Test : Catherine - PS3

Catherine - PS3
Partager
Catherine, c’est un peu l’ovni de ce début d’année. Le jeu que l’on suivait avec curiosité en raison de ses trailers aguicheurs, mais que l’on pensait léger, gentiment érotique et surtout réservé à l’archipel nippon. Et bien non, trois fois non, on se plantait sur toute la ligne depuis le début. Catherine, ce n’est pas un jeu qu’on finit vite et que l’on oublie après comme un vulgaire coup d’un soir : c’est un soft qui se savoure et qui donne tout de même à réfléchir.
Voici Vincent Brooks. La vie de ce jeune homme est plutôt banale : la trentaine, un petit boulot pépère dans une boîte d’informatique, des potes qu’il retrouve au bar du coin, une copine répondant au doux nom de Katherine et avec qui ça dure depuis pas mal d’années. Sauf que voilà, la vie de notre héros va basculer le jour où sa moitié va lui expliquer qu’elle a besoin de plus de stabilité et que bon, il pourrait tout de même la demander en mariage, quoi. Et là, patatra, ce cher Vincent va totalement perdre les pédales. A-t-il envie de se marier tout de suite ? Pourquoi aussi vite ? Et après, aura-t-il des enfants immédiatement ? Afin de se requinquer un chouïa, l’homme se dit qu’il ferait mieux d’aller picoler dans son bar fétiche, le Stray Sheep. Ce soir-là, il fait la connaissance d’une petite minette d’une vingtaine d’années nommée Catherine avec qui il va passer la soirée. Sauf que voilà, il va se rendre compte le lendemain matin que la jeune femme se trouve dans son lit… Parallèlement, Vincent passe de très mauvaises nuits en raison de cauchemars l’obligeant à grimper de grandes tours composées de cubes. Ah, pas facile-facile la vie d’homme infidèle…

Belle de jour

Le jeu est très clairement scindé en deux parties : le jour et la nuit. En journée, Vincent vivra normalement, ira au travail, retrouvera de temps en temps Katherine dans un café, recevra des photos de cette gourgandine de Catherine à moitié à poil, ira boire un coup avec ses amis au Stray Sheep… La routine, quoi. De longues vidéos feront avancer le scénario et ce n’est que dans le bar que le joueur pourra contrôler Vincent. Il aura la possibilité d’aller parler aux autres clients afin de mieux les connaître, de jouer à un mini-jeu sur une borne d’arcade, de choisir sa musique préférée sur le juke box, d’envoyer des textos, mais pourra surtout s’en jeter un ou deux derrière la cravate. Il est d’ailleurs à noter que chaque alcool aura le droit à des anecdotes assez intéressantes (vous saviez qu’à l’origine il y avait de la cendre dans le saké, vous ?).

Une histoire de cube

Mais c’est lorsque Vincent ira se glisser sous sa couette que les ennuis commenceront. Le joueur aura droit à un tout autre style de jeu : le puzzle game. Concrètement, il s’agira de gravir d’immenses constructions composées de gros cubes. Et en plus, il faudra être rapide puisque les blocs tomberont dans les abîmes au fur et à mesure. Entre chaque épreuve, le joueur pourra se reposer dans des paliers et tailler la bavette avec des moutons, représentant bien sûr d’autres hommes adultères. Certains vous proposeront même d’échanger des techniques d’escalade. Une fois la partie enregistrée, Vincent devra se rendre dans un confessionnal dans lequel il devra répondre à des questions du genre « Est-ce plus facile d’aimer ou d’être aimé ? ». Chacune de vos réponses fera apparaître une sorte de baromètre afin de déterminer si vous êtes plutôt rangé ou au contraire si vous aimez vivre dangereusement. Il est à noter d’ailleurs que ce baromètre apparait également la journée lorsque Vincent répond aux sms de Katherine et Catherine. Une fois la réponse choisie, nous voici partis pour le niveau suivant, non sans d’abord voir ce que les autres joueurs ont répondu.
Les nuits sont toutes fragmentées de la même manière. Vincent devra gravir de deux à cinq murs pour pouvoir enfin accéder à un boss. Au départ plutôt faciles, les épreuves se corseront au fur et à mesure de l’apparition de bloc spéciaux. Ainsi, certains seront composés de glace et feront glisser le héros, d’autres seront des pièges prêts à empaler, d’autres encore s’effriteront si Vincent reste trop longtemps dessus. De plus, il sera fréquent de rencontrer des moutons qui essaieront aussi de grimper afin de ne pas finir à la morgue. Il s’agira de faire attention à eux puisque certains n’hésiteront pas à vous pousser pour réussir l’épreuve… A la guerre comme à la guerre. Heureusement, divers bonus ont été semés çà et là : potions permettant de sauter deux blocs d’un coup, éclairs tuants les ennemis ou oreillers accordant des vies supplémentaires. De plus, des checkpoints seront présents dans les niveaux les plus longs et / ou difficiles.
Enfin, un petit mot sur les boss. Chacun d’entre eux représente l’une des angoisses de notre héros : il s’agira ainsi d’échapper à une mariée démoniaque ou encore à un bébé particulièrement flippant. Ces ennemis feront tout pour faire chuter Vincent grâce à des attaques spécifiques. Au programme des réjouissances : pluie de cœurs qui inverse les commandes, éclairs foudroyants détruisant les blocs et autres roues incrustées de grosses piques bien aiguisées. Il s’agira donc d’être rapide, précis et de réfléchir en deux secondes chrono si vous voulez que votre trentenaire se réveille le lendemain matin.

