Test : Le Seigneur des Anneaux : La Bataille pour la Terre du Milieu - PC

Le Seigneur des Anneaux : La Bataille pour la Terre du Milieu - PC
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Plus de 20 heures ! Vous imaginez ? J’ai passé tout ce temps à jouer, juste pour un test ! Je suis moi-même ébahi par ma conscience professionnelle et ma grande mansuétude envers Hardgamers. Bon, je dois avouer que Bataille pour la Terre du Milieu m’a un peu plu. Rhooo bon, d’accord, il est vraiment chouette. Je vous dis pourquoi ?
Non parce que je peux partir si ça ne vous intéresse pas. Vous savez, je n’ai pas que ça a faire, j’ai aussi mes chaussettes à laver. Déjà, le titre de votre jeu là, Le Seigneur des Anneaux : Bataille pour la Terre du Milieu, ça ne va pas aller. Dorénavant nous l’appellerons Pif paf. Oui, je fais quoi je veux.
Dernier titre de l’équipe d’EA chargée des Command & Conquer, Pif paf se paie la grosse frime en utilisant la licence des films de Peter Jackson. De grandes batailles dans de beaux décors, des héros nobles et une quête primordiale : l’Anneau unique. Voyons voir ce que les développeurs nous en ont fait.

Biiiiieeeeeeennn

Si l’on omet la ridicule publicité pour le Pentium 4 d’Intel (j’ai un AMD, vous croyez que ça marche quand même ?), la première approche reflète une attention méticuleuse : cinématique classe, menu nickel.
Campagne solo, je vais jouer les gentils, en mode normal. Suis passé par le menu de configuration : 1600*1200, tout à fond. Une chouille optimiste, je devrai un tout petit peu baisser l’ensemble par la suite (niveau de détails moyens).
Tout démarre dans les mines de la Moria. Mais si, vous connaissez. Un indice ? VOUS NE PASSEREZ PAAAAAAASSS. Avec le niveau de difficulté sus cité, quatre tentatives seront nécessaires pour réussir le niveau. J’ai donc bien râlé, en me demandant si je n’avais pas un peu perdu la main. Heureusement, cette épreuve de force réussie, la suite se révèle plus simple.
La campagne se divise en deux parties : les batailles « historiques » (Gouffre de Helm, Minas Tirith etc.), entrecoupées par des missions type escarmouche, à la démarche simple : 1. construire, 2. tout péter. Cassons tout de suite le suspense : les bastons reprises du film sont géantes. Avec une reconstitution fidèle des décors, des unités, des voix (superbe VF), on s’y croirait. Pour peu que vous ayez accroché aux adaptations du sieur Jackson, tout vous ravira : des vagues de plus de 400 Uruks, avec porteurs d’échelles, béliers, arbalétriers, et une bonne centaine de défenseurs sur les remparts, Legolas, Gimli et Aragorn en tête (exemple du Gouffre de Helm). La limitation technique empêche l’égalité avec le nombre de figurants, mais le joueur est tellement occupé à gérer le foutoir que c’est tout comme. Nous noterons, bonus ultime, les petites vidéos s’incrustant dans l’interface, extraites de l’œuvre oscarisée, tandis que le défenseur se débat à l’aide des troupes restantes.
Les autres chapitres sont sympathiques, mais la comparaison est rude : entre un schéma classique – Je construis ma base, je conquière le reste de la carte, j’explose les bases adverses – et un siège gigantesque, le contraste est un peu rude.
Entre chaque acte, une carte de la Terre du Milieu est mise à disposition, permettant de choisir l’armée qui attaque et l’endroit qu’elle doit raser. Rien de bien stratégique cependant, la sélection du terrain s’effectuant uniquement sur le critère du bonus qu’il apporte (pouvoirs, ressources, points de commandements).
Deux aspects intéressants (nous passerons sur le système de ressources, basé sur l’édification de fermes) du jeu : tandis que les points de pouvoir servent à acheter ces derniers dans un tableau évolutif, les points de commandements obtenus permettent d’engager plus d’unités sur le champ d’honneur. Les pouvoirs peuvent s’avérer mignons mais banales (soin, expérience…) ou vraiment décisifs et spectaculaires dans les derniers engagements : appel des elfes, des Rohirimm, invocation de l’armée des morts…

