Bon alors, c’est vrai que quand on voit la jaquette de ce jeu, puis son prix (30 €), on se dit « oh tiens, un jeu de merde ». Oui, c’est fou comment on a tendance à juger –les gens comme les jeux d’ailleurs– uniquement sur l’apparence. Heureusement qu’on est là pour révéler la véritable beauté des titres. Ou pas.
Un vrai scénario de pirates
Vous incarnez un pirate, un vrai de vrai, méchant, cruel, machiavélique et n’importe quels autres termes identiques. Et vous êtes l’un des deux bras droit du plus puissant des pirates des Caraïbes. Non, pas Barbossa, mais un nom un poil moins original et absolument pas cliché : Barbe Noire (je vous avais prévenu). Avec un nom aussi obscur, il est normal qu’il vous trahisse et que vous finissiez par lui en vouloir. Alors commence votre aventure, rythmée de voyages en bateau, de duels à l’épée, de recherche de pognons et de scènes érotiques. Les personnages sont chouettes, l’histoire est bien narrée, et c’est le principal moteur de votre motivation à vouloir poursuivre dans le jeu.
Une réalisation pourtant bof
Graphismes moyens, animations pachydermiques, interactions avec le décor absentes, beaucoup de failles dans la réalisation vous en conviendrez. Mais en fait, vu le prix auquel vous avez achetez le jeu, tout cela est bien pardonnable. A croire que finalement, il n’est pas besoin d’une réalisation aux petits oignons pour s’amuser. Mais ça fait mal de dire ça, car ça encourage à continuer dans ce sens là. En jouant à Tortuga, tout ce je souhaite, c’est qu’il fasse une suite avec une réalisation à la hauteur. Parce que oui, après avoir regardé une 78ème fois Pirates des Caraibes 1 (qu’est ce qu’il y a ? Oui je suis fan !), lancer Tortuga est un grand plaisir : les phases de bastons, qui constituent la moitié du gameplay du jeu, sont très bourrines, très simples d’accès, très défoulantes, et pas réalistes pour un sous. Et non, effectivement, ça n’a rien à voir avec les scènes d’actions des films de Sparrow, mais bon. Pareil pour les phases en bateau, qui sont un peu plus proches du spectacle cinématographique, mais toujours un trop bourrin puisque vous coulerez parfois 10 navires à vous tout seul. Le pilotage est simplifié à la gestion de deux vitesse (toutes les voiles, la moitié, ou aucunes), et se placer en position de combat (canons vers le côté du navire ennemi) est aisé. On n’a plus qu’à choisir quels cannons armer parmi un panel judicieux.
Donc oui, ça vaut quand même le coup
Donc oui, malgré les apparences, Tortuga est un soft honnête, même un peu plus. On prend plaisir à naviguer, à combattre, à évoluer dans les caraïbes, à faire appel aux krakens pour couler les bateaux, à utiliser les armes à feu sur les ennemis résignés à l’épée, les cocktails molotovs sur les groupes isolés aveuglés, bref, à faire le bâtard, le pirate quoi. Et ce malgré, je le répète, une réalisation minimale, qui assure juste une absence de bugs de collision, mais qui est coupable quand même d’un déplacement lourd du héros qu’on aurait souhaité plus souple, et plus agréable à contrôler.