Une réalisation pas toujours carrée

Inutile de le cacher, tout le monde l’a d’ores et déjà dit : Catherine est dur, très dur. Il est ainsi conseillé aux néophytes de s’essayer tout d’abord au mode facile afin de se faire la main. Libre à eux par la suite de tenter le jeu en normal puis en difficile pour essayer de découvrir toutes les fins possibles. La maniabilité de Vincent n’aidera pas le joueur puisque, malgré un gameplay sommes toute extrêmement simple, le personnage principal refuse parfois de faire ce qu’on lui demande. Pire, il lui arrive même de faire l’inverse ! Et vous vous retrouverez mal si le cube que vous vouliez tirer vers vous pour pouvoir monter dessus se voit repoussé au loin par un héros qui n’en fait qu’à sa tête… Sans compter la caméra qui prend parfois des angles plutôt douteux et qui vous empêche de voir correctement ce que vous êtes en train de faire, surtout si vous avez décidé de faire le tour de la construction par derrière.

La tête dans le cube

Néanmoins, il n’empêche que le jeu est totalement addictif. Même si de prime abord on pourrait penser que les phases de puzzle game sont longues et fastidieuses, il n’en est rien. Les constructions se montent relativement rapidement et – mis à part si la mort se fait un peu trop fréquente – le joueur ne restera que très rarement bloqué au même endroit. Et c’est tant mieux parce que l’histoire vaut vraiment le détour. Bien qu’extrêmement tirée par les cheveux, on ne peut s’empêcher de se demander comment Vincent va se sortir de ses problèmes. Pour tout vous avouer, et vous donner aussi un peu envie d’y jouer, je n’ai pas pu m’empêcher de lâcher un petit What the fuck ?! quand le dénouement est arrivé tellement c’était juste improbable. Cerise sur le gâteau, les graphismes alternants entre 2D et 3D sont tout simplement sublimes et les musiques, tantôt jazzy et tantôt classiques, collent à merveille avec l’ambiance et le dialogue en cours. Les puristes regretteront toutefois l’absence de voix japonaises, même si le doublage anglais est très convaincant.
Attendez, ce n’est pas fini ! Car une fois que le scénario principal est terminé (comptez environ une quinzaine d’heures), vous pourrez toujours vous lancer dans des puzzles créés aléatoirement, que ce soit en solo ou en multi, l’autre joueur incarnant Katherine. Bref, de quoi rester en bonne compagnie de longues heures…
Vous l’aurez compris, Catherine est une petite perle. Totalement atypique, ce titre tient le joueur en haleine de bout en bout grâce à son histoire bien écrite et ses puzzles bien exécutés. Si vous approchez de la trentaine, tout d’abord sachez que vous êtes vieux et surtout que le soft vous fera réfléchir quant à votre situation amoureuse. Et surtout, surtout, qu’il ne faut pas tromper votre copine. Enfin, pour les plus jeunes d’entre vous qui espéraient mater cette polissonne de Catherine, sachez qu’à aucun moment vous ne verrez un malheureux petit bout de sein. Et bah ouais.
14 février 2012 à 11h01

Par

Points positifs

  • Le scénario
  • L’originalité
  • Les personnages attachants
  • Une vraie difficulté

Points négatifs

  • Une vraie difficulté
  • L’absence de voix japonaises
  • La caméra qui s’emballe un peu trop
  • Vincent qui n’en fait parfois qu’à sa tête

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Revenir en haut