Test : NBA 2K8 - PS3

NBA 2K8 - PS3
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Si la bataille rangée que se délivrent les deux principaux ennemis en matière de simulation footballistique a déjà couronné son – surprenant et contesté – vainqueur, l'attribution des lauriers assignés au jeu de basket de l'année, elle, ne fera pas débat tant NBA 2K8 domine son sujet avec une efficacité remarquable. Ainsi, non rassasié de s'établir comme un incontournable pour tout fan de simulation, le soft de 2K Sports postulera même, et sans vergogne, au titre de meilleur épisode de la série devant le culte NBA 2K2…
Etant donné que je n'ai rien à dire ici, je me propose de laisser la parole au philosophe, poète, philanthrope, intellectuel, celui qui a donné son nom au rapport constant entre la circonférence d'un cercle et son diamètre, et grand penseur devant l'infini : Tony Pi.

"Habitué au top ten
Regarde moi briller sur toutes les chaînes
Eh yo mame
C'est Tony P NBA player
Du pur son dans ton ghetto blaster
C'est chaud, Je mets le niveau haut
Les pom-pom girl bouge-bouge sur le flow
C'est chaud
J'monte au panneau
Dépose cette balle
Chuis le seigneur des anneaux"

It's Like That

Côté modes de jeu, NBA 2K8 opte pour le old-school en se délaissant du rébarbatif 24/7 pour laisser s'étendre naturellement l'aventure en Association, qui vous place aux commandes de l'équipe de votre choix, de la gestion totale du club à, bien sûr, l'exécution des matches. Ce n'est pas un mystère, mais les novices de la NBA seront passablement perdus devant cet amas de chiffres, de personnel à gérer, d'argent à économiser, ou de joueurs à encadrer… D'autant qu'aucune IA ne daignera vouloir épauler le joueur béotien (hormis quelques aides basiques pour les rotations), le laissant seul face à une masse salariale en millions de dollars, pour organiser son équipe, ses transferts, pour gérer les entrainements, les blessures… On se retrouve vite débordé par toutes ces informations, primordiales au bon fonctionnement d'une équipe et, forcément, l'expérience de jeu en pâtit sévèrement quand on a le malheur d'être novice dans le milieu. Les confirmés, eux, se délecteront de ce réalisme et agiront en réels managers, la main dans le slip. Toujours en Association se dévoile une nouvelle manière de simuler les rencontres, par l'intermédiaire désormais d'une interface similaire à celle des jeux de gestion footballistique, permettant d'agir en vrai coach tout en assistant à l'opposition simulée : remplacements, temps-morts, tactiques, tout est réalisable en temps réel. A noter qu'il est aussi possible d'activer le mode Coach en jouant réellement un match, et d'ainsi jouir des mêmes possibilités décrites auparavant (sauf avancer plus vite dans le temps, hein), mais en zieutant le résultat en ingame, et non par des pions, les échecophobes apprécieront.
Conscients du fait que le mode Association représente une importance essentielle, mais pas absolue, dans la durée de vie d'un jeu de Basket, l'équipe de développement n'a pas chômé pour fournir des défis additionnels attractifs pour le roxxor déjà champion NBA après une nuit sur le soft. Le plus consistant, nommé NBA Blacktop, regroupe des parties "Pick Up" allant du 1 contre 1 au 5 contre 5 dans un style très street (le gameplay s'en trouve donc un peu modifié avec des dunks qui sortent facilement, ou des dribles "humiliations"), une compétition de lancers à 3 points, le 21 points connus des banlieusards et un concours de dunks, qui eux aussi, imposent leur propre gameplay. Des idées intéressantes, qui permettent de s'amuser à plusieurs, tandis que les solitaires pourront se jauger en ligne via une communauté de joueurs assez imposante (enfin sur 360, d'après les dires c'est désert sur PS3). Il est d'ailleurs même possible de réaliser désormais (un outil déjà existant dans la version antérieur, mais payant à télécharger sur les marketplace…) des clips en utilisant des ralentis enregistrés, puis en les montant, pour les envoyer à 2K Sports afin qu'ils puissent être regardés par n'importe qui à partir de sa console. Et les options de montage ne sont pas si rudimentaires qu'on pourrait le croire à la vue des véritables œuvres qui pullulent sur les serveurs… Certains s'amusent même à reproduire des phases de jeu cultes de l'histoire du basket, impressionnantes de justesse et de réalisme grâce à la qualité d'animation des joueurs… On s'y croirait.

