bien tout le jeu qui est en tour par tour, et pas seulement les combats. Dans les faits, le titre prend la forme d'un point'n click classique, au détail près que chacune de vos actions a un coût en points d'action. Et quand ces derniers tombent à zéro, vous devez terminer le tour afin de les réinitialiser. La fin d'un tour signifie que c'est à votre environnement d'évoluer, ce qui peut se traduire par un niveau d'alerte qui évolue à la hausse (ou à la baisse de temps à autres) ou des gardes qui vous tombent dessus. Cette gestion des PA hors-combat ajoute une certaine tension, nous obligeant à optimiser au maximum nos actions afin d'éviter les déconvenues. Car passer au tour suivant signifie, la plupart du temps, une hausse du niveau d'alerte. Et plus celui-ci est élevé, plus les combats sont durs et fréquents.

A cela s'ajoute le fait que chaque personnage a sa spécialité. Franck peut crocheter les serrures, quand Sally utilise sa force pour déplacer des objets lourds, arracher des panneaux électriques ou cogner sur des trucs. Et enfin, Gavin est un hacker de génie pouvant pénétrer ta m…. N'importe quel système informatique. Une équipe complémentaire donc, qui devra travailler de concert pour déjouer les pièges sur leur chemin.

Sunday Gold

"Rest in pieces" le Duke

S'il est possible de limiter les affrontements, l'approche totalement furtive n'est pas permise par le jeu. Vous aurez donc à affronter gardes, drones et autres joyeusetés en tous genres durant vos missions, vos points d'action étant les mêmes en combat et en exploration. Donc, s'il ne vous restait aucun PA au moment où le combat se lance, vous êtes obligé de faire un premier tour en mode défense pour en gagner, laissant ainsi l'initiative à l'ennemi, s'il ne l'avait pas déjà. Le système de combat ne vous laisse pas le loisir d'utiliser tous vos PA sur un tour, préférant ne vous autoriser qu'une seule action, quelle que soit sa nature. Son coût sera ensuite déduit du total de PA du personnage concerné. Et lorsque ce total atteint zéro, il n'est plus possible d'attaquer. Un tour de "garde" s'impose alors pour recharger votre capital points d'action. Différents types d'attaques sont disponibles, pour différents types de dégâts. C'est à vous de trouver quelles attaques sont efficaces sur les ennemis qui vous font face. En plus de tout cela, le titre intègre un système de break, permettant de sonner les ennemis sur un ou deux rounds : plutôt simple, mais efficace.

Une donnée importante à gérer dans le jeu est le sang-froid. Le titre met en scène des personnages peu recommandables certes, mais ils peuvent tout de même être perturbés par certains événements, au point de leur faire perdre leur sang-froid. Et vous ne voulez pas que cela arrive. En effet, un personnage qui perd son sang-froid sera moins efficace et aura tendance à agir de son propre chef. En combat, cela se traduit par l’apparition d’un compte à rebours limitant le temps dont vous disposez pour sélectionner l’action à effectuer. Et plus le niveau de stress du personnage est élevé, plus ce compte à rebours est court. Lors des phases d’exploration, un niveau de stress élevé affecte la lisibilité de l’interface, certains caractères étant remplacés de manière aléatoire. Ce qui a pour effet de compliquer certains mini-jeux, comme celui lié au piratage.

Sunday Gold

Tu pointes ou tu cliques ?


Sunday Gold se compose de 3 chapitres (ou niveaux) et un prologue. Les niveaux sont bien conçus, et les énigmes restent cohérentes avec l’univers, ce qui leur évite ainsi d’être (trop) farfelues. Cependant, le titre nécessite de scruter attentivement les différents décors, car louper un élément pourra vous bloquer dans votre progression. Nous avons ainsi tourné en rond pendant une grosse heure dans le premier chapitre parce qu’il nous manquait un objet indispensable à la résolution d’une énigme. Au fil de votre progression, vous serez amené à choisir entre deux stratégies pour résoudre une problématique. Le plus souvent, il s'agit soit de foncer dans le tas, soit d’agir en finesse. C’est basique, mais cela permet d’aborder certaines situations différemment lors d’un second run.

Mais avec seulement trois niveaux, Sunday Gold ne fait qu'effleurer son potentiel. Durant les 5/6 heures nécessaires à le terminer, le titre parvient à développer un univers riche et crédible, comportant nombre de problématiques intéressantes liées à l’intrigue principale. Mais préférant aller droit au but, le titre nous dévoile directement le pot aux roses dans une confrontation avec Hogan. Certains diront que c’est préférable à un scénario inutilement étiré, et ils auront raison. Mais il n’empêche que cela laisse un arrière-goût d’inachevé en bouche. A côté de cela, le titre comporte aussi une composante RPG. En effet, chaque personnage dispose d'un arbre de compétences propre et de slots d'équipements. Très basique, cet aspect du jeu a néanmoins le mérite d'ajouter une couche de gameplay sans en parasiter le cœur. Un bon point, donc.

Sunday Gold

S’il ne réinvente pas la roue, Sunday Gold a de sérieux atouts pour se démarquer, à commencer par sa galerie de personnages mémorables et sa direction artistique. On a pris énormément de plaisir à suivre nos trois loubards semer le chaos dans les affaires de Mr Hogan. Mais l’aventure est malheureusement trop vite expédiée, faisant l’impasse sur un vivier de sous-intrigues et thématiques potentielles à aborder. Cela étant dit, nous avons ici un titre bien tenu qui vous fera passer un excellent moment. Et c’est bien là l’essentiel.
07 novembre 2022 à 11h21

Par

Points positifs

  • Une belle brochette de personnages
  • Scénario bien fichu
  • Doublage de qualité
  • Une direction artistique réussie
  • Des énigmes bien conçues

Points négatifs

  • Beaucoup d'éléments laissés de côté par le scénario
  • Assez peu d'ennemis différents au final
  • Un combat final laborieux

A propos de...

Sunday Gold

  • Genre : Cyberpoint'n click
  • Date de sortie : 13 octobre 2022 - France
  • Développé par : BKOM
  • Edité par : Team17
  • Modes de distribution : Steam
  • PEGI :  Interdit aux moins de 18 ans

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
Revenir en haut