Exit San Vanelona, la ville classieuse des deux premiers opus. Dans
Skate 3, vous atterrissez dans Port Caverton, ici appelé « le paradis des skateurs ». Et c’est compréhensible, car à chaque coin de rue se trouvent des rails, des tremplins, et tout plein de gens pour vous applaudir. La classe ! Du moins pour l’avoir, il faudra réussir des tricks tous plus dangereux et stylés les uns que les autres, le tout dans le seul but de vendre des boards, autrement dit des planches de skate à votre effigie. En effet, après avoir obtenu gloire et célébrité dans
Skate 1 et
2, vous avez monté votre propre affaire et monté une équipe ! Ici réside donc une des nouveautés de cette troisième aventure : la gestion (le côté management en moins, je vous rassure) d’une team, à savoir recruter des skateurs au talent certain, les faire évoluer à vos côtés, faire un maximum de publicité et par la suite vendre le plus de boards possible, votre objectif étant d’atteindre le million symbolique. Y’a du boulot en perspective !
Varial Flip
Après une introduction plutôt étonnante pour un jeu-vidéo, les choses sérieuses commencent : premier objectif, modéliser votre skateur de la tête au pied. Nez, menton, couleur des yeux, corpulence, les modifications corporelles sont plutôt vastes. On regrettera seulement que les coupes de cheveux ne soient pas plus variées, m’enfin… La personnalisation ne s’arrête pas là, car évidemment, le marchandising est là pour faire de votre skateur un véritable cobaye de Karl Lagerfeld. Si le choix des vêtements est très restreint au début du jeu, des tas de fringues se débloqueront au fil des défis relevés et réussis, comme des casquettes, des chemises, des sweats, en passant par les traditionnelles chaussures de skate. En plus, des modèles réels de pompes à skate ont été introduits, comme des
Nike, des
Adidas, des
Vans et une tonne d’autres marques. L’occasion de les enfiler sans payer un bifton !
Une fois votre personnage créé, vous pouvez commencer à parcourir les douces rues de Port Caverton. Ainsi, un premier constat s’impose : la réalisation graphique. Et on peut dire qu’elle n’a pas beaucoup changée depuis 2007. Loin d’être affreuse, les skateurs et piétons sont plutôt bien modélisés, et certains plans de la ville valent le coup d’œil. Seulement voilà, le reste se veut moyen, sans parler des véhicules qui sont particulièrement affreux. Carrés, avec des animations rigides, IA débile… Ce n’est clairement pas une réussite ! Cependant,
Skate 3 se rattrape avec une très bonne bande-son : les bruitages sont excellents. La planche émet un roulement réaliste, les chocs sont percutants, et même les véhicules font des crissements de pneus corrects. Du moins quand ils s’arrêtent pour ne pas vous foncer dedans… La tracklist se veut plutôt variée, et étonnante par la même occasion, on passe par exemple du rap américain à du métal bien sauvage, suivi d’une petite mélodie de funk… Pourquoi pas.
L’union fait la board
Les défis peuvent être relevés à tout moment, et il y a de tout. Se photographier pendant une figure, faire une vidéo des tricks de son pote, ou bien des courses endiablées dans des circuits souvent périlleux. Ça ne change pas beaucoup des épisodes d’avant, mais le plaisir est là, et c’est ce qui compte ! Egalement, il y a toujours des épreuves fendardes à la
Jackass (quoique plus suicidaires), comme les « boucheries », ces défis qui portent bien leur nom où le but est de s’exploser la gueule le plus violemment possible du haut d’une grue, d’une falaise, d’un immeuble… Efficace, même s’il n’y a pas de grands rapports avec le skateboard. De plus, il faudra parfois affronter d’autres célébrités de la discipline dans des 1up, des duels composés de cinq étapes au maximum, plutôt corsés, qu’il ne sera pas rare de recommencer pour triompher, et donc toucher pas mal de thunes. Plus votre victoire sera méritée, plus la récompense sera grande, retenez-le !
La création est aussi à l’honneur dans
Skate 3. Il y a donc un mode d’édition de skate parc qui laissera votre imagination travailler afin de créer des parcs absolument démentiels. Rampes géantes, rails super longs, escaliers étroits, l’outil d'ouvrage est plutôt polyvalent et simple d’accès. Sympa quoi, d’autant plus qu’il est possible de vendre son œuvre en ligne afin que d’autres joueurs l’achètent et vous donnent un bon paquet de sousous. Enfin, de boards. Niveau durée de vie, le titre est honorable avec des vingtaines et des vingtaines d’épreuves – certaines plutôt longues, comme lorsqu’il faut conquérir un quartier –, comptez donc une dizaine d’heures pour atteindre le million de planches vendues, et rajoutez-en une poignée d’autres pour tout terminer et tout déverrouiller.
Des tricks aux doigts et à l’œil
S’il y a un domaine où le premier
Skate avait innové, c’est bien dans son gameplay. Apportant de la fraicheur là où
Tony Hawk redondait, la place du caïd était déjà prise d’avance. Ainsi, tout ou presque se fait aux joysticks, un peu comme un certain
Fight Night Round 4… Bref, ce n’est pas nouveau, faire des tricks est parfaitement faisable même si un minimum d’appréhension est demandé. Les figures présentes dans les deux premiers
Skate sont toujours au rendez-vous, et quelques nouveaux tricks s’invitent, ce qui n’est pas négligeable bien évidemment !
L’aspect « simulation » est toujours là, même si certains mouvements sont un peu surréalistes, on est constamment loin de l’arcade de son concurrent Tony. Cependant, pas mal de problèmes de collisions sont là pour vous mener la vie dure. Vous allez donc rester bloqué devant un petit poteau de mouise sans pouvoir rien faire, et il faudra descendre de votre skate pour vous dégager, ce qui fait perdre un gain de temps considérable en épreuve chronométrée. Encore, certains atterrissages sont comme cheatés : dès que vous retouchez le sol après un joli saut, vous avez des chances que votre skate reste collé au sol et vous, vous êtes éjecté des mètres plus loin, sans aucune raison. C’est dur, surtout lorsqu’on fait un 1up, où la gamelle est synonyme de manche perdue. Mais bon, pas d’inquiétudes,
Skate 3 est parfaitement jouable !