Test : Paris-Marseille Racing 2 - PS2

Paris-Marseille Racing 2 - PS2
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Dans la vie, il y a les bons, ceux qui réussissent, qui ont une situation, une femme, des enfants, et les autres, un poil moins chanceux, sans travail, moches et sans aucun avenir. Entre nous, où placer Paris-Marseille Racing : Edition Tour du Monde, véritable titan de l’atrocité ? Je crois que même les élèves préféreraient faire leurs exercices de mathématiques plutôt que de subir l’humiliation d’une partie de cette infâme production.
Certains se disent peut-être pourquoi je suis si méchant dès le début avec ce jeu. Je pourrais lui laisser sa chance, après tout, les pauvres gars de Davilex se sont démenés pour nous livrer un bon jeu de caisses. Oui, il y a de la volonté chez ces bons néerlandais, mais comme on dit, la volonté ne fait pas tout (sinon, nos amis manceaux seraient premiers du championnat de L1). Je me suis senti, malgré tout le fardeau qui m’est confié, obligé de rédiger ce test, rien que pour vous prévenir du danger résidant dans le soft. Certains (dont moi, j’avoue) sont tombés dans le panneau avec les opus précédents, ou un seul d’entre eux pour ceux qui auraient pensé, à raison, que c’est une arnaque. Les précédentes moutures sont toutes aussi originales les unes que les autres (Europe Racing, USA Racing, Paris-Marseille Racing 1) et c’est pour nous sortir avec les honneurs de ces combats pécuniaires meurtriers qu’il fallait que je m’affuble de ce test. Je ne sais pas vous, mais pour moi, cela va beaucoup ressembler à une argumentation en trois grands points résumant les défauts pour lesquels j’ai fait des cauchemars pendant une semaine, et un paragraphe tout aussi petit que le sexe du Manneken Pis pour les résumer : pour ceux qui ne souhaiteraient pas être victime d’une violente crise d’urticaires, reportez-vous sans plus tarder au dernier paragraphe.

Le principe

J’ai longuement hésité pour sélectionner le titre de ce paragraphe ; j’avais le choix entre la mort ou la honte (comme dans ce bon vieux Taxi). J’ai préféré la honte : il y a en effet un principe dans PMR, et non des moindres : gagner une course pour améliorer son bolide et gagner la suivante pour…enfin, vous comprenez tout l’intérêt que l’on doit porter au principe, modèle d’originalité et de difficulté de compréhension. Pour mener à bien vos missions, divers bolides s’offrent à vous, de la célèbre voiture hyper connue chez nos amis islandais en passant par la voiture pilotée par le champion non moins célèbre ougandais lors du rallye du Mozambique il y a cinq ans. Vous me direz, pourquoi ne pas avoir laissé la licence à ce jeu si bon ? Les constructeurs automobiles, conscients du potentiel du moteur physique, n’ont pas voulu voir leur voiture dans un piteux état, comme dans Gran Turismo d’ailleurs. C’est vrai que voir, au grand maximum, un capot fumer lors de l’état « critique » de la voiture, cela rend l’image de celle-ci grandement entachée. Puisqu’on y est, je vais maintenant continuer mon argumentation sur ce jeu grandiose en parlant de la technique.

Davilex ou le mythe d'une technique sans faille

Les génies de Davilex en rêvent depuis longtemps : offrir un soft regroupant Gran Turismo (graphismes), Need for Speed (flics et course en ville) et Burnout (vitesse). Seulement voilà, à vouloir jouer sur tous les tableaux, on finit par s’embourber dans la mayonnaise. Les voitures, fidèles à la réalité, nécessitent seulement un complément oculaire (lunettes, lentilles…) pour qu’on les voit nettement. Non, je suis quand même un peu méchant, car, même si elles ne sont constituées que par des amas de pixels colorés, elles peuvent être distinguées. Les bugs, qui sont censés être réduits à néant dans tous les jeux, trouvent acquéreurs chez Davilex. Décidément, cette société est digne de l’armée du Salut ! Quand, en course, on voit la combinaison courante de clipping et de bugs, on ne peut que rire. Le rire est si fort que l’on en viendrait presque à appeler Bigard pour son futur sketch. Lors de courses avec des amis (même s’il faut employer toutes sortes de supplices pour les convaincre de venir), on s’amuse même à concourir pour la palme du plus beau bug, et, croyez-moi, la lutte est serrée.
Encore dans le côté technique, on peut voir la monstruosité du moteur graphique lors de ses phases de « cascade ». Quelques planches sont parsemées dans les courses en guise de tremplins, et là, on est capable d’effectuer des sauts à faire pâlir Rémi Julienne en personne, même avec une vache à lait ! Apparemment, Stuntman a également servi de modèle à ces bons néerlandais en mal d’imagination et de créativité… L’intelligence artificielle est clairement une des réussites du titre…pour tous les manchots. Les flics, qui sont censés mettrent l’ordre dans les villes, la bousillent encore plus, ils jouent du capot avec les civils qui, eux-mêmes, semblent avoir l’esprit kamikaze (ils n’hésitent pas à vous bloquer). Bref, cela devient pathétique quand on constate que rallier la course en première position résulte de la chance, voire de l’exploit.