Premier Love

Une fois sur le parquet, fondu dans l'ambiance oppressante d'un match de saison régulière, tout semble s'oublier : la jouabilité est exemplaire, dans un savant mélange entre l'utilisation des boutons et des sticks, permettant la reproduction d'un nombre hallucinant de mouvements complexes, tandis que les plus basiques se sont simplifiés à l'extrême, tout en demeurant parfaitement jouables. Les dribles, crossovers, ne nécessitent par exemple, pour la plupart, aucun bouton (à la rigueur celui d'accélération) à presser, mais exigent seulement des manipulations du stick gauche… Le stick droit, en attaque, sert quant à lui à prendre le jump shoot, ou, au poste, à effectuer des dizaines de combinaisons (hookshot, fadeway, feintes…) en fonction de l'angle trouvé lors de l'exécution. Mais, à travers ce gameplay donc très complet, s'infiltre doucement un plaisir de jeu hors norme, tout simplement car NBA 2K8 respire le Basket : les phases de jeu s'enchainent et ne se ressemblent jamais, l'IA est exemplaire, pressant, utilisant le double team… Les habitués de la série ne seront – heureusement – pas dépaysés, mais ils constateront quelques hics sur les contres, bien plus difficiles à réaliser, ainsi que l'arbitrage parfois à la ramasse (retours en zone non sifflés, fautes inexistantes punies…), ou des passes approximatives gâchant un peu le spectacle. Car le show, s'il est parfois entaché faute de bugs, reste bien présent, grâce aux stars de la NBA, toutes au rendez-vous au niveau des stats : T-Mac, Melo, Duncan, James, Wayde, Stoudemire, Nash, Kobe, Nowitzki… Et dotés de signatures moves, tout comme une centaine de joueurs du jeu… Et ça se ressent forcément en pleine partie, où les animations impressionnent par leur justesse, bien qu'encore une fois, quelques imperfections subsistent, notamment au poste, où les marchés sont fréquents lorsque le CPU s'amuse à feinter, sans pour autant être puni d'une faute...
Point trop souvent obscurci bien que fondamental, les rosters prennent encore une fois dans cet épisode une place primordiale, puisqu'ils permettent à chaque joueur de façonner son jeu en fonction de ses qualités et ses défauts. Le concept est simple, via un menu, il est possible de modifier absolument tous les facteurs du sport pour soi et l'IA : réglages des tirs (de près, lay-ups, 3 points…), défense (interceptions, efficacité des écrans…), les attributs (aptitudes à des phases de jeu ou comportements précis…), les tendances… Tout est paramétrable pour rendre le jeu le plus (ou le moins si on est carrément moins porté sur l'éthique…) réaliste possible, surtout qu'il est aussi possible de modifier des valeurs générales pour chaque équipe individuellement (on mettra alors aux Spurs un indice en "Rythme de match" au minimum…) ! Autant dire qu'aucune rencontre, dans ce cas, n'est identique. Autrement, côté stratégie, les habitués découvriront des centaines de plans d'attaque et de défense, qui pourront – pour les débutants – être "placardés" sur le court dans une sorte d'HUD qui se manifestera pour placer correctement le joueur et lui indiquer les marches à suivre pour lancer le mouvement collectif (où se placer sur le court, faire la passe à untel…).

"Woooooooooooooooow !"

