Hé oui, sur le papier,
Nora : The Wannabe Alchemist ressemble grandement
au sympathique Witchy Life Story sorti il y a un peu plus d'un mois. Les deux jeux demandent d'incarner une sorcière en apprentissage, de faire pousser des plantes au jardin et de concocter des potions pour les clients. Fatalement, le jeu d'
Error 300 et
RedDeer.Games est comparé à celui de
Sundew Studios... et hélas il se montre moins bien réussi. Ici, on incarne Nora, élève expulsée de son école de magie après avoir fait exploser une salle. Elle retourne donc vivre dans sa vieille bâtisse et reçoit bien vite une missive de la direction : elle pourra terminer son apprentissage à distance, à condition tout de même d'allonger la monnaie.
If you wanna be my alchemist...
Et de l'argent, il va en falloir car il lui est demandé pas moins de 10.000 dollars pour avoir le droit de recevoir son diplôme. Pour ce faire, il lui faut répondre aux requêtes de clients qui ont besoin de potions diverses et variées. Celles-ci se débloquent au fur et à mesure de l'avancée en jeu et deviennent progressivement plus complexes et donc plus chères à la vente. Mais au départ, il faut voir petit : Nora commence par acheter une seule plante au magasin local pour cueillir deux types d'ingrédients et ne concocte qu'une ou deux sortes de potions. Le jardinage et la gestion de l'inventaire sont deux éléments essentiels dans ce jeu puisque plus ou moins tout tourne autour de ça.
Le jardinage est la dernière action à effectuer dans la journée puisque Nora : The Wannabe Alchemist passe à la journée suivante une fois ce moment terminé. Le gameplay ici se montre particulièrement basique puisque l'on attend devant les plantes et on clique pour cueillir ce dont on a besoin, sans oublier de donner de temps à autres de l'eau. Si on oublie, la plante meurt et il faut repasser à la caisse. Le jardinage ne dure que quelques secondes et il faut en amont savoir quoi ramasser, car les plantes donnent deux types de récoltes : des fleurs à ramasser immédiatement et qui se transforment en fruits au bout d'un moment. De la gestion de temps est donc aussi légèrement de la partie ici même si heureusement Nora n'a aucune deadline, l'aventure étant cozy.
... You gotta get with my witchy friends...
En plus de savoir quels ingrédients récolter pour les potions du lendemain, il faut prendre garde à l'inventaire qui se remplit très rapidement, empêchant de ramasser davantage d'éléments. Pour agrandir le sac, il faut aller dépenser quelques deniers à la boutique locale, qui vend aussi divers objets nécessaires à l'alchimie, comme les fioles. Rapidement, on comprend que la boucle de gameplay va uniquement tourner autour de ça : découvrir les demandes des clients (trois à la fois), aller acheter ce qui est nécessaire à la boutique, ramasser les ingrédients adéquats puis passer au lendemain pour concocter et vendre les potions. Une boucle qui certes fonctionne mais qui forcément se montre très vite répétitive.
Car contrairement à Witchy Life Story, il n'y a pas vraiment de scénario à suivre ici, ou alors très peu (les objectifs à atteindre prennent parfois pas mal de temps). Tout juste avons-nous droit chaque matin à une lettre différente prenant souvent la forme d'un scam (du type le prince nigérien qui veut envoyer de l'argent à un inconnu car il n'a pas d'héritier) mais qui se répète au bout de cinq ou six jours à peine, et à une discussions de temps à autres avec la marchande. L'autre gros problème est la question de l'argent, qui met beaucoup de temps à rentrer. Les ventes de potions ne rapportent pas énormément au vu du prix abusé des objets vendus à la boutique mais qui sont pourtant nécessaires pour élargir le champ des possibles au niveau des recettes. On se retrouve donc à faire du grind pendant des heures en créant les trois mêmes potions en boucle avant de pouvoir débloquer la possibilité de récolter de nouveaux ingrédients dans de nouveaux jardins, et ainsi de suite.
... Make it last forever, magic never ends
N'espérez pas non-plus vendre vos ingrédients bruts ou vos potions à la boutique car elle rachète tout à un prix ridiculement bas, le seul intérêt ici étant de faire de la place dans l'inventaire si nécessaire. Nora : The Wannabe Alchemist a même l'outrecuidance de nous proposer de personnaliser la maison en modifiant les meubles et leurs couleurs, mais là encore en échange de bonnes sommes d'argent. Mais malgré tout, une fois le début un peu rude passé, on tombe bien vite dans une sorte de routine réconfortante et que les joueurs des simulations de vie connaissent bien : ''Encore une journée et après j'arrête.'' Même si le tout est répétitif et qu'il n'y a pas énormément de choses à faire, l'aventure prend rapidement un petit côté addictif et hypnotique, même s'il est tout de même conseillé de rester sur de courtes sessions.
Visuellement, la direction artistique de Nora : The Wannabe Alchemist est plutôt charmante même si elle ne plaira clairement pas à tout le monde, et les musiques d'ambiance viennent renforcer le côté cozy de l'aventure. En revanche, aucune traduction française n'est de la partie, même si ce n'est pas bien grave tant l'anglais utilisé ici est basique et compréhensible. Qui plus est, le tutoriel est suffisamment détaillé pour comprendre comment tout fonctionne et le gameplay se montre hyper basique puisque l'on est sur un point'n click. Bon point, la version Nintendo Switch est entièrement tactile.