Test : Hubris - PC

Genre : FPS VR

Hubris est un FPS en VR où vous débarquerez sur une planète extraterrestre à la rescousse d’autres membres de votre organisation. C’est beau et c’est à peu près tout.

Test effectué à partir d'une version PC

Encore montré lors de la dernière édition de la Gamescom, Hubris est un jeu FPS en VR disponible depuis le 7 décembre dernier sur PC. C’est un jeu qui a impressionné graphiquement durant son développement puisqu’il est construit sur du Unreal Engine 5, avec les nombreuses promesses de décrochage de mâchoire qui vont avec. Cependant, la qualité esthétique d’un jeu ne fait pas tout et Hubris en est, hélas, l’exemple même.

Le jeu commence avec vous, recrue de l’agence de l’Ordre de l’Objectivité, sur un vaisseau en direction d’une planète afin de participer à une mission de sauvetage de deux autres agents. C’est ici que prend place le petit tutoriel du jeu qui vous introduit aux mouvements basiques de votre avatar, dont on ne voit jamais le torse ou les jambes (l’immersion en prenant directement un coup au passage). Une fois arrivé sur la planète en pleine terraformation, vous vous rendez compte que quelque chose ne tourne pas rond et mènerez votre enquête, utilisant armes et ressources pour progresser. L’histoire, somme toute très classique, ne viendra pas révolutionner votre manière d’appréhender le jeu. Elle est plutôt là pour légitimer l’exploration d’une planète inconnue, même si les décors sont plutôt beaux, mais pas forcément très originaux. En effet, la direction artistique d’Hubris nous a un peu laissés de marbre puisqu’on aura traversé beaucoup d’extérieurs ET d’intérieurs sans réelles saveurs (alors que bon, c’est de la science-fiction et les développeurs auraient pu se lâcher).

En termes de gameplay pur, Hubris utilise des mécaniques déjà vues et revues dans d’autres jeux VR. Les combats sont l'un des gros systèmes du jeu et la prise en main précise est assez indispensable de ce côté. Rassurez-vous, de manière générale, Hubris s’en sort plutôt bien malgré quelques choix complètement mabouls. On pensera notamment au fait de devoir recharger en laissant l’arme levée sur le côté de son oreille droite, ce qui peut se révéler extrêmement frustrant dans les moments tendus. Aussi, vous ne pouvez pas vous défendre au corps-à-corps, ce qui oblige de s’adapter de manière assez étrange en plein combat. Le titre propose pas mal de séquences de plateformes ou de nage, qui permettent de diversifier la progression, mais restent assez frustrantes parfois. En effet, si la nage est assez réussie mais sous-exploitée, les sauts de plateformes restent souvent frustrants et mal calibrés. Il y a également de l’escalade en jeu qui est un peu un mix entre The Climb et la physique que vous pouvez trouver dans Bonelab : il faut s’accrocher et mécaniquement tirer les bras pour grimper. Pour le coup, c’est plutôt réussi même si le level design, parfois sympathiquement vertical, aura tendance à être un peu trop schématique.

À la manière d’une mécanique qu’on aura pu voir dans le Prey de chez Arkane, Hubris propose un système de crafting en jeu et notamment d’amélioration de votre arme à faire vous-même à l’aide de ressources. Vous trouverez de grosses imprimantes 3D placées un peu partout que vous nourrirez avec des ressources au préalable transformées par une autre machine. C’est plutôt intuitif et marrant à faire, et cela vous permettra d’améliorer la seule arme du jeu que vous posséderez (munitions, dégâts, évolution en fusil à pompe ou mitrailleuse). Pour le coup, ma première expérience avec l’engin n’était pas super agréable étant donné que j’ai été softlock en devant trouver des ressources pour fabriquer une clé me permettant de continuer. Le problème : il n’y avait pas de ressources suffisantes dans la pièce où j’étais enfermé pour le faire. Concernant les ressources trouvées, elles sont gardées dans votre inventaire. Un peu bordélique pour le coup, qui n’apporte rien de vraiment original ici, et pas vraiment simple d’utilisation, notamment pour changer la nature de votre arme en pleine action. En effet, on le martèle souvent mais, quand des jeux comme Half-Life : Alyx sont passés par là, il est difficile d’apprécier les mêmes mécaniques lorsqu’elles présentent une qualité bien en deçà.

Faisant écho au système de crafting, le système de soin vous permet de mélanger les ressources curatives afin de créer des potions ou fioles à boire en mimant le geste à votre bouche, tout comme les fruits que vous ramasserez et que vous porterez également à vos lèvres pour régénérer des portions de santé. Si c’est encore une idée louable, on aura pas mal galéré à trouver les ressources suffisantes pour se soigner convenablement à l’aide de fioles. Du coup, on aura consommé des fruits jusqu’à la diarrhée.

Outre les bugs de script, de collision, de calibrage et autres crashs à répétition, Hubris propose une qualité graphique bien au-dessus des standards du jeu VR. C’est vraiment chouette à l’œil durant les premiers moments de découverte et il n’y a rien à dire, le jeu est très beau, que cela concerne les textures, la modélisation des environnements ou l’optimisation qui est plutôt bien gérée. Hélas, niveau bande-son, toute la production reste vraiment quelconque et on ne retiendra pas grand-chose de marquant à l’oreille.

Offrant une technique vraiment intéressante à l’œil malgré un manque de peps dans la direction artistique, Hubris reste un jeu FPS en VR très, voire trop, classique pour attiser la flamme en nous. On pourra blâmer une ergonomie globale très moyenne, des choix de game design assez pauvres ou encore un rythme répétitif et pas super engageant. Le jeu de chez Cybern essaye et on voit bien que les développeurs ont digéré pas mal de jeux du genre ces deux dernières années, cependant il manque le coche de faire briller sa propre proposition.

18 décembre 2022 à 11h20

Par Lorris