L'idée de base n'est pas mauvaise, loin de là, mais la mise en œuvre est loin de faire honneur à cette bonne intention. D'un point de vue technique tout d'abord, l'incrustation des joueurs dans les différentes scènes nécessite de vider le champ de la caméra de tout objet mobile, êtres vivants inclus. La contrainte peut vite s’avérer rédhibitoire suivant la position de la caméra. Dans certains cas, il sera nécessaire que tous les convives quittent la pièce, rien que ça. Ça ne serait pas bien grave si l'incrustation en question était des plus réussies, mais ce n'est pas le cas. On a pu constater qu'elle ne se fait pas sur les ombres, ce qui peut donner un résultat franchement moche au final dans certains cas.
« Il y a 160 km d'ici à Chicago, nous avons un réservoir plein d'essence, un demi paquet de cigarettes, il fait noir et nous portons des lunettes noires. » Elwood Blues
Pour ce qui est du contenu, le jeu nous propose un nombre intéressant d'extraits sur lesquels s'amuser, en admettant bien sûr que ce soit possible. Parmi eux, on trouve le cultissime
« Houston on a un problème » d'
Appollo 13 ou encore cette fameuse réplique extraite des
Blues Brothers citée dans l'intertitre. La sélection a le bon goût d'être variée, proposant aussi des extraits de classiques comme
Casablanca aussi bien que des petites pépites de 2010 comme
Kick-Ass. Certains regretteront la courte durée des extraits. Mais ce qui peut être perçu comme un défaut se trouve être en fait un point plutôt positif. En effet, cette faible durée permet d'enchaîner rapidement les parties lors de soirée entre potes, car il faut bien le reconnaître, le titre n'a strictement aucun intérêt en solo. On oubliera donc très vite le mode défi, totalement dispensable, pour se concentrer sur le mode partie rapide qui permet aux joueurs de choisir librement les extraits.
« Houston on a un problème. » Jim Lovell
Mais il y a un léger souci tout de même : la quasi-totalité des extraits du jeu ne peut se jouer qu'en solo. Ce qui, vous en conviendrez, est bien con pour un jeu qui révèle tout son potentiel lorsqu'on joue à plusieurs. Cependant, même lorsqu'on joue à deux sur l'une des rares scènes qui le permettent,
Yoostar 2 n'est pas franchement fun. Car si les scènes présentes dans le jeu son plutôt drôles à regarder, elles ne le sont pas forcément à jouer. En effet, quand on veut faire une scène, que ce soit seul ou à deux, on passe son temps à lire le texte qui défile à l'écran en faisant l'acteur avec plus ou moins de réussite. C'est pas l'éclate donc. On se rabat alors sur le mode improvisation qui propose une interface strictement identique à celle du mode scripté précédent. On retrouve même le texte qui défile. Eh oh, les gars ! Je vous rappelle que le principe de l'improvisation est qu'on a pas de texte. Vous savez, comme dans la vraie vie. Mais une fois les quelques minutes nécessaires pour faire abstraction de ces foutues répliques passées, le bilan n'est pas franchement meilleur. On s'amuse un peu, mais sans plus.
« La route ? Là où on va, on a pas besoin de route. » Doc Emmet Brown
Bon d'accord, elle n'est pas dans le jeu celle-là. Mais on a quand même le droit de se faire plaisir de temps en temps bordel ! Le problème vient sans doute du manque d'interaction entre les joueurs et du peu de liberté qui leur est laissée. Mais la solution au problème est assez simple en fait : il suffit de jouer en faisant fi des règles imposées par le titre. La scène dans la voiture extraite des
Blues Brothers n'est pas super fun à jouer ? Pas de problème, faites s'assoir deux ou trois potes derrière vous qui gesticulent comme des fous pour faire genre on est secoué par la voiture, qui est à l'arrêt dans la scène en question, et c'est de suite plus drôle. Vous trouvez que la scène du commissariat dans
Terminator manque de sex-appeal ? Pas de panique, faites venir quelques copines pour qu'elles se dandinent derrière vous et fassent monter la température. Vous avez compris le principe, pour que le
Yoostar 2 soit fun à jouer, il faut faire le con et ne surtout pas respecter les règles qu'il impose, ou plutôt propose dans ce cas-là.