Test : Call of Duty : World at War - PS3

Call of Duty : World at War - PS3
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Le FPS est un genre qui ne cesse d’évoluer et qui, malgré un principe de base relativement rudimentaire, a réussi ces deux dernières années à nous prouver qu’il pouvait tenir la distance et se montrer à la hauteur face à la concurrence qui a beaucoup plus de facilité pour présenter de réelles nouveautés. Ici, c’est Treyarch qui s’est attelé à la confection de la suite d’un des deux FPS les plus joués en ligne sur console de salon, mais la barre a été placée haut, même très haut par Infinity Ward. Voyons donc si les développeurs californiens ont su nous rendre les sensations de jeux aussi intenses que leurs prédécesseurs…ou pas.
La reprise du flambeau est un exercice qui se révèle pour le moins difficile, mais pas impossible. Toutefois, il a fallu faire des choix, et ces derniers joueront en la faveur, ou la défaveur du titre. Parmi ceux-ci, on peut noter celui du retour à la Seconde Guerre Mondiale et il y a également le fait d’avoir gardé exactement la même maniabilité qui avait été instaurée avec l’épisode 4, l’atmosphère du jeu qui a été pensée beaucoup plus solo, qui peut cependant se jouer en coopération.

« Fire in the Hole !!! »

Avec de belles introductions, tous les chapitres vous mèneront soit au Japon, où vous jouerez un soldat ricain, soit en Allemagne, où vous prendrez possession d’un membre de l’armée rouge. Premier point commun avec son prédécesseur, la possibilité de jouer deux missions simultanément en parallèle, sur le même thème. Cependant, bien que ce soit bien réfléchi et que ça nous permette de découvrir la Seconde Guerre Mondiale de deux points de vue encore peu exploités jusqu’à présent, le fait est qu’ils ne se rejoignent à aucun moment de l’aventure. C’est pour le moins frustrant et carrément embêtant de devoir jongler entre les deux scénarios sans trouver de rapprochements ou de liens directs. Les deux histoires se passant distinctement à une extrémité et l’autre du globe, il est dur de s’immerger complètement étant donné qu’il faut pouvoir suivre et retenir les deux progressions en même temps.
C’est donc déroutant et un petit peu lassant que de devoir jongler entre ces deux « univers », l’un se déroulant en pleine jungle, l’autre au beau milieu de villes dévastées par la guerre. D’ailleurs en parlant des background, il semblerait que le feu soit à l’honneur cette année, merci Far Cry 2 d’avoir montré l’exemple. Tout se crame et pète dans tous les sens. Malgré une réalisation qui n’a rien à envier à ses concurrentes et le fait que cramer ses adversaires a toujours été et reste très jouissif, les fusils sont bien plus efficaces et permettent une avancée plus rapide. Donc à part si vous êtes un sadique dans l’âme et que vous voulez prendre le temps de voir vos adversaires tomber dans d’affreuses souffrances, vous reviendrez très vite vers les mitraillettes habituelles. C’est pour cette raison que Treyarch nous a pondu un attirail conséquent.

Sergent ! Armes au poing !

Des fusils en veux-tu, en voilà, j’en ai à pallétade, je ne sais plus quoi en faire tellement il y en a qui traînent partout. Des fusils d’assaut, des pistolets, des pistolets mitrailleurs, des mitraillettes et tout un tas d’autres joujoux très excitants. Parmi ceux-ci, vous pourrez mettre la main sur quelques bijoux qui vous permettront de retrouver une qualité de jeu plutôt bonne, avec des impacts importants et une prise en main qui, bien qu’elle ne diffère pas tellement de CoD 4, est agréable et réaliste. Pour ce qui est du reste, seules quelques différences se repèrent entre les modèles d’une même catégorie et pour le coup, ça ne marque pas plus que ça si l’on ne connaît pas par cœur les caractéristiques de l’artillerie de cette époque. Outre tout ceci, je vous l’ai dit dans le paragraphe précédent, l’arme qui était censée faire la différence et réellement se démarquer du lot, le lance-flammes, ne casse pas des briques malgré une bonne réalisation. Sachez néanmoins que tout porteur de ce type de jouet se transforme en une bombe ambulante. Et oui, les bombonnes de gaz qui sont dans son dos (et qui semblent inépuisables) peuvent tout à fait exploser si quelqu’un décide de les prendre pour cible.
Les dégâts, les blessures, les membres arrachés, les têtes qui tombent… euh je m’emporte un peu. Toute cette partie de la réalisation générale du titre a été très soignée, et bien qu’on puisse déplorer le fait que l’intelligence artificielle de vos ennemis soit aussi élevée que celle d’une moule tombée de son rocher, ce qui les pousse à se jeter tête baissée sur vous baïonnette à la main lorsque vous-même disposez d’une artillerie lourde, surtout les japonais en fait, car les allemands ont plus de reflexes lorsqu’il s’agit de se planquer derrière un mur pour se protéger, mais ça ne pose pas beaucoup plus de problèmes que ça étant donné que s’ils ne sont pas au moins entre 5 et 10 à vous tirer dessus en même temps, leurs qualités de tireurs n’ont aucune raison de vous effrayer. Concernant donc cet aspect du titre, je ne sais pas si certains d’entre vous ont déjà pu s’essayer à Greg Hasting's Tournament Paintball, mais si ce n’est pas le cas, ce Call of Duty : World at War sera un très bon entraînement. Pour ceux qui ne comprennent pas la comparaison avec le PaintBall, il s’agit d’un sport qui, en compétition, demande à deux équipes de s’affronter sur un terrain muni d’obstacles derrières lesquels les joueurs doivent se cacher de façon à pouvoir avancer et éliminer les joueurs adverses. C’est assez technique mais très rébarbatif, et ça correspond parfaitement au jeu, le côté technique un peu moins poussé.

