Test : Forza Motorsport - PC

Forza Motorsport - PC

Forza Motorsport - PC

Genre : Simulation automobile

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Après six interminables années d'attente, Forza Motorsport est enfin de retour. Cela étant, il ne vous aura pas échappé qu'il manque un 8 au nom du jeu, ce dernier se nommant sobrement Forza Motorsport. La décision de se débarrasser du numéro ne peut signifier qu'une chose : une volonté du studio de faire table rase du passé et de repartir sur de nouvelles bases. La question est maintenant de savoir si ces bases sont bonnes.

Test effectué à partir d'une version Xbox Series X



Ceci étant dit, il n'est pas non plus question de renier l'identité de la saga. Le Forza nouveau reste un jeu de course proposant un équilibre subtil entre physique réaliste et accessibilité. Il reste donc dans la catégorie sim-cade, aux côtés de ses illustres aînés et de Gran Turismo, son rival de toujours. Et il le fait en nous proposant pléthore de véhicules (environ 500) et une vingtaine de tracés. Il y a donc largement de quoi s'amuser ici.

Si les fondamentaux de la série ne bougent pas, c'est dans la structure du jeu qu'il faut chercher le changement. À première vue, on reste sur une boucle de gameplay familière. Nous avons plusieurs séries d'épreuves sur diverses thématiques, à remporter pour gagner de l'argent, acheter une nouvelle voiture ou des améliorations pour celles déjà en votre possession, avant de recommencer. Mais en se lançant dans le jeu, nous nous sommes vite rendu compte qu'il y a eu un changement de paradigme avec cet épisode.


CarPG

Pour commencer, un niveau est associé à chaque voiture du jeu. Augmentant au fil des kilomètres parcourus avec la voiture concernée (plus votre pilotage est propre, précis et rapide, plus son niveau augmente rapidement), il conditionne les pièces que vous pouvez améliorer ainsi que le nombre de "car points" à votre disposition pour procéder aux diverses modifications possibles. Là où les précédents épisodes nous encourageaient à tester un maximum de voitures différentes, celui-ci nous invite à en sélectionner une poignée, pour les maîtriser.

Il faut aussi noter que si installer une nouvelle pièce coûte des car points, réinstaller la pièce d'origine vous restituera ces mêmes car points. Autrement dit, si vous vous ratez dans votre configuration, ce n'est pas grave, vous pouvez reprendre à zéro comme si rien ne s'était passé. Voilà qui encourage grandement l'expérimentation. Dans les bas niveaux, les choix sont limités, peu d'améliorations étant disponibles. Mais le champ des possibles s'élargit assez vite, vous forçant à faire des choix. Il n'est pas question de mettre tous les potards sur 11 mais de réfléchir aux forces et faiblesses de votre voiture et soigneusement choisir vos pièces pour la prochaine course. Ce qui est bien plus stimulant.

À fond, à fond, à fond !

Comme dit plus haut, la conduite reste dans la lignée de ce que la série a proposé jusque là, proposant un équilibre délicat entre arcade et simulation. Le comportement des véhicules est suffisamment réaliste pour que les amateurs de simulations y prennent du plaisir tout en restant assez accessible pour ne pas rebuter les débutants et les amateurs d'expériences plus légères. En terme de sensations, ce Forza fait le boulot, comme les précédents épisodes. Nous notons tout de même une nette évolution au niveau des pneus. En effet, le travail de ces derniers se fait davantage sentir que dans le passé, si bien qu'on appréhende mieux leur limite, nous permettant d'anticiper les pertes d'adhérence.

Le jeu dispose de toute une batterie d'aides à la conduite, activables et désactivables à loisir, afin de nous permettre de configurer notre expérience de conduite idéale. Lorsqu'elles sont toutes désactivées, l'expérience se rapproche d'une simulation pure et dure. Dans cette configuration, le titre vous demandera de connaître les circuits sur le bout des doigts ainsi que les différents points de freinage, et de bien doser vos inputs. À ce stade, un combo volant/pédalier est vivement conseillé pour pleinement apprécier le jeu, même s'il reste jouable à la manette.


On ne juge pas un livre à sa couverture

Sur les modes de jeux, la principale nouveauté de cet épisode est la "Builder's Cup". Comme dit plus haut, de prime abord, elle ressemble beaucoup à ce que la série a proposé dans le passé. Mais si les séries d'épreuves sont similaires, la montée en niveau des voitures et les modifications que ces derniers permettent donnent une toute autre saveur à ce mode. Entre chaque course, le titre vous renvoie au menu de performance qui vous permet d'installer de nouvelles pièces avec les car points durement gagnés lors de la course précédente. Si bien que, lors d'un championnat, vous ne pilotez jamais 2 fois la même voiture, cette dernière évoluant constamment. Et c'est grisant.

Le titre propose aussi une section "en vedette", proposant une série d'épreuves similaires à celles disponibles dans le mode Builder's cup mais dont l'ouverture des championnats est étalée dans le temps, à raison d'un par semaine. Cela constitue une bonne manière de fidéliser les joueurs sur le long terme en leur proposant régulièrement de nouveaux challenges. Notez enfin que le mode rivaux est aussi de la partie, étant devenu au fil des épisodes l'un des incontournables de la série et de sa petite sœur, Forza Horizon.


