Test : Beat Down : Fists of Vengeance - PS2

Beat Down : Fists of Vengeance - PS2
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Grandement influencé par la série des Def Jam Vandetta et par les déboires mafieux de l’Amérique de l’Est, Beat Down Fists of Vengeance se veut être un beat’em all novateur et intuitif. Alors si vous aimez casser des dents, briser des côtes, molester les victimes et lapider les flics, préparez votre PS2, car ça va saigner.
Beat Down : Fists of Vengeance, aurait très bien pu être directement catalogué dans la catégorie des jeux reprenant ce qui se fait de mieux sur le marché, histoire d’arracher une part du gâteau, et finalement, euh il aurait en effet fallu le considérer comme tel. Car même si quelques idées sont subtiles et intéressantes dans sa conception, le titre de Capcom aura bel et bien du mal a conquérir les joueurs consoleux, déjà bien servis dans le domaine des beat’em all. Alors bouse ou pas bouse ? Glop ou pas Glop ? Admis ou recalé ? Cool ou pas cool ? Super ou « ferme ta bouche avec tes questions qui cassent les noix » ?

Ouah 5 scénarios différents ! Ah ben nan en fait

Nous voila à Las Sombras, ville meurtrière où il n’est jamais bon de sortir la nuit, ville ou le seuil de violence ferait jouir les patrons de TF1, bref, Liberty City euh Las Sombras, c’est vraiment pas fait pour les chochottes. Une fois la première partie lancée, on se doit de choisir le personnage que l’on incarnera pour le reste de l’aventure, les styles sont divers et variés, les caractères aussi ainsi que quelques coups spécifiques à chacun. On aura donc le choix comme personnage masculin entre Raven, le pervers sanguinaire au méthodes de caïd, Jason G le colosse noir américain ne faisant pas dans la dentelle, et Aaron, qui cache sa bestialité derrière un visage d’ange et une attitude des plus calmes. Pour les donzelles, Lola sera de la partie avec son regard meurtrier et son agilité de félin, ainsi que Gina, assez intellectuelle mais sachant tout de même sortir les poings quand il le faut. De toute façon, qu’importe le perso choisi, le jeu commence de la même façon : vous serez piégé avec votre bande par votre propre gang dans un entrepôt assez glauque, ça commence mal quoi. Tout ça à cause du coquin Zanetti, l’homme le plus puissant de la ville en a en effet assez de voir votre tronche. Votre tache est alors toute trouvée : lui faire la peau. Le seul hic, c’est que même si chaque personnage a une histoire différente, on se retrouve à faire quasiment toujours la même chose, les différences ne sont donc pas super jouissives, on s’attendait à beaucoup mieux, mais au moins ça a le mérite de prolonger le durée de vie.

Outre la trame scénaristique décomposée en chapitres, le titre de Capcom propose d’accomplir de nombreuses missions (50 au total) qui vous permettront d’arrondir vos fins de mois. Pour cela, il faudra parcourir de long en large la ville à la recherche de mâchoires à déboîter, certes au début c’est marrant, mais à force ça devient très vite saoulant car Las Sombras est loin d’être un lieu où les ballades sont jouissives. C’est bien beau donc, de s’éloigner de la quête principale quand on le souhaite pour se faire un peu de blé, mais quand ça ne sert quasiment à rien mis à part débloquer quelques soutifs, on repassera.

Tape moi dans le ventre et je te dirais qui tu es

En ce qui concerne le Gameplay, on ne peut pas dire que Beat Down ne cherche pas à innover, mais malheureusement ces nouveautés sont toujours placées au second plan, derrière des banalités sans fond. Dans le jeu, en mode combat normal, on ne fait que taper frénétiquement sur les boutons sans réelle envie de sortir les combos proposés, bien qu’il y en ait un très grand nombre. Le fait de pouvoir effectuer des lancers ne change absolument pas la donne, on cogne, on cogne et on cogne. Il faut néanmoins noter que l’on peut saisir tout ce qui traîne au sol, ou sur un ennemi pour s’en servir comme arme, on va alors du couteau au sabre en passant par la poutrelle et diverses battes. Il est d’ailleurs possible de les attribuer dans l’inventaire à une des gâchettes pour pouvoir garder et sortir l’arme quand on le souhaite, comme il est aussi possible d’attribuer l’autre gâchette à un objet divers qui sert à soigner ou à décupler ses forces, avec parfois des effets super chiants (boire une bouteille d’alcool remontera votre vie mais le jeu sera au ralenti pour votre personnage, ce qui rend évidemment les combats à votre défaveur). Heureusement, il existe un autre système de combat, old school, semblable au système qu’utilisent les jeux de baston de nos jours : deux personnages vus de coté qui se tapent dessus. Des lors il faut alterner entre une garde haute et basse, et l’attaque. Avec toujours la possibilité de sortir des armes et d’en ramasser, et logiquement, le joueur ayant un couteau est beaucoup plus avantagé que celui qui combat mains nues. Autre détail sympa, quand vous ou un de vos trouffions se fait clairement amocher, il est envoyé automatiquement à l’hôpital, ce qui fait baisser votre fierté et votre respect dans la « té-ci ».