Frôlant indéniablement par son gameplay, jusqu'alors, avec la perfection, NBA 2K8 n'en demeure cependant pas moins qu'un titre alliant (très) bons points et (minces) désillusions. A commencer par un aspect graphique à la traîne face à l'heure Next Gen et surtout au rival d'Electronic Arts. Le soft de 2K Sports jouit en fait d'une réalisation exemplaire… mais de graphismes moyens. Les joueurs manquent cruellement de détails sur le plan physique, bien que toutes les stars soient aisément reconnaissables, on aurait souhaité une plus grande rigueur dans la modélisation des visages (rah, ce flou !), vaguement ressemblants. On dénotera par la même occasion quelques bugs de collisions, récurrents par exemple sur les jerseys, qui, bien qu'animés de façon hallucinante, forment à longueur de temps des amas de polygones assez laids à contempler. Autre souci, de framerate cette fois, se dévoilant lorsque qu'un ralenti est activé manuellement, où les fps chutent de moitié lors des premières secondes. Quant aux menus, ils prônent tous une sobriété alarmante accouplée à un fouillis vraiment déconcertant : les newbies s'arracheront les cheveux, surtout en mode Association, aussi bordélique que le col de l'utérus de Tabatha Cash. Soit, ces défauts ne sont pas bien méchants, mais ils représentent seulement des motifs afin de se persuader que l'on ne se trouve pas en face de la perfection vidéoludique absolue…
D'autant que sur le plan sonore et de l'ambiance, NBA 2K8 est quasiment intouchable. Les "Arenas" vivent autant visuellement que auditivement : le public est inattaquable grâce à l'utilisation de vrais enregistrements de speakers ou supporters (on retrouvera donc les appels "DEEEETROOIIIT", les appellations "Meloooo", ou, bien sûr, certaines spécificités plus générales, comme les "Threeeeeee", ou "Defense ! Defense !"), alors que son animation est totale. On remarque des détails comme les vendeurs de snacks qui parcourent les tribunes, des spectateurs (mal garés) partant avant la fin, les photographes, cheerleaders, commentateurs, arbitres, mascottes… Réagissant tous aux faits, et différemment, que ce soit les dunks, les éliminations, les 3 points, les buzzer beater… Toute cette atmosphère, misée à une animation totalement irrépréhensible, rend le jeu si… "réel", se confondant pas si grossièrement avec une vraie retransmission. Et ce, même si les commentaires ont tendance à pencher pour la discordance. Enfin, généralement, ils demeurent très bons, le ton est agréable, l'information présente (les apports de "l'homme de terrain" poussent encore un peu plus le réalisme en se focalisant sur une équipe, ou un joueur, en citant des informations viables, le vrai nom des coachs, des faits passés…) mais les deux protagonistes n'ont visiblement pas passé beaucoup de temps en studio car leurs interventions sont assez répétitives mais aussi aléatoire. Mais étant donné qu'ils n'hésitent pas à s'enflammer en hurlant à tout va lors du money time, tout est déjà pardonné.
Un gameplay terriblement accrocheur malgré quelques bugs, une implication totale du joueur, pris dans une atmosphère dont il ne peut sortir indemne… NBA 2K8 fait mal, très mal… Entre l'équilibre parfait Attaque-Défense, les animations bluffantes, les milliers de possibilités stratégiques, la personnalisation to-ta-le du jeu en fonction de ses envies, un réalisme hallucinant respectant les statistiques, une durée de vie infinie… Un conseil aux fans de balle orange : oubliez la masturbation quotidienne, l'orgasme vidéoludique existe.
22 février 2008 à 13h45

Par

Points positifs

  • Du Basket, du vrai, s'tout
  • L'ambiance
  • Les animations, les signature moves…
  • Les modes NBA Blacktop
  • Pas de Tony P dans la bande-son

Points négatifs

  • Bugs étranges
  • Tronches laides
  • Système de passes parfois approximatif
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