Test : Alexandre : L'heure des Héros - PC

Alexandre : L'heure des Héros - PC
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Loin d'être surexploité, le potentiel filon de la période des conquêtes d'Alexandre le Grand n'a pour l'instant donné qu'un seul jeu moyennement réalisé. Dommage que celui-ci ne vienne s'ajouter à cette liste concise et grotesque.
La sortie du film d'Oliver Stone au début de cette année aura suscité chez certains développeurs une envie de créer un jeu "alexandresque", avec des conquêtes, des victoires... Du STR mou qui gâcha tout de suite la future impression du film, sorti après le jeu en Europe pour cause de traduction ardue. La première gamelle n'empêche pourtant pas la réalisation d'un jeu dans le même cadre, cette fois plus soigné et plus "fun" mais cette fois-ci on est encore plus bas que la première fois.

Kauwaboonga

Le principe est simple : progresser en tapant dans des environnements plus ou moins vastes parsemés de quêtes secondaires. Le principe bien que commun vaut son pesant de cacahuètes mais un problème majeur vient déjà s'opposer à la bonne marche du jeu : une vue trop rapprochée des personnages qui renforce un sentiment exaspérant d'enfermement. Passons le détail et rentrons dans l'histoire. On lance le jeu et arrive une carte de chargement (qui n'indique pas l'avancement du chargement en fait) laide qui marque bien la linéarité du jeu : un trait montre le trajet de l'histoire, sans plus d'explications. Chargement fini, on débarque devant Alexandre dans son palais qui utilise son temps libre en nous faisant un petit tutorial plutôt instructif mais inutile : on apprend comment se déplacer, cliquer et rentrer dans le menu, et c'est parti pour une nouvelle de séquence de chargement pour la première mission, la mise en place de la quête principale qui se voudra aussi linéaire que des épisodes de Santa Barbara.

Ekhékoi?

On incarnera simultanément trois personnages distincts et prédéterminés. Pas de création de personnage qui pourrait identifier le joueur au personnage, tant pis, on se contentera d'Ekhédem, l'épéiste macédonien de renom, de Megaclès, grosse brute sans emploi et Bilikidi, le personnage sans qui les joueurs fans d'arcs et de coups fourbes ne seraient pas intéressés. On notera également la présence d'Alexandre en tant que personnage jouable, mais ses apparitions peu fréquentes et ses compétences presque identiques à celles de l'épéiste en font une figure obsolète du jeu. Le scénario ne consiste qu'en de petites opérations commandos avec nos trois bougres en parallèle avec les conquêtes d'Alexandre le Grand en partant de la Macédoine en arrivant jusqu'en Inde. Le fil décousu de l'histoire et sa linéarité font qu'on rentre péniblement dans le jeu et ses ellipses de missions en missions sans réelles progressions au sein du groupe. Les personnages sont sans charisme au début, ils le restent à la fin.

Xerxès run

On aurait pu s'attendre à quelque chose d'assez classique au niveau RPG et on est servi mais dans une mesure toute autre. Exceptés quelques attributs supplémentaires, le système ressemble en tout et pour tout à un Diablo, avec une arborescence de compétences, des attributs à incidence directe sur le combat mais pas sur le "Roleplay", on est donc loin de titres complexes comme Fallout ou un Baldur's Gate où tout servait à tout faire. Sous cet angle, la ressemblance avec Diablo est frappante : on avance, on tape sans se poser de questions, on ne prête pas attention au scénario car trop banal et on court sur une ligne droite. Ce doit être ce qu'on appelle un Diablo-like, avec pas loin de 5 ans de retard.
Alexandre : L'Heure Des Héros s'illustre ainsi par sa banalité et son manque total d'intérêt pour ce qui fait un bon RPG ou T-RPG de nos jours. A éviter ou à essayer en pensant très très fort à Fallout 3. Je sais, c'est dur...
14 juillet 2005 à 11h42

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Points positifs

  • Jolis effets de compétences (faut bien mettre quelque chose)

Points négatifs

  • Des combats confus, trop rapides, bourrins
  • Un scénario sans surprises
  • Aucune innovation sur le systême RPG
  • Personnages sans charisme
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