Preview : Spore - PC

Spore - PC

Spore - PC

Genre : Création d'une espèce

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Développé par Will Wright, dont la dernière idiotie -à savoir retranscrire la vie banale d'une personne banale- est finalement devenue le jeu vidéo le plus vendu de l'humanité, semble décidé à se lancer dans un autre projet, d'envergure cette fois. Désormais, c'est à la vie qu'il s'attaque, et en particulier à l'évolution. Mon Dieu, mais que fait cet homme.
Les Sims 2 est aujourd'hui a plein régime, et les add-ons semblent sur le point de se succéder sans trop de mal. Maxis peut désormais se concentrer avec assez de cash flow sur un autre titre majeur. Prenant toute la profession à contre-pied, ça n'est pas dans le MMORPG que le développeur veut s'installer. Non, l'échec des Sims : Online semble avoir pas mal refroidi les ardeurs de l'équipe.

Pas de online, mais un projet très ambitieux

Will Wright veut simuler l'évolution. Mais Will Wright est un rigolo. Un rigolo qui ne respecte pas véritablement tous les critères propres à la simulation. Des Sims qui trouvent un job en 30 secondes, et n'hésite pas à aguicher tous leurs colocataires, ça n'a rien de réaliste. Spore sera du même accabit : de l'état de cellule unique, jusqu'au poste de gouverneur de la galaxie, vous allez faire évoluer votre civilisation. Mais le tout est souvent simplifié à l'extrême. Ainsi en tant que cellule, vous devrez bouffer les plus petites, éviter les plus grosses, et chercher des bonus qui vous permettront par exemple le rajout d'une membrane (et ainsi une meilleure protection). Si vous réusissez et atteignez le score mérité dans cet éspece de Pacman étrange, pouf, vous deviendrez un organisme multi-cellulaire. Là, à vous de décider, suivant les bonus que vous attraperez, si vous voulez avoir plusieurs têtes, des tas de pattes, si vous misez sur votre vitesse ou votre puissance. Pendant la présentation, Will Wright s'est plu à nous créer un alligator un peu feignasse, aux trois jambes et aux trois yeux. C'était très sexy.

L'oeuf avant l'alligator?

Et cette petite bestiole pondra un oeuf dès que vous aurez réussi le mini-jeu alloué. Dès lors vous débuterez la construction d'une éthnie, en trouvant bien sûr un organisme à peu près similaire qui veuille bien se reproduire avec votre bestiole. Décidément, Will Wright est assez dément : dans Spore, vous passerez d'une éspèce de Pacman à un Populous. Pire, une fois votre colonie bien établie et l'intelligence générale un peu relevée, vous devrez vous occuper de votre cité comme dans tout bon Civilisation : force militaire, problèmes économiques, niveau culturel... Tout en continuant à progresser sur la très longue échelle de l'évolution, vous devrez faire grossir votre ville et bouffer les petites éthnies voisines.
A y'est? C'est bouclé? Pas vraiment, car un 4ème indicateur vient tout remettre en cause : le UFO vous permet de voir votre avancée sur le chemin de la découverte et de la conquête spatiale. A partir d'un moment, vous pourrez dézoomer et lancer navette sur navette pour tenter de conquérir les mondes annexes. Bref, Spore dispose à n'en pas douter d'un gameplay délirant, valsant sans complexe d'un bête jeu de shoot pour passer à un simulacre de Populous, puis de Civilisation, et enfin de Imperium Galactica. Tout cela pourquoi? Pour faire rigoler les jeunes en leur permettant de s'amuser à créer leurs bestioles.

Moi j'aime pas les gens avec des bouches...

Il ne faut pas s'y méprendre, ce qui risque d'être amusant dans Spore, à l'instar du STR Impossible Creatures, c'est la possibilité de créer une bestiole. Ici, le vice est encore poussé plus loin, puisque vous partez de rien, et que vous allez définir pas mal de trucs concernant votre bébé : ses attribut physiques, sa forme, sa vitesse, s'il est carnivore, herbivore, son intelligence, son milieu de vie (mettez lui des pattes et il sortira de l'eau pour se mettre à gambader), etc. Alors oui la première phase de jeu semble un peu ridicule (les premiers screens montrent une vue de dessus un peu vieillotte avec des cellules qui gigotent partout), mais les possibilités rencontrées ainsi que les choix à faire à ce moment là vous occuperont bien assez. Comme pour confirmer qu'ils sont fiers de leur moteur permettant de s'adapter à la demande du joueur, Will Wright a annoncé que le titre ne sera pas online, certes, mais que chaque connexion d'un joueur permettra l'upload de sa bestiole sur un serveur mondial. Pire, dans la partie de chaque joueur, l'écosystème s'équilibrera grâce aux bestioles stockées sur ce serveur mondial. Bref, vous avez créé une peuplade carnivore qui bouffe tout à des miles à la ronde. Le jeu viendra alors piocher dans des herbivores plus aptes à se défendre ou à fuire, des oiseaux, ou encore des animaux ne se déplacant qu'en groupe. Bref, la vie ne sera pas facile, et la bestiole ultime n'existant pas, il faudra savoir évoluer.
Un concept pas encore très clair, un gameplay passant du coq à l'âne... Bref, Spore n'est pas terminé. La réalisation en témoigne : si la planète est marrante lorsque vous dirigez une cité, la balade sous forme de cellule est assez moche (voire ringarde), et diriger son animal fraîchement débarqué semble tout aussi vieillot. Bref le concept de Spore est à n'en pas douter génial, et les ambitions des développeurs semblent à la hauteur : création in game de sa bestiole, mise en commun des civilisations comme des animaux créés par les joueurs, etc. Mais il reste pas mal de boulot, notamment arriver à amener chaque jeu au même niveau que leurs modèles : sympa d'avoir un erzatz de Civilisation à un moment, mais s'il pouvait être du même accabit que son modèle (en plus fun, pourquoi pas), ça ne serait pas de refus. Spore a été plébiscité par IGN.com comme meilleur design original et meilleur jeu de l'E3. Esperons qu'ils auront raison.
13 juin 2005 à 16h07

Par Rick28

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