Test : The Longest Journey : Dreamfall - PC

The Longest Journey : Dreamfall - PC
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Lors de la présentation du jeu par Jørgen Tharaldsen de Funcom nous avions été agréablement surpris par les différents environnements ainsi que l’excellent travail des doubleurs francophones. Tout ceci est un excellent point de départ mais nous avions aussi quelques inquiétudes par rapport aux nouveautés que les programmeurs ont apporté à la suite des aventures d’April Ryan. Le verdict sera-t-il favorable à la dernière production de Micro Application, ou pas !
Tout débute par une belle matinée sous le doux soleil de Casablanca quelques dix années après les dernières aventures de la belle April. Sauf que cette fois-ci l’aventure débute avec une jeune effrontée, un peu paresseuse par ailleurs puisque votre première mission sera de vous faire un peu remonté les bretelles par votre professeur de sport. Il faut dire que la belle ne fait pas grand-chose de ses journées. Puis rapidement le scénario vous entraînera dans un univers ou la magie prend place dans un monde parallèle.

Un univers enchanteur

Tout l’art des jeux d’aventure, c’est de nous prendre par la main et de nous accompagner dans des univers merveilleux et fantasmagoriques. Si la ville de Casablanca au début de l’histoire ne vous apparaît pas forcément comme parmi les plus belles réalisations du genre, les différents univers que vous serez amenés à traverser vous mènerons vers des contrés bien plus homériques. En particulier lorsqu’il s’agit du monde d’Alchera.

Le travail des graphistes et des animateurs du jeu est remarquable avec pour commencer plus de deux cents cinématiques au programme. Tous utilisent le moteur 3D du jeu. Et voilà, le mot est lâché, ce qui va certainement dérouter de nombreux aficionados du point and clic mais il va falloir s’y habituer car Funcom ouvre certainement une nouvelle ère dans le jeu d’aventure en nous offrant un monde utilisant dorénavant la puissance de nos machines. Même s’il est vrai que des jeux comme Myst continueront à exister, la voie prise par les développeurs semblent être celle que réclame le grand public. Ce n'est pas non plus le premier jeu du genre à utiliser la 3D. Côté graphisme, on ne s’en plaindra pas car les fonds fixes, même s’ils sont souvent magnifiques, n’offrent pas le dynamisme que requiert un jeu actuel. Pourquoi aujourd’hui c’est une réelle innovation, tout simplement parce que les graphistes malgré la contrainte de la 3D ont tout de même réussi à rendre les environnements crédibles. L’ambiance est parfaitement retranscrite que ce soit l’atmosphère un peu glauque des bas fonds de Watilla ou encore que ce soit dans l’univers homérique d’Alchera.

Du côté du son, le travail est aussi énorme. Pensez donc tous les dialogues et dieu sait qu’ils sont nombreux, sont tous doublés. D’ailleurs, le lipsynch est un des meilleurs qui nous est proposé dans les productions actuelles. Le travail de doublage est excellent avec des voix crédibles et toujours en harmonie avec l’histoire qui nous est racontée. Jørgen Tharaldsen avait particulièrement insisté lors de la présentation sur la qualité de l’environnement sonore et il ne nous avait pas menti. C’est avec l’univers graphique un atout majeur de ce jeu. Quoique le scénario n’est pas non plus en reste. Une belle histoire courte

Donc on reprend le fil de notre petite histoire sous le soleil de la ville marocaine. Très rapidement l’histoire s’emballe et s’en trop comprendre pourquoi Zoe Castillo, l’héroïne principale du jeu devra faire face à un complot. Les amoureux du premier opus n’ont pas non plus à s’inquiéter car ils retrouveront la belle April ainsi qu’un autre petit nouveau Kyan. Un être assez particulier qui ne s’embarrasse pas des créatures vivantes qui ne peuvent servir sa cause. D’ailleurs, l’accent est mis par moment sur les combats et l’infiltration. Techniques que vous devrez utiliser suivant les personnages que vous jouez. Sauf Zoe qui maîtrise les deux techniques sans trop de problèmes. Sans trop vous dévoiler le scénario, vous allez découvrir de nombreux lieux qui n’étaient pas présents dans le premier chapitre. Toutefois pour ne pas trop être dépaysé certains ont été conservés comme l’appartement d’April ou encore le fameux Vactrax.

L’histoire est d’une très grande qualité et la fin amène un certain nombre de rebondissements qui laissent envisager (enfin si les ventes suivent) une suite à cette pas si longue journée. Car et c’est malheureusement une mode à laquelle les point and clic ne nous avaient pas habitués, le jeu est très court. Comptez pas plus d’une quinzaine d’heures pour en voir la fin surtout que le pire est à venir !

Beau c’est bien, fun c’est mieux

On ne répètera pas suffisamment que le jeu est magnifique, surtout pour une tentative tout en 3D mais les programmeurs ont cédé aux sirènes du grand public et le jeu est beaucoup trop simple. Voir et c’est là le pire puisque l’on nous avait promis l’inverse, il est beaucoup trop linéaire. Rares sont ceux qui resteront bloquer pendant des heures.

D’une part le système de jeu choisi est beaucoup trop dirigiste. Vous pouvez balayer l’écran avec un arc de vision permettant de trouver aisément les diverses interactions dans le décor, idée intéressante pour les moins courageux, mais qui a le défaut de simplifier au maximum l’action. Une grande partie de ce qui fait le bonheur des joueurs de ce type de jeu est la recherche et la résolution d’énigme. Pour la première partie, c’est raté pour la seconde, elles n’offrent pas les difficultés requises. A trop vouloir attirer le grand public, on finit par dévoyer le jeu.

D’autre part, les phases de combat et d’infiltration sont peu intéressantes voir même particulièrement pénibles lorsqu’elles s’éternisent comme dans la base industrielle. Quel dommage, car les deux idées pouvaient amener un changement de rythme dans l’aventure, au lieu de cela on finit par espérer ne plus en avoir, surtout pour l’infiltration car nous sommes à des années lumières de Sam ou du Snake. Ceci étant les combats avec deux malheureux coups et une parade n’apporte pas non plus un intérêt très substantiel.
Dreamfall est une réalisation plus qu’honorable et la qualité des graphismes et de son scénario vaut largement la peine que l’on s’y intéresse. Toutefois, faire deux versions Xbox et PC n’étaient pas la meilleure idée car il y a beaucoup trop de compromis. Idem pour son accessibilité qui réjouira certainement les moins aguerris au genre. En revanche, les fans de la première heure seront certainement déçu par sa trop grande facilité. Espérons tout de même une suite car trop de questions restent sans réponse à la fin du jeu.
24 juillet 2006 à 15h50

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Points positifs

  • Un scénario intéressant
  • Plus de deux cents cinématiques
  • Doublage d'excellente facture

Points négatifs

  • Infiltration et combat désuets
  • Beaucoup trop court
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