En voilà une preview qu'elle est compliquée à rédiger. Et ce n'est rien comparé au test du mois prochain. En effet, difficile de trouver des jeux qui divisent plus que ceux que David Cage conçoit pour
Sony.
Heavy Rain a divisé entre ceux qui trouvaient que le titre était un superbe pont entre le cinéma et le jeu vidéo et ceux qui trouvaient qu'il n'est quasiment que contemplatif et ne propose pas suffisamment de jouer. Un comble pour un jeu, vous en conviendrez. Autant vous le dire tout de suite,
Beyond : Two Souls s'apprête probablement à connaître un destin assez similaire à
Heavy Rain.
Jodie faut se taire
Tout d'abord c'est effectivement, de part sa mise en scène, véritablement un film jouable qui se déroule sous nos yeux. Nous faisons donc la connaissance de Jodie Holmes à travers plusieurs étapes de son histoire, depuis sa plus tendre enfance jusqu'à son intégration à la CIA, en passant par sa vie de fugitive. Bien sûr, nous n'avons pas toutes les réponses et plusieurs des séquences auxquelles nous avons joué avaient déjà été montrées lors des différents trailers du jeu. Inutile de s'attarder sur le scénario, il serait dommage de révéler là, comme ça, de but en blanc, les premières heures du jeu. La narration est faite de manière intéressante, puisque les différents étapes de la vie de Jodie s'alternent dans un ordre absolument pas chronologique. Ainsi, vous commencerez le titre par une séquence qui est en réalité la toute première à laquelle nous avons assisté lors de son annonce. Jodie est stoïque, meurtrie à la fois physiquement et mentalement, aux prises avec un sheriff essayant vainement de communiquer avec elle afin de lui porter secours. Graphiquement, c'est souvent superbe et les animations, notamment des corps, sont vraiment très réalistes. Par exemple, la démarche de Jodie enfant est incroyablement crédible.
Alterner les époques de la vie de Jodie permet aussi de jouer avec le rythme de celle-ci. Même si le rythme des premières heures semble très contemplatif, on assiste à une montée progressive de l'action crescendo assez intéressante, d'autant que
Sony promet d'avoir gardé le plus epic pour la suite. Le gameplay semble assez dirigiste mais il semble qu'un vrai effort ait été fourni pour que les actions à effectuer soient le plus intuitives possibles. Ainsi, lorsque Jodie se bat, il faut suivre ses mouvements, et les accompagner avec le stick sans indication. Lorsqu'une action est disponible dans une pièce quelque part, elle est représentée par un petit point blanc vers lequel il faut aussi diriger le stick droit pour l'enclencher. Bien sûr, il reste toujours de vrais QTE, n'en déplaise à l'intention de départ de
Quantic Dream, mais l'effort afin de les rendre moins scriptées est vraiment notable.
Aiden and dangerous
On manipule la plupart du temps Jodie, mais il est très fréquent que celle-ci doive faire appel à Aiden, l'esprit auquel elle est reliée, pour avancer dans l'histoire. Aiden peut passer à travers les murs (même si certains sont curieusement "ghost-proof"), intéragir avec certains objets du décor mais aussi avec des humains "compatibles". L'esprit peut étouffer certaines personnes et même prendre le contrôle d'autres pour leur faire effectuer ce qu'il désire. Jouer à la fois Jodie et Aiden est un vrai plus dans le gameplay du titre, mais il faut avouer qu'il ne semble pas y avoir énormément de solutions différentes aux situations auxquelles nous sommes confrontés. Même s'il semble parfois exister plusieurs moyens d'arriver à un point donné de l'histoire, le fait est que ce point là restera inchangé. Pourtant, il semble que cette impression soit parfaitement voulue par
Quantic Dreams, qui aimerait que l'implication du joueur lui permette de suivre un chemin parfaitement logique. D'ailleurs, si l'on a l'impression de suivre des rails, il faut rappeler que le titre aura 23 fins différentes.
Beyond : Two Souls est donc un titre dont il faudra partager l'expérience avec ses potes afin de comparer les différents chemins empruntés et surtout, donc, leur finalité.
