Test : Tourist Trophy - PS2

Tourist Trophy - PS2

Tourist Trophy - PS2

Genre : Simu de motos

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Tel l’épique chevalier blanc, quémandant bravoure et vaillance, les belluaires de grosses cylindrés de compétition demeurent sans vergogne de chevronnés gladiateurs contemporains, domptant avec allégresse des monstres mécaniques toujours plus technologiquement ébouriffants. De ce sport aux allures divines, l’art vidéoludique s’est trop peu découvert de messies, surtout en ce qui concerne nos salons, ou demeure incontestablement un cruel manque de ces fameuses homériques excursions motorisées.
Apres cette intro bien pourrie sensée démontrer à quel point certains rédacteurs de sites généralistes (l’un d’entre eux étant, par exemple, la soi-disante la référence du genre…) se prennent pour des réincarnations de poètes du 17ème, passons donc a quelque chose du plus sérieux, en l’occurrence ce Tourist Trophy tiens, puisque c’est de lui qu’on parle aujourd’hui. Bef, il faut dire que Polyphony ne se lance pas dans le n’importe quoi avec ce jeu de moto, entre la volonté de se démarquer de sa célèbre franchise (le studio japonais est sans aucun doute le plus connu des développeurs n’ayant crée qu’une seule série, assurant le succès de la boite) et celle de pomper des parts de marché dans un genre qui n’a pas encore trouvé les billets verts du grand public, tous les éléments semblent profiter au protégé de Sony. Reste à voir si le jeu en vaut réellement la chandelle.

Un Gran Turismo sur tricycle

Premier contact : Tourist Trophy semble en avoir dans le ventre, l’intro est sublime, et l’ambiance générale du soft semble soignée. Malencontreusement, des l’entrée dans le mode Arcade, on prend un coup de genou dans les noix en voyant que les développeurs n’ont fait que transposer tout Gran Turismo 4 dans ce Tourist Trophy. Tous les circuits sont les mêmes, il n’y en a qu’un de nouveau, un seul, celui de Valence en Espagne, qui a dit foutage de gueule ? Aussi, vous me direz que GT4 proposait un panel impressionnant de circuits, et c’est bien vrai, seulement, ces circuits étaient carrément destinés aux automobiles, ici, les sensations ne sont donc pas du tout les mêmes. D’ailleurs, qu’est ce qu’on a l’air con lors des courses urbaines… Autre merdasse, les concepteurs ne se sont même pas donnée la peine de balancer un HUD différent, tout est comme Gran Turismo, les menus sont identiques, les icônes pareil, même quelques musiques. La seule solution à tout ce merdier doit résider dans le fait que les japs ont bâclé l’habillage du jeu pour se consacrer uniquement au gameplay, enfin on croise les doigts…

Humgf… ben… euh… c'est-à-dire que… m’enfin… voila quoi… argh mais bon…

Enfin une moto entre les doigts, aahh. Première sensation, c’est lourd ! On sent vraiment le poids de la moto, le fait qu’il est difficile de la manier, que ce soit une bête de course ou un pauv’ scooter. Apres quelques tours on s’y fait, les freinages sont assez durs à bien maîtriser, même si ça aurait pu être beaucoup plus dur si le combo frein avant/frein arrière avait été mieux géré. On peut aussi appuyer sur L2 pour forcer le pilote à se coucher sur la moto, par exemple pour sortir des virages le plus vite possible, ou bien se la jouer à la Joe Bar Team, le nez dans le guidon. En parlant style, les roues, que ce soit de la roue arrière ou de l’avant, sont aussi effectuables. Le pilotage est donc assez réaliste, on ne cesse d’enchaîner les tours pour améliorer son chrono, c’est sympa, et y’a pas vraiment grand-chose à dire, sauf peut-être les chutes, ou il faut vraiment y aller pour se vautrer. La douloureuse vient comme par magie de l’IA (nooon ?), déjà que les concurrents sont très peu nombreux (maximum 4 motos par course…) mais en plus ils se comportent comme de réels abrutis, comme des Lemmings, à se suivre à la file indienne, ne bougeant jamais même si vous leur rentrez dans le fion. Mais, on fait vite abstraction de ceux-la pour prendre un vrai bol de plaisir en conduisant seul en tête.