T’as la frite coco !

Le champ de bataille se transforme donc rapidement en grande foire de tir au pigeon. Planté au milieu d’une zone de combat, vous aurez pour seule mission (quasiment) de défoncer et de défourailler tout ce qui se pointe en face de vous. Ce qui se révèle, au bout d’un petit moment, relativement lourd et pesant étant donné l’intensité des combats. Toujours au milieu de cris et des bombardements, ces derniers vous plongent relativement souvent dans une parfaite confusion à cause des débris de l’explosion, donc perte de repère et tout le tintouin, vous avancerez sans grande difficulté, hormis si vous décidez de foncer comme un bœuf. Là dessus ils ne vous feront pas de cadeau et vous enfourneront sans pitié. Une IA et une difficulté générale finalement à mi-chemin entre le jeu pour hardcore gamers et celui pour la palourde australienne.
Un autre point intéressant que vous retrouverez dans les modes solo ou coop selon si vous jouez avec votre pote ou pas, est la perte de repères. Suite à une mauvaise configuration par défaut de la part des développeurs, les ordres passent totalement inaperçus au milieu du vacarme que la guerre fait autour de vous, ce qui à certains moments pourra vous poser quelques problèmes et, après avoir tué tous vos opposants, vous obligera à chercher pendant une demi-heure (montre en main) ce que vous devez faire et où vous devez allez, parce que vous êtes trop con pour appuyer sur « Start » et consulter l’inventaire des objectifs. Même si ça peut paraître bête, ça casse beaucoup le rythme et l’ambiance du jeu que de devoir se plonger dans des menus au beau milieu d’une campagne. À vous donc de régler correctement votre engin de façon à pouvoir installer un rythme de jeu correct.

Chérie, ce soir on a des invités, appelle tes copines qu’on s’amuse un peu !

J’ai donc énoncé le mode coopération, qui nous permet de faire le mode campagne à deux joueurs. Ce dernier est plutôt bien réalisé, malgré (ouais, je sais, encore) des écrans splittés qui, allez savoir pourquoi, ne remplissent pas entièrement votre écran. Treyarch a décidé de styliser les fenêtres de jeu et de les réduire pour pouvoir afficher le décalage de l’écran qui se révèle complètement inutile et même très embêtant étant donné qu’on a une visibilité réduite et que, par conséquent, on se fait blinder beaucoup plus facilement par des ennemis que nous ne pouvons pas voir. Le mode coop permet également aux joueurs de se soigner mutuellement, ce qui est, avouons le, fort sympathique, mais qui enlève un peu de challenge au jeu. Ben ouais, si tu peux tout le temps te faire soigner, quand est-ce que tu auras besoin de faire un effort pour rester en vie, hein ?!
Et enfin, en plus de ce mode coop, il reste le multi qui, lui, est fidèle à CoD 4. Il y a certes les défauts des armes précédemment citées toujours présents, mais ceci a beaucoup moins d’importance étant donné que tout le monde joue avec les mêmes. Nous retrouvons donc les modes classiques plus les modes avancés ainsi que toute la partie Hardcore pour faire plaisir aux puristes. Les cartes, quant à elles, ne sont pas immenses, ne permettent pas des masses de stratégie étant donné leur superficie, mais sont amplement suffisantes pour s’amuser tranquillement ou bien bourriner sans trop se soucier du reste. Différentes options ont été gardées, telles que l’hélicoptère de repérage, le bombardement allié ou encore l’attaque lourde, dans l’épisode précédent représentée par un hélicoptère, qui est ici transformée en une horde de clebs qui viennent faire chier leur monde en aboyant dans tous les sens et vous tuent en deux coups de crocs. Quelques balles ou un coup de couteau font néanmoins l’affaire pour s’en débarrasser.
Call of Duty : World at War est un jeu sympathique pour les néophytes du genre. Décousu, bourrin, mal orchestré, c’est décidemment une boulette qu’a fait Activision en confiant cet épisode a Treyarch qui, malgré une très grande volonté et quelques bons côtés n’a pas réussi à relever le challenge, sans non plus surpasser son prédécesseur développé par Infinity Ward. Si toutefois vous êtes fan de Seconde Guerre Mondiale, vous pouvez vous jeter dessus, ce titre vous fera découvrir ce que très peu de jeux ont traité jusqu’à présent. Deux campagnes en un seul jeu avec un multi sans prétention mais tout de même à un bon niveau, les joueurs occasionnels y trouveront leur compte, alors que le public averti préfèrera retourner sur l’épisode précédent qui restera la référence en attendant le prochain opus fin 2009, à savoir Call of Duty : Modern Warfare 2.
11 décembre 2008 à 13h12

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Points positifs

  • Des modes multi classiques, des sensations assurées
  • Une bonne modélisation

Points négatifs

  • Un jeu de paintball version guerre
  • Une campagne solo déstabilisante
  • Une impression d'immortalité en coop qui fait perdre du challenge au jeu
  • Une IA trop bourrine
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