Test : Orten Was The Case - PC

Orten Was The Case - PC

Orten Was The Case - PC

Genre : Boucle temporelle

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Woodhill Interactive a décidé de faire chauffer nos neurones avec son Orten Was The Case, mélange entre jeu d'aventure et puzzle game prenant place au sein d'une boucle temporelle particulièrement... apocalyptique. Il est temps de voir ce que ça donne.

Test effectué à partir d'une version PS5

La première chose qui frappe lorsque l'on lance Orten Was The Case, c'est bien sûr sa réalisation. L'aventure prend place dans une banlieue suédoise fictive nommée Orten, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est particulièrement déprimante. Tout est gris, tristoune, tordu, étrange. La direction artistique plaira ou non – de notre côté nous n'avons hélas pas accroché – mais elle ne laissera clairement personne indifférent. Un vrai travail a été apporté aux environnements qui fourmillent de détails et qui donnent vie à ce quartier dystopique, même si hélas tout ceci pénalise grandement le gameplay, comme nous le verrons plus loin dans ce test.

Un jour sans fin

On suit dans Orten Was The Case les aventures de Ziggy, un garçon vraiment pas comme les autres. Il se réveille en effet un matin sans se souvenir de ce qu'il a fait la veille et avec une marque étrange sur la main. Il vaque donc à ses occupations jusqu'à ce qu'une alarme particulièrement stressante se mette à résonner au bout d'une dizaine de minutes. Et très exactement 12 minutes après son réveil, patatras : une bombe explose et emporte évidemment toute la ville avec elle. Mais pour une raison ou pour une autre, Ziggy va survivre puisqu'il se retrouve en fait enfermé dans une boucle temporelle. Il lui faut donc chaque jour, en moins de 12 minutes, enquêter pour comprendre ce qu'il se passe et tenter d'empêcher la fin du monde.

Orten Was The Case

Durant ces 12 minutes qui se répéteront autant de fois que nécessaire, Ziggy doit donc explorer sa banlieue, ramasser des objets, discuter avec des gens ou encore combattre des trucs peu sympathiques. L'aventure progresse petit à petit en résolvant des casse-têtes et en terminant les tâches que donnent les habitants, ce qui permet de débloquer des indices (pas toujours clairs ceci dit) concernant la prochaine étape. Par exemple, aider un ami à taguer le métro va conduire à trouver un cadavre, qui va lui même nous conduire à faire face à une araignée géante et ainsi de suite. Si elle n'est pas forcément simple ni même intuitive, l'exploration est donc ici récompensée, en tout cas la plupart du temps.

Orten Was The Case

T'en as trop pris, gros

Car si on peut se lancer en ligne droite dans l'histoire, le principe de boucle temporelle donne souvent envie d'expérimenter en amont pour savoir à quoi s'attendre, même si tout n'est pas forcément possible dans Orten Was The Case, certaines choses ne pouvant se dévoiler que si on a eu l'indice avant. On se balade donc dans les ruelles tordues d'Orten pour tomber là sur un distributeur automatique, ici sur une vieille femme qui pêche, là encore sur un policier qui fait sa ronde. Autant d'éléments qui semblent anodins mais que ne le sont plus une fois que l'on va tomber sur une carte bleue ou une boîte d'appâts, et ainsi de suite. Même en dehors de ça, il est plutôt amusant de voir les PNJ faire leur petite journée encore et encore, certains ayant des attitudes décalées.

Orten Was The Case

Au fur et à mesure des boucles, une frise chronologique se remplit, histoire de permettre aux joueurs de savoir ce qu'ils ont fait et où ils en sont. Ce qui n'est évidemment pas de trop tant il y a de choses à voir et à faire dans Orten Was The Case... voire à refaire. Car tout est remis à zéro à la fin de la boucle temporelle et il faut alors tout recommencer en essayant d'être plus rapide. Pour rendre la tâche un peu plus simple, un système de checkpoint est tout de même de la partie, mais seulement à certains passages bien précis. Attention toutefois à l'heure où ils sont activés pour ne pas se retrouver piégé bêtement juste avant la fin du monde...

Orten Was The Case

Le dernier jour du reste de ta vie

Malheureusement, si sur le principe Orten Was The Case a tout pour plaire aux fans du genre, la mise en œuvre laisse souvent à désirer. Nous parlions un peu plus tôt de la direction artistique qui pénalise le gameplay : il suffit de se balader cinq minutes en jeu pour s'en rendre compte. Ziggy peut se balader librement en ville, sauter ou encore escalader. Hélas, les décors trop fouillés empêchent de correctement voir avec quoi interagir ou sur quoi il est possible de sauter, sans parler de l'absence de profondeur qui place tous les éléments ou presque au même plan. Résultat, on passe souvent de longues secondes à essayer de placer le héros correctement pour effectuer une action basique, comme monter un escalier.

Orten Was The Case

Toujours concernant les points noirs, on ne voit vraiment pas ce que les affrontements viennent faire là-dedans. Au cours de ses aventures, Ziggy doit combattre diverses créatures, parfois plusieurs fois... et ce n'est clairement pas une réussite. Le gameplay est ici hyper limité avec un bouton pour esquiver et un autre pour frapper. Et c'est tout. Pire, il faut en amont trouver les bons objets offensifs et défensifs pour ne pas se faire laminer, ce qui prend à chaque nouvelle boucle quelques minutes. Et vous l'aurez compris : avec une boucle de 12 minutes seulement, le temps est compté et certains passages sont vraiment limites, voire frustrants.

Orten Was The Case

Comme les autres jeux du genre, Orten Was The Case repose sur deux éléments essentiels : les énigmes et l'histoire. Si les énigmes sont globalement assez réussies puisqu'elles font réfléchir sans pour autant se montrer trop difficiles, l'histoire est un peu plus en demi-teinte. Non pas qu'elle est foncièrement mauvaise, c'est plus qu'elle a voulu faire un gloubi-boulga de beaucoup de choses, souvent perchées, au risque d'inclure ça et là des incohérences. Sans parler du fait qu'elle risque de mettre mal à l'aise pas mal de personnes, entre ses araignées venimeuses cachées dans les égouts, son alarme de l'enfer, ses géants ou encore ses habitants aux masques malaisants. Bref, il faut savoir dans quoi on met les pieds tant l'ambiance déprimante a été peaufinée.
Orten Was The Case repose sur un principe qui fonctionne très bien sur le papier mais qui aurait mérité quelques ajustements. Les énigmes sont bien ficelées, l'histoire est plutôt ok, l'ambiance est réussie et le système de boucle temporelle est forcément intrigant. Néanmoins, la direction artistique trop fouillis gêne grandement dans les déplacements, les combats n'ont rien à faire là et les 12 minutes sont parfois vraiment trop courtes.
01 décembre 2023 à 12h56

Par

Points positifs

  • Le concept de boucle temporelle, toujours sympa
  • Une exploration souvent récompensée
  • Une ambiance lourde et bizarre maîtrisée...
  • Une direction artistique très marquée...

Points négatifs

  • Une boucle parfois beaucoup trop courte
  • Des combats loupés et inutiles
  • … Mais qui ne plaira pas à tous
  • … Mais qui gêne le gameplay (et ne plaira pas à tous non plus)

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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