Pour les modes de jeu, le mode Gran Turismo s’est bien sur transformé en mode Tourist Trophy, et à la surprise générale, il se démarque assez de son homologue auto… en pire. En effet, il n’y a plus d’argent, plus d’amélioration possible, que dalle. On passe d’abord les permis, puis on essaye de gagner des motos par le biais de défis à la cong dispo chez chaque constructeur. Pour gagner telle moto, il faut battre le record du tour en la conduisant, ou effectuer une épreuve qui consiste à doubler une cible, bref c’est pourri. Un fois des motos acquises, on se lance enfin dans les courses, et divers trophées, beaucoup trop ennuyants et peu nombreux pour que le plaisir soit durable, ce qui rend le mode Tourist Trophy incroyablement linéaire et court. Le mode photo quant à lui ne permet pas de raviver la flamme, et passer par la solution Arcade provoque de graves séquelles mentales. Autrement dit, on se fait grave chier, surtout que bien sur, Polyphony n’a encore une fois pas daigné nous offrir un mode online, alala.

Wesh gros, rien qu’tema comment jme la joue grave sa mère

Un des points m’ayant le plus agréablement surpris dans ce Tourist Trophy réside simplement dans les multiples possibilités qu’offre le jeu pour customiser son ego pilote virtuel, c’est vraiment sympa et ça inspire du bon pour le futur Gran Turismo, qui devra obligatoirement proposer un vrai mode carrière, à la TOCA par exemple. En fait, il y a deux principales catégories de modification, l’allure du pilote, et sa manière de piloter. Pour le premier choix, on dispose en fait de 4 slots de tenues, les deux premières sont des combinaisons de pros, les deux dernières des habits civils contractés, par exemple un blouson en cuir, un jean, un casque, des gants et des bottes, qu’on sélectionnera selon les motifs et les couleurs. C’est quasiment la même chose pour les combinaisons, mais en plus gai, euh gay. La seconde option de personnalisation est plus classe, et bien que peu utile, elle devrait faire bander tous les motards habitués aux grosses cylindrés. Il s’agit en fait de modifier l’orientation du pilote sur la moto, comment il conduit et comment il manie la moto. Et la, c’est vraiment complet car tout y passe, de l’angle d’ouverture des jambes lors des virages, à celle des bras, le positionnement avant/arrière, à quel degrés se pencher, se courber…etc. C’est vraiment bien foutu, et c’est avec beaucoup de plaisir qu’on s’amuser à s’imiter, à essayer de recréer comment on se tient soi-même sur une moto.

O sole mioooo

Techniquement, Polyphony Digital oblige, Tourist Trophy s’impose comme référence graphique, non pas que le jeu est une merveille pour les yeux, mais plutôt car la concurrence ne fait pas mieux. Les motos sont très détaillées, et les ralentis n’ont pas à rougir des véritables retransmissions télévisuelle telle leur réalisation est soignée. En revanche, on aurait pu espérer, à défaut de n’avoir pas des masses de nouveaux circuits, que ces derniers soient re-liftés au goût du jour, ce qui n’est évidemment pas le cas, tout reste absolument identique à Gran Turismo 4. Heureusement, les animations des pilotes sont assez bien rendues, même si les chutes auraient pu être plus convaincantes, et rien ne fait défaut à la panoplie du Valentino Rossi virtuel. Par exemple, les faits de voir le pilote jauger l’accélérateur, presser les freins, changer les vitesses au pied, se coucher pour améliorer l’aérodynamisme, sont des facteurs d’un jeu relativement bien soigné jusqu’aux détails, ces mêmes détails qui font justement la différence.

Coté son, on est bien sur loin de l’exhaustivité de Gran Turismo 4, mais le titre japonais n’est pas pour autant si morose musicalement. Si les grands auteurs bien commerciaux sont inexistant, la bande-son a néanmoins le privilège de recueillir quelques perles bien disséminées, qui enchantent ces intrépides chevauchées de… oula v’la que ça me reprend… Brouuaaa. Bon, ah oui, l’ambiance sonore est agréable, les rugissements des cylindrées semblent être bien réalistes, même si les motos ne « chantent » pas vraiment, pas super quand on veut se la peter. M’enfin, c’est déjà carrément plus sympa que les traditionnels bruits de moustiques dont nous a habitué la série des Moto GP de THQ, à moins qu’il ne s’agissait des mêmes Moto GP, mais ceux de Namco ? Arf, j’en sais fichtrement rien moi… et lâchez moi avec vos détails, la, non mais.
Au final et presque comme prévu, Tourist Trophy rassure et déçoit, dégoûte et enchante. Certains crieront au scandale en le définissant comme une pale copie de Gran Turismo 4 version moto, et ceux-ci auront raison, pendant que d’autres se courberont devant le réalisme du jeu, du jamais vu sur console, et les partisans de cette option seront eux aussi dans le vrai. Rien n’empêche qu’on en attendais bien plus, et que le soft de Polyphony demeure un coup d’épée dans une gelée visqueuse. Comprenne qui pourra.
05 juin 2006 à 22h00

Par

Points positifs

  • Réaliste
  • Assez beau
  • Large choix de motos

Points négatifs

  • IA à chier
  • Copie de GT4
  • Nombre d'adversaires risible

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