Paaaaasssssssss biiiiieeeeeennnnn

Comme je suis consciencieux, je me suis aussi tapé une partie de la campagne du Mal. Pas d’étonnement majeur, c’est la même histoire, victoires inversées. Reste quand même l’attaque inédite de la cité d’Edoras (capitale du Rohan) par l’armée de Saroumane, qui dépote bien et dont l’invasion se fait avec grande satisfaction.
Je m’aperçois que je ne vous ai pas encore parlé de l’ambiance au cœur de la mêlée. Le gros point fort du jeu : les cavaliers bousculent les épéistes en crevant leurs rangs, les trolls défoncent un groupe d’archer avec un coup de massue, les piquiers renversent les chevaux, les Nazguls attrapent leurs ennemis avant de les lâcher en plein vol : du bonheur pur pour la rétine. Je ne vous ai pas non plus indiqué que les unités arrivent par paquets de soldats (cavaliers, archers, piquiers, épéistes..) ou seules (trolls, soldats d’élite, Nazguls…).
Pour l’instant tout est idyllique, je vous parle du jeu du siècle avant que nous courions nus dans un champ de pâquerettes, dialoguant longuement sur le talent des développeurs et sur la beauté des poèmes de Verlaine. Mais deux défauts majeurs viennent casser cet élan.
En premier lieu les temps de chargement. Malgré une machine de test plutôt au dessus de la moyenne (Barton 2500+, 512 Mo RAM, 9800 Pro), ces derniers durent environ une minute trente. C’est long. Si vous voulez reprendre une sauvegarde du même chapitre parce que votre attaque s’est mal déroulée, vous aurez droit au même tarif.
Deuxième souci : les amateurs de tactique fine seront déçus. En gros, il faut produire plein d’unités, les booster à mort (armure, flèches enflammées, lames forgées), savoir choisir qui attaque quoi (archers et piquiers -> cavaliers -> épéistes -> archers et piquiers), et basta. Malgré un level design ambitieux et réussi, ce peu de profondeur déçoit, particulièrement dans les escarmouches, ou finalement la répétitivité de l’action fatigue un peu. Si l'on ajoute une IA potable mais pas ultime, la note redescend d'un cran.

Grandes guerres entre potes

Encore plus fort, le rédacteur fait montre de sa puissance et de son professionnalisme en vous parlant du mode réseau de Pif paf. Jusqu’à huit sur des cartes convenablement travaillées, notre première attente concernait la possibilité de se refaire Minas Tirith à plusieurs : non, nibe, queud, nada, peau d’zob. Aucune map tirée de l’histoire. Espérons que des moddeurs auront l’extrême gentillesse de les fabriquer.
Cette lacune mise à part, les affrontement sont dantesques et prenants : gérer les héros comme les troupes de bases, les engins de sièges, les ressources et les pouvoirs, cela occupe et permet de ne jamais se sentir inutile sur le terrain. Pour le reste, tout dépend de l’adversaire. Mais attaquer un château de l’équipe adverse avec trois Oliphants, cinq trolls, quatre Nazguls, 200 Uruks et autant d’Haradrims, ça décalque son cardinal.
Sans être le STR du siècle, Pif paf (ok, Bataille pour la Terre du Milieu) se démarque par son sens du spectacle et un grand respect de la licence du film de PJ. Malgré le niveau tactique peu élevé et des temps de chargement atrocement longs, le jeu est à conseiller aux amateurs du genre et/ou aux amateurs de l’œuvre, tant on prend son pied au cœur de la bataille, entre des Uruks qui volent et des flèches qui fusent. A noter que le A n’est remis que si vous pouvez aussi vous divertir en réseau : ce sera un B si vous n’avez pas d’ami. La campagne solo se trouve entachée par les fausses missions escarmouches, gavant le joueur qui ne rêve que des grandes attaques « historiques ».
21 décembre 2004 à 11h44

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Points positifs

  • Réalisation impeccable
  • Spectaculaire
  • OUAIS, les batailles du flim !
  • Chouettos en réseau

Points négatifs

  • Assez peu tactique
  • Chargements interminables
  • Missions type "escarmouche" un peu chiantes
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