Test : Commandos Strike Force - PS2

Commandos Strike Force - PS2
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C’est sur une aprem’ enfermé dans le noir et à manger des pizzas que mon compagnon et moi-même avons décidé de re-sauver le monde des invasion nazis. Pour ça, il a fallu se mettre dans la peau d’un espion, bien coiffé et adepte du silencieux, d’un béret vert qu’on préférera appeler « le gros bourrin » par la suite, et un sniper qui… snipe, ouais. Mais vachement bien cela dit, car comme il le dit si bien « c’est vrai que je suis doué ». Allez les gars, on est parti !
Commandos Strike Force, c’est avant tout l’ambition de proposer des missions réalisables grâce à l’utilisation judicieuse de nos trois touristes américains que l’on peut incarner tour à tour d’une simple pression sur le bouton triangle. Un bourrin pour faire des diversions, un espion pour l’infiltration, et un tireur d’élite pour couvrir les arrières de tout ça. Si ça parait alléchant sur le papier, c’est en réalité trop sous-exploité et il faudra chercher les arguments de ventes ailleurs. Remarquez, on est là pour ça…

Le sniper, c’est le philosophe du groupe

Armé de son fusil et des répliques les plus ridicules du jeu, le sniper fait office d’ange gardien de ses collègues. Très indépendant, il faudra la plupart du temps l’occuper à se rendre à un point en hauteur en passant subrepticement derrière les ennemis, en égorger un ou deux fissa, et ne plus se montrer, rester planquer, afin d’en aligner le plus possible depuis sa position. S’il est un outil qu’on pourrait juger indispensable, le fait est qu’une fois libéré de notre emprise il soit incapable de sniper tout seul (ou même de se défendre), il nous est impossible de compter sur lui pour continuer le travail de couverture. Vous comprenez la frustration. Il n’empêche que son utilisation n’est pas exempte de sensation et on retiendra par exemple l’effet de ralenti qu’on perçoit à travers la lunette de notre arme lorsqu’on décide de retenir sa respiration. Très réussi.

Le béret vert, c’est Sylvester Stallone

Le béret vert, de par ses répliques de brutes qui se veulent celles d’un homme méfiant vis-à-vis de l’espion, est le personnage qui détruit ce qui reste du peu de mise en scène qu’il y a dans les cinématiques. C’est bien simple, déjà que celles-ci sont animées par nos personnages répétant en boucles des gestes maladroits et rétorquant des répliques toutes pourries (sûrement faute à la VF), notre gros bourrin enlève le peu de crédibilité avec des gestuelles ridicules qui ne collent pas du tout avec ce qu’il raconte. C’est clair et net, à ce niveau là, le jeu a deux ans de retard. Je pensais que le temps des VF ratées était révolu aussi, Strike Force démontre le contraire…
Cependant, notre soldat est là pour donner les sensations les plus défoulantes du jeu. Avec lui, ça devient du Medal of Honor, en moins bien, certes. Cela dit, il ne faut pas tellement le prendre comme ça. Etant donné que les missions sont souvent (mais pas toujours) des missions en équipe, passé du point de vue du béret vert signifie passé à la phase nettoyage de la mission. Adieu, du coup, aux tensions générées par l’infiltration des deux autres ; adieux au stress de l’espion qui doit nettoyer toute une zone à la corde à piano ; adieu au souci du manque de munition du sniper qui en a tout juste assez pour libérer le chantier. Le béret vert offre la partie détente de la mission, dans la plus pure tradition des FPS bourrins. Et tant que ça marche, on ne s’en plaindra pas, la faute au peu de résistance des ennemis qui tombent sous le choc d’une seule balle.

L’espion, le roi de la farce

C’est le pro de l’infiltration, n’hésitant pas à reprendre toutes les méthodes d’un agent 47 : corde à piano, déguisements ennemis, pistolet silencieux. L’espion à lui seul concentre 80 % de l’intérêt du jeu. Sans rire, coller une balle à un officier de dos après lui avoir fait croire que vous étiez son supérieur, y’a de quoi rendre jaloux Mister Fisher ! Car tout le travail de l’espion consiste à faire agir l’ennemi comme on le veut, que ça soit en le forçant à regarder dans une autre direction que celle que prendra notre sniper par la suite, ou bien en rameutant tout le monde en un endroit précis grâce à une diversion pour laquelle on aura été obligé de se rendre en plein milieu des forces ennemies. Diversion qui entraînera le gros des troupes dans les filets du « gros bourrin » avec qui on pourra user de la Thompson à foison. Bref, vous l’aurez compris, l’espion, c’est un petit peu l’élément clé du gameplay, sur qui repose l’efficacité avec laquelle la mission devrait réussir.

Quelle drôle d’équipe

Le problème avec Strike Force, c’est qu’il déçoit dans le fait où, au final, aucun des trois personnages n’est indispensable. Si on veut, on peut finir toutes les missions avec le béret vert, à la bourrin, tant qu’il est jouable. Et lorsqu’on veut élaborer des stratégies parce qu’on souhaite utiliser à bon escient nos trois gugus, on regrette qu’ils n’aient aucune prise d’initiative une fois que ce n’est plus nous qui les contrôlons. Si en vue de dessus comme au bon vieux temps c’était évident, ici, ce n’est pas très malin. Strike Force est juste une blague pas drôle, nous ayant fait rêver à un concept qui aurait pu se révéler extra, mais qui manque au final singulièrement de profondeur. Reste qu’il est assez bien réalisé, avec une IA des ennemis assez pointue lorsqu’il s’agit de bien réagir face à notre espion et à ses agissements, avec un système de hiérarchie qui fait que moins on est gradé, plus on a de chance de se faire repérer. Il y a de quoi s’amuser, mais pas comme on l’aurait souhaité. Strike Force déçoit, un point c’est tout.
Vous rêviez d’un Commandos-like façon FPS ? Moi aussi. Et j’en rêve toujours. Car si Strike Force vous distraira par ses missions assez intéressantes, notamment celles qui mettent en scène l’espion, vous regretterez par contre le management simultané des trois compères jouables auquel on s’attendait à bien plus d’ambition de la part des développeurs. Et c’est sans compter une mise en scène qui a deux ans de retard, des intérêts de missions complètement débiles (« allons sauver Fabrice dans l’hôpital, il sert à rien mais c’est notre ami ! ») et un doublage sacrément pourri.
19 avril 2006 à 08h44

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Points positifs

  • De bonnes sensations avec chaque perso
  • Des missions réussies

Points négatifs

  • Le manque de profondeur du gameplay
  • Des mises en scène impressionnantes de ridicule
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