Test : Psychonauts - PS2

Psychonauts - PS2

Psychonauts - PS2

Genre : Action/Plate-forme

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Façonné dans l’ombre la plus totale, Psychonauts est une œuvre qui attirait les convoitises lors de ses prémices, comme un ressentiment d’une future grande épopée de la part du public. Finalement sorti, le titre de Tim Schaffer est tout bonnement jouissif, notamment de par son ambiance volontairement décalée, son humour fracassant, et surtout grâce à la patte magique de son génial créateur.
Annoncé quand même pour 2002 (on était donc pas loin du vaporware), Psychonauts fut d’abord une exclusivité Xbox, avant de passer aujourd’hui sur PC et PS2. Sûrement car le studio qui s’occupe du jeu, Double Fine Productions crée par Tim Schaffer, fait encore dans ses couches et a besoin d’une assez grosse aide pécuniaire pour démarrer avec entrain dans l’univers vidéoludique, et c’est vraiment tout le mal qu’on leur souhaite à la vue de la qualité de leur tout premier jeu. Pour en revenir au monsieur Schaffer et débroussailler la mémoire des vieux briscards, il est bon de se remémorer les faits du bougre, auteur émérite des cultes et poilants Full Throttle et Grim Fandango, sortis au temps ou on dansait sur de la Dance, et reconnus pour leurs styles si… particulier mais néanmoins terriblement attachants. C’était donc avec un conséquent enthousiasme que l’on attendait le nouveau projet de l’ami Tim, et force est de constater qu’en presque 10 ans, il n’a pas changé d’un poil de cul.

Quand je serais grand je serais Psychonauts

Psychonauts nous place aux commandes de Razputin, un soldat étriqué de l’esprit au look plus que familier, possédant d’incroyables dons psychiques, malgré son jeune age. Confronté à de graves problèmes familiaux par le fait que son père hait les psychiques car ils ont maudit sa famille, Raz’ entreprit de s’enfuir afin de rejoindre le plus prestigieux des camps formant les Psychonauts, ces incroyables combattants aux dons métaphysiques. C’est donc au « Roc-Qui-Murmure » que Raz débarque pour accomplir son rêve de toujours, mais à peine arrimé, il comprend que les profs du camps ont l’intention de le ramener chez lui des le lendemain, ce qui ne lui laisse qu’un jour pour cravacher à mort et obtenir le plus d’expérience possible. Malheureusement ou plutôt heureusement, cette journée sera riche et événement, un des prof complote une trafic onéreux de cerveaux d’enfants, et Raz, seul rescapé, a le sort de tout les enfant entre ses mains. Aidé par Ford Cruller, le plus célèbre des Psychonauts, Raz devra donc parcourir les esprits les plus tordus, afin de sauver tous les enfants du camp d’une débilité certaine. Wow.

Un jeu à en faire bander Sigmund Freud

Le Gameplay de Psychonauts est un modèle de simplicité mêlé à une facilité d’appréhension optimale. Comme dans tous les jeux du genre, le héros passe la plupart de son temps à sauter partout faisant ainsi fi des divers dénivelés géographiques. Raz’ se manie avec aisance, interagit avec son environnement, détruit tout un tas d’objets divers et ses mimiques sont vraiment très mignonnes. Le but des niveau est toujours établi dans la banalité, on part d’un point A pour arriver au point B pour y affronter un Boss, réussissant entre temps les nombreux objectifs, collectant les abondant objets disséminés dans les esprits les plus absurdes, découvrant les cauchemars refoulés des hôtes visités, voire les fiertés accumulées, et déjouant d’insensées énigmes, le tout dans un level design tout droit sorti de l’esprit d’un fou. Les Boss justement, demandent chacun un effort de réflexion afin d’en venir à bout dans les meilleures conditions, de même pour les énigmes, les esprits de personnes légèrement folles vous rendront justement fou. Jusque la, rien à redire. De plus, les minis-quêtes sont faramineuses, marrantes et bien pensées, collecter absolument tous les items doublera la durée de vie du titre, et dire que des pouvoirs cachés pullulent à l’ombre des joueurs lambdas… On regrettera quand même que les combos ne soient pas très poussés, car tel Mario, Raz ne peut effectuer qu’un enchaînement de coups de poings, et une attaqué sautée, sans compter les attaques psychiques.

