Test : Vampire La Mascarade : Bloodlines - PC

Vampire La Mascarade : Bloodlines - PC
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Avec des grosses sorties plutôt FPS que jeux de rôles, cette fin d'année est toutefois gratifié de la suite de Vampire the Masquerade de Troïka, à qui on devait déjà l'excellent Arcanum. Reste à voir s'ils ne se sont pas endormis sur leurs lauriers.
Initialement, Vampire la Mascarade est un jeu de rôle édité par White Wolf, sur support papier à la sauce donjon et dragons. Le rapport s'arrête à la manipulation de dés, car l'univers de Vampire est de très loin différent à celui de l'héroïc-fantasy "traditionel". Le monde est depuis toujours gouverné par une secte vampirique qui préserve son invisibilité au yeux des humains, les confortant dans leur idée de toute-puissance tout en tirant les ficelles et détournant les yeux des crédules moutons de la dure réalité des choses. Cette secte, nommée la Camarilla, impose à toute la communauté vampirique de respecter la Mascarade, un code de conduite dont l'unique but est de continuer à conserver secrète l'existence de telles créatures au sein de notre monde. Pourtant, d'autres factions, comme le Sabbat et autres séparatistes tels que les Anarchs sont beaucoup moins stricts sur ce point. Bref, c'est dans un contexte de guerre de clans, de secrets et de manipulation que vous evoluerez dans Vampire : Bloodlines, qui reprend à la perfection l'univers originel de ce jeu à vous glacer... le sang.

Suceurs de sang respectables

La création de personnage, par une interface qui rappelle fortement les bonnes vieilles fiches de White Wolf, vous fera dès la première étape choisir votre destinée. Chaque race possède des atouts et des défauts propres : Les Brujahs sont de véritables brutes, les Malkaviens des psycho-mages hallucinés, les Nosferatus des ombres parmi les ombres... Ces noms ne vous parlent peut être pas, pourtant vous devrez passez un petit moment à bien observer chaque caractèristique de races sans quoi vous devrez vraisemblablement recommencer après quelques heures de jeu (rien n'est pire que de jouer un personnage que l'on n'apprécie pas). Le système d'expérience risque de dérouter plus d'un rôliste aguerri : ici point de niveau, l'expérience étant symbolisée par des points que vous ajouterez à vos compétences / attributs / autres dans votre fiche de personnage. Vu le nombre de possibilités, autant dire que votre personnage pourra évoluer selon vos désirs même si un Brujah de deux mètres vingt aura du mal à devenir un maître de la furtivité. Mais attention, vous pourrez incarner une vraie brute mais il vous faudra respecter votre "humanité", concept qui définit l'humain qui est encore en vous et inversement la "bête" qui vous hante. Plus vous commetterez des actes immoraux pour un humain, comme une tuerie purement gratuite, votre taux d'humanité en subira les conséquences et si vous atteignez un score trop bas, la bête prendra le dessus et ce sera le Game Over ce qui diffère totalement du jeu d'origine dans lequel on continuait à jouer un personnage certes un peu plus dérangé, mais toujours présent.

Iron Mens

Vous voilà lancés dans l'aventure, à la solde du Prince dans la première mission qui est tout bonnement palpitante. Les intrigues vont de rebondissements en rebondissements, vos relations évoluent en fonction de la manière que vous aurez de les entretenir, bref l'univers est passionant, intriguant et trépidant. Malheureusement une ombre vient tâcher le tableau. Le systême de combat approximatif sera la pire de vos frustrations : par exemple, si vous êtes un débutant en armes blanches, taper à même la tête d'un ennemi avec un katana lui fera autant de dégats qu'une malheureuse pichenette, et c'est là qu'on apprend que tout vient de votre fiche de personnage. Pas de points, pas de sang ! En plus de cela, les combats sont très pauvres en variations. A parts les quelques coups furtifs exécutables, vos coups se limiteront à deux ou trois mouvements, et encore ils n'auront que peu d'importance par rapport au nombre de points de vie que vous déduirez à votre ennemi. En somme, les affrontements sont très décevants, tout comme dans l'épisode précédent. Mais Bloodlines ne se résume pas à la baston, l'infiltration et la persuasion jouent également un rôle prépondérant dans le déroulement du jeu. Les séquences dans lesquelles vous devrez faire preuve de discrétion sont de loin les meilleures malgré quelques bémols par-ci par-là comme une jauge de discrétion des fois très imprécise et une IA très prévisible.

Coup de gueule dentée

Parlons en tiens de cette IA. Les ennemis quels qu'ils soient n'ont apparement aucun comportement autre que je fonce, je tape ou je tire. C'est très décevant, surtout quand on ajoute que les combats à distance sont dignes d'un FPS raté mal calibré à la sauce jeu de rôle qui vous fera adorer vous planquer et choper les vilains dans le dos. Pas de quoi engendrer des sains d'esprits ca, mais bon on va pas éduquer les enfants sur un soft déconseillé aux moins de 16 ans. Autre chose, Troïka nous avait gentiment épargné dans l'opus précédent l'horrible séquence de chargement, mais ici ils ont dû les oublier, erreur sûrement due à un excès de café et d'anphétamines à cause du stress de la sortie (pauvres programmeurs). On échappe donc pas aux chargements qui interviennent toutes les 5 minutes et qui coupent complétement l'ambiance magique qui peine alors à subister de scènes en scènes. Ceci mis à part, l'aspect graphique est assez soigné, sans être révolutionnaire ni novateur voire un peu dépassé mais il conserve un certain charme, collant très bien à l'ambiance "Vampiresque". La bande son renforce aussi cette immersion totale, impeccable, variée, rien à redire là dessus.

Harry n'a qu'à bien se tenir

La magie est aussi un pilier de ce jeu, et brute sanguinaire ou pas, tout le monde y passera. Ici, on ne fait pas voler des plumes comme des *** mais on fait transiter du sang en lévitation, on le fait bouillir à l'intérieur de ses victimes, on les rends folles d'un seul regard, ici la magie est très méchante et affreusement efficace. Des sorts de boost de caractéristiques ou de compétences, ou encore de séduction laisseront la plupart de vos opposants sur le carreau et vous pourrez enfin vous reâitre de leur fluide vital tranquillement. D'ailleurs le sang et ici le nerf de la guerre. Sans (cent?) sang, pas de magie, pas de guérison et encore moins de resistance. En gros, il va falloir être très attentif à vos reserves d'hémoglobines sans quoi un vilain Game Over pointera son nez. Heureusement, il existe plusieurs manières de se sustanter : la première étant de le prendre à la source, dans une jolie gorge et de préférence à l'abri des regards indiscrets. La deuxième consiste à piquer/acheter des poches de sang dans une collecte (et oui, au moins ca sert à quelque chose). Vous pourrez toujours choper des petits animaux comme des chiens, des chats ou encore des rats, mais ce sera moins efficace et surtout moins délicieux, miam.
Bloodlines est un paradoxe. Avec un background excellent et passionant, on cotoie le très moyen au niveau gameplay et réalisation (au niveaux bugs) ce qui est vraiment dommage, on aurait pu espérer mieux d'une légende comme celle-ci. Hormis ce point, ce jeu s'inscrit indéniablement dans les références en matière de jeu de rôle.
30 novembre 2004 à 21h21

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Points positifs

  • L'ambiance
  • Les vampires
  • Le sang !

Points négatifs

  • Les combats mal foutus
  • Les combats mal foutus
  • Les combats mal foutus !!!
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