Teraflops ! Teraflops ! Qui veut des teraflops !?

Techniquement, le titre propose plusieurs modes graphiques. Cela va du mode performance, proposant du 4k/60fps sans ray tracing, au mode qualité (full ray tracing, 30fps), avec deux configurations intermédiaires. Le mode performance est techniquement impeccable, là où nous avons noté quelques (très) rares bugs d'affichage en mode qualité. Ce n'est rien de très gênant, une ombre qui tarde à s'afficher occasionnellement, rien de plus. Ce qui est plus surprenant, ce sont les temps de chargement, étonnamment nombreux et longs. Attention cependant, ils sont longs par rapport aux standards actuels. Ils sont deux à trois plus longs (si ce n'est plus) que sur Gran Turismo, une série qui n'est pas connue pour la qualité de son optimisation. Notons tout de même que le test a été réalisé avant le déploiement du patch day one du jeu. Certains des problèmes cités ci-dessus seront peut-être résolus, ou amoindris, à la sortie du jeu.


Atmosphère, atmosphère. Je t'en foutrais une gueule d'atmosphère.

Aussi, le jeu paraît austère par rapport à Forza Horizon 5. Et c'est d'autant plus étonnant que les deux jeux utilisent le même moteur. Mais l'explication derrière cet état de fait se trouve aisément. En effet, les circuits automobiles sont des environnements beaucoup moins colorés et festifs que le Mexique de Playground Games. Mais s'arrêter là serait ignorer une part du problème, d'importance au moins égale : la direction artistique fade de cet épisode. En effet, que cela soit dans les menus, les effets visuels ou l'habillage général du titre, Turn 10 a décidé de faire dans la sobriété. Seulement, à trop donner dans la sobriété, on en devient austère. Ce qui est un comble quand on sait qu'il a été reproché aux précédents volets d'être parfois un peu trop flashy. Cela étant dit, ce nouveau Forza Motorsport jouit tout de même d'effets de lumière magnifiques et d'effets météo très réussis. Petite mention spéciale pour le brouillard, dont l'épaisseur varie avec des poches vraiment denses, obstruant complètement votre vue sur de courtes portions du circuit.


Fouette moi avec une pelle

Sur les dégâts en revanche, le bilan est plus mitigé. Les carrosseries se déforment (très) légèrement et se rayent avec un rendu saisissant. Mais en termes de modélisation des dégâts, c'est tout ce que vous aurez. N'espérez pas voir une roue se décrocher ou un pare-chocs tomber, cela n'arrivera pas. Nous restons donc sur les mêmes bases que les volets précédents dans ce domaine. Le titre propose aussi des dégât mécaniques impactant réellement le comportement des voitures, mais il faut y aller très fort pour en souffrir, même en mode simulation.

À contrario, le système de pénalités est l’un des meilleurs qui existe à ce jour. Lorsque vous percutez un adversaire ou faites une excursion hors de la piste, le titre a la possibilité de vous donner une pénalité de temps. Rien d’exceptionnel ici, si ce n’est que ces dernières sont données avec une justesse encore jamais vue. Le jeu semble être capable de déterminer si une sortie de piste vous fait gagner du temps ou non, évitant ainsi de vous infliger une double peine en vous infligeant une pénalité de 5 secondes alors que votre sortie de route vous a déjà fait perdre cinq places. Mais le système trouvé par Turn 10 n’est pas parfait. Certaines pénalités sont trop (ou pas assez) sévères et il arrive encore de subir une double peine. Mais ces occurrences sont bien plus rares, et donc bien moins frustrantes, que chez la concurrence.

Malheureusement, nous n’avons pas constaté les mêmes progrès sur l’IA du jeu. Son pilotage est parfois étrange, et devient même aberrant par moments. À titre d’exemple, nous l’avons trop souvent vu freiner en sortie de virage, avec une belle ligne droite dégagée devant. Pourquoi ? Nous avons d’abord pensé que cela venait du niveau de difficulté un peu bas, mais cela arrive même dans les niveaux les plus élevés. Sur une note plus positive, son comportement paraît plus humain, les pilotes IA faisant des erreurs, surtout sur les premiers virages après le départ. Et surtout, l’IA n’a pas peur de sortir de la trajectoire pour tenter des dépassements et mettre la pression.


Six ans après sa dernière itération, Forza Motorsport revient avec un épisode de qualité. S'agit-il du retour en grâce tant espéré par les fans ? Non, le titre est bien trop sage pour cela. Néanmoins, il réussit à trouver un équilibre très délicat entre capitaliser sur ce qui a fait sa force jusqu'à présent et changer profondément sa philosophie, troquant la collectionnite contre le bichonnage de son joujou préféré. Et nous, on a vachement aimé.
05 octobre 2023 à 14h20

Par

Points positifs

  • D'excellentes sensations de conduite
  • Le système d'amélioration des voitures
  • Le meilleur système de pénalités du genre
  • Techniquement réussi...

Points négatifs

  • ... Mais une DA un peu austère
  • De (très) rares bugs d'affichage
  • Une IA aux fraises
  • Des temps de chargement nombreux et longs (par rapport aux standards actuels)

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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