Quand il ne combat pas, notre petit voyou en culotte de velour pourra aller s’empreigner de la dernière mode contre quelques dollars. Non seulement changer d’habits vous rend plus classe, mais en plus cela fait baisser un petit indicateur de discrétion, auprès des flics et des gangs concurrents, pour ne pas être reconnu bêtement dans la rue. Et pour vous faire de l’argent obligatoire à votre survie, il faudra soit fouiller vos victimes, soit effectuer des missions donc, ou soit demander carrément aux gens dans la rue, si ils le prennent mal, tabassez les, subtil. Et justement, les passants jouent un rôle très important, on peut tous les interroger, pour leur demander des infos ou les provoquer. D’ailleurs lorsque vous vous battrez contre un adversaire qui fait partie d’un gang, l’option négociation sera activée. Par ce moyen, une fois votre assaillant affaibli, vous pourrez le choper pour lui extirper ce que vous voulez, et même pire, on peut le tabasser à mort en choisissant l’option Beat Down. Même en n'étant pas partisan de l’anti-violence, on peut trouver que cette option est exagérée, car massacrer à mort un mec qui vous supplie de le laisser partir pour un jeu « seulement » interdit aux moins de 16 ans, c’est pas comme ça qu’Hillary va laisser en paix de domaine des jeux vidéos.

Toi aussi, crée ton propre boys band

Un des bons points positifs du jeu réside indéniablement dans la gestion de votre gang, c’est jouissif, bien pensé et réaliste à la fois. Car pour mener à bien votre besogne, il vous faudra absolument recruter des vilains filous. Les choix sont alors multiples, vous pouvez choper la liste noire des plus grands délinquants de la ville pour les appeler, créer des liens et les recruter. Ou alors utiliser la manière forte, c'est-à-dire repérer quelqu’un d’intéressant dans la rue, et lui proposer carrément d’être votre esclave. Si il refuse, il suffit de le bastonner jusqu'à ce qu’il accepte. Il faut savoir qu’on ne peut recruter que deux olibrius, et que chacun peut avoir des spécificités assez cool, par exemple certains peuvent voler des voitures, pour rendre vos trajets moins pénibles, certains sont experts en baston, en armes blanches…ect. Une fois votre mini gang créé, vous deviendrez non seulement beaucoup plus fort qu’en étant tout seul, mais vous gagnerez de l’influence et du respect en ville, les autres gangs ne vous chercherons pas des noises tous les quarts d’heure. Donc, le fait de pouvoir choisir n’importe quel badaud renforce un sentiment de liberté qui était jusqu’ici très limité dans Beat Down, en plus, rien qu’à imaginer un système de ce type dans un GTA… brouaaahah.

L’intertitre qui lamine ta face

Abordons maintenant le coté graphique du soft et soyons fous en allant droit au but : c’est rudimentaire. Les développeurs ont fait leur boulot sans se donner, le minimum quoi, même si le jeu semble utiliser le moteur de Devil May Cry 3 : Dante's Awakening, en beaucoup plus pauvre. Les interprètes marchent comme des mannequins coincés de l’arrière train, et leurs mouvements ont été motion-capturés à partir de singes. Etrangement, seuls les personnages principaux bénéficient d’un rendu soigné, avec des visages bien modélisés et qui peuvent se dégrader en prenant des coups alors que le boulet de base qu’on affronte au coin de la rue est modélisé avec quatre pauvres polygones. De plus, le jeu est tellement sombre qu’il pousse à mettre la luminosité de la télé à fond pour y voir quelque chose, et les décors sont loin d’être des fourmilières : un bloc carré marron avec 2 fenêtres et vous avez un immeuble. Et comble de l’extase, les temps de chargement sont infinis et surtout très nombreux.

Pour la bande son, ce n’est pas la grande classe non plus, quelques samples de rap passent en fond sonore à l’infini, les musiques d’ascenseurs font légion et les doublages seulement en américain sont assez caricaturés. Le pire c’est qu’ils ont même eu la flemme de tous les effectuer, quelques passages du jeux se font carrément comme dans les premiers Final Fantasy, on doit tout lire d’un français ultra censuré. Car dans certaines cinématiques ou on a le droit au luxe des doublages, il n’est pas rare d’entendre un « son of a bitch » traduit en « cancrelat » ou « petit mesquin », la grande classe…

L’histoire de chaque personnage se finit très vite, et on n'a pas forcement envie de recommencer avec un des quatre autres étant donné qu’il s’agit à peu de choses près de la même chose. La durée de vie est donc moyenne, malgré les missions qui sont une assez bonne alternative. Hors de l’histoire, on peut s’amuser à jouer à plusieurs en mode combat classique, c'est-à-dire en 1 contre 1, mais le plaisir est quasi inexistant, dommage.
Même si il n’attirera pas le grand public (c’est souvent le cas des jeux non surmédiatisés), Beat Down Fists of Vengeance est un jeu qui mérite de percer, rempli d’innovations. Malheureusement, de gros défauts viennent entacher le tableau ce qui rend le jeu parfois très chiant, pénible à jouer. La faut donc choisir entre faire le grand saut et acquérir le jeu en défiant ses lacunes, ou bien attendre une improbable suite en retournant pleurer devant Street of Rage et Fatal Fury
17 octobre 2005 à 09h15

Par

Points positifs

  • Se veut novateur

Points négatifs

  • Parfois ennuyeux
  • Les temps de chargement
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