Test : NI.BI.RU - PC

NI.BI.RU - PC

NI.BI.RU - PC

Genre : Aventure

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Le papa de la série des Chevaliers de Baphomet, Charles Cecil, avait déclaré en 2000 que le jeu d'aventure point & click était définitivement mort. Pourtant, depuis 2002, depuis Syberia plus exactement, le genre semble renaître de ses cendres. Après un Black Mirror impeccable, Unknown Identity remet ça et nous sort cette fois Ni.Bi.Ru, fabriqué dans le même moule.
Je m'appelle Martin Holan et je travaille dans les salles d'archives nationales. Un travail peu passionant qui altère de plus en plus mon goût pour l'archéologie, ma véritable vocation. Le coup de téléphone salvateur que me passa mon oncle un soir où je travaillais mit fin à ces quelques années de lassitude. A peine 2 heures plus tard, j'arrivais dans sa belle villa de province sous un temps maussade qui conférait à la bâtisse une teinte du genre de ses tableaux baroques, sombres et imposants. Mon vieil oncle n'avait pas perdu de sa superbe et de son ton mystérieux quand je pus enfin le questionner sur les raisons de ma convocation auprès de lui. De sa voix chevrotante mais non dénuée de force, il m'appris qu'au cours de la Seconde Guerre Mondiale, les nazis travaillaient sur un projet nommé Ni.Bi.Ru. Etrange, la croyance du NiBiRu étant une vieille superstition Maya, je me demande pourquoi mon oncle m'envoie dans cette mine en République Tchèque. Tout cela ne me dit rien qui vaille...

Barborargh

Le scénario semble d'entrée alléchant et pleins de questions auquels vous serez en charge de répondre, au fur et à mesure. La première vraie séquence de jeu se passe sur un pont à Prague, capitale tchèque, où vous avez rendez-vous avec le contact de votre oncle sur place, une certaine Barbora. Bien que vous soyez en retard, un étrange pressentiment vous devance au moment où vous trouvez un mot de Barbora habilement dissimulé, qui vous prie de la rejoindre chez elle. L'écriture semble nerveuse, et après avoir interrogé un peintre plutôt loquace, il révèle que la jeune fille était suivie par un individu dont il vous fera le portrait -qui rappelle un certain Humphrey B. Hommage?-. La nuit étant très avancée, il ne sera pas facile de vous glisser dans l'immeuble de la jeune femme et plus inquiétant encore, elle ne répond pas alors que des lumières sont allumées dans son appartement. Prenant votre courage à deux mains, vous passez par la fenêtre à l'aide d'une corde et vous faites assommer, avant de vous reveiller à l'aube, découvrant le cadavre de votre contact dans un appartement sans dessus-dessous. Voici l'ambiance de Ni.Bi.Ru, un mélange habile d'enquête policière, de science-fiction mythologique et de films ou de séries d'aventure, type Indiana Jones, qui vous empêche de décrocher plus d'une heure. Sans vous révèler les tenants et aboutissants de la création des studios de Unknown Identity, soyez assurés de la progression implacable du scénario, accrocheur et bien ficelé.

Pointe et appuie

Le point & click est un genre très ancien, et prospérait avec des titres comme Les Chevaliers de Baphomet ou la série des Monkey Island. Ni.Bi.Ru est un de cette nouvelle lançée, en 3D déjà, ce qui apporte une nouvelle profondeur au gameplay (et c'est le cas de le dire) mais, bien différent de ce qui s'est fait dans les années 90, il est dénué d'humour et plus sérieux ce qui est loin de le dévaloriser, car on s'immerge plus facilement dans l'ambiance du jeu. Graphiquement, les tableaux sont très soignés et très agréables à l'oeil malgré un petit manque de mouvement et d'interactivité. Rien que le pont de Prague, le premier tableau, est en un véritable festival d'effets de lumières et de beauté. Les mines allemandes ou la forêt tchèque sont également génialement retranscrites avec leurs ambiances respectives, oppressante pour les mines, inquiétante pour la forêt la nuit, pendant un orage. Il y a malheureusement un certain manque d'animation dans l'ensemble du jeu et donne l'impression d'être un peu figé dans un décor invariable. Les rares animations qui ne concernent pas notre bon Martin sont un peu saccadées et discrètes, comme ces pigeons qui s'envolent comme des pantins accrochés à des fils qu'on tirerait trop brusquement.

Synchronisation et singularités

La bande-son est complétement originale et ne rappelle rien de déjà connu, bien que peu présente. Surtout au début du jeu, la musique est omniprésente, soutient chaque action, renforce le stress du joueur et imprime de bons souvenirs dans sa mémoire auditive. Pourtant plus on avance, plus il en faudra de plus en plus pour réentendre ces thèmes. Par exemple, il suffit de faire une découverte singulière au début du jeu pour entendre ces quelques coups de barytons, alors qu'après il faudrait presque trouver un cadavre pour l'écouter. Remarquons pas là que c'est peut être la volonté des développeurs : Martin Holan s'habituerait-il aux phénomèes étranges autour de lui? Sans histoires au début, il devient plus tard beaucoup plus charismatique, à l'esprit aïgu et intelligent. Ca paraît peut être un peu tiré par les cheveux mais je préfère penser ça que me dire que ce beau jeu à été bâclé au niveau sonore (ce qui n'est pas le cas).
Ni.Bi.Ru, sans révolutionner le genre, apporte un vent de fraîcheur aux point&click avec son savant mélange d'aventure, de fantastique et de science-fiction, qui saura ravir un public non-initié aussi bien que les plus férus du genre.
04 avril 2005 à 12h27

Par

Points positifs

  • Une ambiance très prenante
  • Scénario sans failles ni points obscurs
  • La musique

Points négatifs

  • Une durée peut être trop courte (15 heures)
  • L'absence de mouvement du décor
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