Etant un psychique de talent, Raz pourra apprendre diverses techniques mettant en scène ses dons spéciaux, comme léviter, tirer des rayons laser comme Cyclope ou Superman, devenir invisible, créer un bouclier, contrôler les objets, les faire brûler… Dès lors, durant les phases de jeu, seulement 3 de ces capacités sont utilisables, affectées aux 3 touches spéciales. Il faudra donc utiliser des bons pouvoirs au bon moment, et contre les bonnes personnes, heureusement, les changements se font très vite grâce à un petit menu contextuel qui permet aussi de choisir un objet à utiliser ou à porter. Cette diversité dans les actions est sans aucun doutes l’origine même du fun qu’on éprouve en jouant au jeu, ce sentiment qu’on ne fait jamais la meme chose, utilisant un pouvoir à des fins pacifiques, puis diaboliques, on ne s’ennuie jamais.

Une ambiance tout simplement unique

Rien qu’a voir les antécédents de Tim Schaffer, on pouvait déjà, avant sa sortie, signer que Psychonauts serait le saint graal de l’abracadabrant, et les screens ne nous on pas induits en erreur. Dans ses périples mentaux, Raz sillonnera les esprits les plus contreversés, modélisés d’une façon assez extraordinaire. Un exemple frappant est celui de l’agent de police parano qui s’est constitué un véritable quartier dans sa tête, tortueux de tous sens et où les objets du quotidiens sont transformés en espions visiblement avides dans l’envie de photographier Raz, ce qui bien sur relève la paranoïa sans égal de l’agent. Justement, les personnages rencontrés et leur situation renvoient inéluctablement le soft vers un burlesque qui lui sied à merveille, on se retrouvera confrontés à des espèces de détectives inintelligibles cherchant à mettre fin à la conspiration d’un laitier communiste, ou on devra affronter une armée d’espèces d’avocats bureaucrates du cerveau et même organiser une révolte ouvrière dans une cité en faisant 100 fois la taille des habitant (grimpant aux immeubles sous le feu d’hélicoptères, comme dans un certain film…). A tout ça on peut ajouter un humour absolument décapant, dans la lignée d’un South Park mais en beaucoup plus subtil, et des interaction de folies. La bibliothèque de discussions entre Raz et les personnages semble inépuisable, ce qui établit une réelle forme de vie, le campement est vivant, on rigole en parlant à un peu tout le monde, c’est vraiment le pied. Mais bref, les développeurs de Psychonauts sont des fous, et on en veut encore !

Et une double ration pour la table 8, une !

Graphiquement, Psychonauts impose son style, et ça lui réussi. Inutile de partir à la recherche d’effets pyrotechniques exagérés, de textures gonflées à blocs, le jeu propose son univers, bourré d’éléments les plus cocasses les uns que les autres. Les personnages, modèles de charismes, retranscrivent parfaitement l’ambiance du soft, étant pour la plupart complètement déformés et indéniablement explicites. Il est aisé de deviner chaque tempérament rien qu’en voyant à quoi ressemble le protagoniste, et les archétypes sont bien sur de la partie en ce qui concerne les professeurs de l’école : Oléander représente le coach ex-militaire très à cheval sur le patriotisme, Sacha, à travers son look de Néo dans Matrix, représente le savant fou pour ses expérimentations pas très légales et Milla est plutôt la brésilienne fofolle peu farouche mais qui possède de lourds et difficiles secrets dans sa bulle.

La bande-son est quant à elle assez agréable, les musiques sont discrètes, mais bien implantées. Mais c’est dans le domaine des doublages que Psychonauts balaye incontestablement la concurrence, jamais un jeu de plates-formes n’a eu une VF aussi juste, les voix sont criantes de vérités, bien interprétés et jamais sur-jouées. Et le professionnalisme mis en place compte pour énormément sur l’ambiance, véritable leitmotiv du jeu. L’ascension quant à elle, est vraiment trépidante dans le titre de Schaffer, le jeu nous surprend toujours par la cocasserie des esprits visités et ne nous laisse jamais sur notre faim. Alors quand en plus la durée de vie suit, on réalise vraiment que Psychonauts fait partie du clan très refermé des chefs-d’œuvre vidéoludique, montrant toujours que la passion est la cause de tout génie…
Psychonauts est tout simplement le titre dont personne n’attendait un tel aboutissement, une telle perfection. Le jeu de Double Fine Production s’impose logiquement comme la référence du genre, prônant principalement l’humour et un univers volontairement décalé comme l’ont fait Naughty Dogs avec leurs Crash Bandicoot sur PSX. Pour cette saison avare en jeux d’excellente qualités, je ne peux que vous conseiller de vous jeter sur Psychonauts, qui en plus a le mérite d’être vendu beaucoup moins cher que la plupart des pathétiques grosses licences…
14 mars 2006 à 17h58

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Points positifs

  • Une ambiance unique
  • La VF de grande qualité
  • Un plaisir constant

Points négatifs

  • Quelques approximations de gameplay
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