La bande-son est relativement exceptionnelle, si on se base sur la relation avec les bienfaits médicaux que procureraient l’absorption d’une tartelette à la fraise. Les musiques sont nullissimes, répétitives. Même la compagnie créole vendrait plus de CDs de ses chansons. Quant au DJ, à force de vouloir avec la « djeunz attitude », il en devient émouvant de pitié, il s’embourbe seul dans des phrases que Joey Starr ne pourrait comprendre.

Une conduite plus que banale

Tous les bons jeux de courses proposent des conduites excitantes, où chaque joueur parvient à trouver du plaisir personnel, une satisfaction d’avaler les virages en frôlant les bordures etc. Ici, la médiocrité de la maniabilité baigne dans une mare remplie d’une substance immonde. Aucun plaisir ne se dégage de la conduite de ces voitures. Le type de conduite ne varie presque pas entre les voitures. Que l’on conduise une Mini ou une pseudo Ford Focus, c’est sensiblement la même chose. Rendez-vous compte que cela revient à dire que Schumacher conduit comme mon cousin dans son tricycle. D’accord, la prise en main du soft est immédiate, mais les sensations sont aussi plaisantes que de préparer un repas gastronomique à sa belle-mère. C’est dommage, cela aurait pu faire un bon point pour le jeu(le seul d’ailleurs). De cette maniabilité désastreuse, il ne faut pas être issu de Mathématiques supérieurs pour en déduire que finir les courses est barbant, et que donc, la durée de vie est aussi éphémère que la petite bestiole du même nom.

Mais alors, que retenir de PMR2 ?

Au risque de vous surprendre, il faut connaître PMR 2, dans le sens où c’est le jeu le plus nul qu’ait jamais connue la PS2 à ce jour (pire que Fantavision, c’est dire…). C’est dans le cadre d’une culture générale enrichie. Les graphismes sont d’une triste laideur, le gameplay ne transmet aucune sensation digne d’un jeu de course, et la durée de vie est telle qu’on se demande si, pour cinq minutes, soixantes euros valaient bien l’investissement. Je crois que, même pour le pire de vos ennemis, vous ne devez débourser une telle somme : avouez que la blague, ça fait cher, et ça ne remplace pas un bon vieux fromage dans la trousse (ndr : je ne me sens pas visé). Remarquez, peut-être que PMR 2 n’est pas un jeu, mais un message venu d’une dimension parallèle, d’une provenance lointaine tandis que Davilex serait rentré en contact avec les habitants de la planète Zorg-6. Rien est moins sûr, mais ce qu’il est, c’est qu’il ne doit pas quitter les bacs de votre magasin : c’est une question d’humanité, de sauvegarde de notre patrimoine videoludique.
Bon, voilà mon argumentation terminée. Que faut-il en tirer alors ? Pour ceux qui n’auraient pas lu le supplice que constitue la lecture du test, je vais faire un bref résumé : mauvais, mauvais, mauvais, à tous les niveaux. Et à éviter si on veut mourir tranquille…
05 mai 2004 à 20h02

Par

Points positifs

  • *bip* le numéro que vous avez demandé n'es pas attribué, veuillez..

Points négatifs

  • Pseudo-licence honteuse
  • Graphismes laids
  • Maniabilité mauvaise
  • Un peu tout le reste
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