Test : LittleBigPlanet 3 - PS3

LittleBigPlanet 3 - PS3

LittleBigPlanet 3 - PS3

Genre : Plateforme créative

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Licence forte de Sony démarrée en 2008, LittleBigPlanet revient en force sur PlayStation 4 après deux épisodes sur consoles de salon et tout autant sur machines portables. Des jeux intelligents, accessibles et monstrueusement funs portés par le talent du studio MediaMolecule : pour ce LBP 3, ce sont désormais les petits gars de Sumo Digital, en collaboration avec les développeurs originels, qui se sont chargés de sa création. L’âme de la série est-elle conservée malgré ces nombreux changements ?

Test effectué à partir d'une version PS4

Le dernier opus sur console de salon, LittleBigPlanet 2, est sorti en 2011, déjà. Trois ans plus tard, la franchise revient : les développeurs de Media Molecule ont passé le flambeau à ceux de Sumo Digital (qui ont déjà fait quelques OutRun, Virtua Tennis 3 ou plus récemment Forza Horizon 2, et de nombreux autres jeux). Et surtout, la plateforme de prédilection change. Annoncé en grande pompe sur PS4 lors de l’E3 2014 (bien qu’il soit aussi disponible sur PS3), le jeu a su raviver les flammes de la série qui, après avoir marqué, commençaient doucement à s’étouffer… Mais que nenni. C’est avec une impatience et un intérêt monstre que nous nous sommes lancés sur ce LittleBigPlanet 3 : dès la cinématique d’introduction, on renoue immédiatement avec cette ambiance si particulière, enfantine et réconfortante, qui a bercé les joueurs adultes que nous sommes. La même voix narratrice charmante, un peu semblable à celle d’un Père Noël - ou d’un simple grand-père, au choix – nous (re)présente l’univers de LBP sous l’angle de la créativité et de l’imagination, traits de caractère d’un monde virtuel infini ou tous les habitants, les joueurs, partagent et collaborent leur amour de la plateforme. Nous voilà reconquis. Direct.

L comme Long

Et le fameux narrateur ne nous a pas menti : LBP 3 est un jeu au contenu gargantuesque. L’énorme point fort, à n’en pas douter, provient de la rétro-compatibilité du jeu. C’est bien simple : TOUS les niveaux créés par la communauté de LBP 1 et 2 sont disponibles dans ce troisième épisode. De même, tous les items de décoration et de personnalisation des deux jeux précédents sont ici récupérables… Une bonne dose de nostalgie qui vient s’ajouter à ce nouvel univers encore plus vaste et travaillé qu’auparavant. Pour les novices, LittleBigPlanet est un jeu de plateforme en 2D, disposant de plusieurs niveaux de profondeur, dont le but est de terminer les nombreux niveaux qu’il propose. Et surtout, il est possible de créer ses propres levels afin de de les partager au monde entier : un axe encore plus prisé ici, puisque Sumo Digital a su remanier pas mal de choses à droite et à gauche.
À commencer par le mode Histoire (ou « Aventure », si vous préférez) : Sackboy, la petite poupée de chiffon que vous connaissez forcément, est chargé de contrer Newton, un jeune énergumène gaffeur qui a libéré les titans sur l’univers de Bunkum, engloutissant et détruisant toute la créativité et l’imagination du monde. Pour ce faire, il devra libérer les trois héros légendaires qui ont auparavant emprisonné ces vilaines entités : il s’agit en fait de trois nouveaux personnages jouables. Avant de nous attarder sur eux, il semble important de préciser que la narration du titre est la plus aboutie de la série, avec de réelles cinématiques et des dialogues complets. Le tout ne casse pas trois pattes à une poupée vaudou, mais se laisse agréablement suivre. La structure de ce mode « Aventure » a quant à elle été revue : désormais, chaque monde dispose d’un niveau central, un sorte de HUB qui donne accès à de multiples autres sous-niveaux qui, eux, composent véritablement la difficulté du monde en question. Dommage seulement que l’aventure manque d’heures de jeu, mais on peut se rattraper avec plaisir sur le level design absolument jouissif et bien pensé, d’une direction artistique charmante et surtout, d’une bande-son géniale. Le tout est truffé de références en tous genres, fait sourire et met de bonne humeur.

B comme Bugé

Si le gameplay de Sackboy n’a pas changé d’un poil, relevant de la plate-forme pure et dure plutôt traditionnelle, les développeurs ont pensé à lui octroyer de nombreux gadgets afin de varier ses mouvements. Ainsi, on trouve un téléporteur, un « casquo-rail », un pistolet à vent ou encore des chaussures à propulsion. L’ajout des trois autres personnages, quant à lui, est loin d’être négligeable. En premier lieu, on trouve Oddsock, sorte de chien-chaussette qui court, bondit et rebondit contre les murs. Ensuite vient Toggle, qui se rapetisse ou se grandit selon la situation et Swoop, l’oiseau qui vole et rase les pâquerettes à la vitesse de l’éclair (ou presque). Tous ces ajouts de gameplay, malheureusement assez vite exploités dans la campagne solo, font de la jouabilité la plus variée et la plus complète dans un LBP à ce jour. Cela profite à un level design encore plus complet et ingénieux, et vraiment intéressant à jouer. Même si l’on regrettera de ne pas pouvoir changer de personnage à tout moment, les idées sont bonnes et mises en avant lors des créations de niveaux, qui eux aussi gagnent en galons avec une accessibilité revue à la hausse et des possibilités, grâce à ces ajouts de gameplay, encore plus vastes.
Cependant, l’expérience n’est pas optimale. Durant notre périple à Bunkum, nous avons rencontré de nombreux problèmes plus ou moins fâcheux. Jouable à deux en local et jusqu’à quatre en ligne, l’aventure en coopération est comme prévue délicieuse… mais les problèmes de caméra surviennent et gênent parfois terriblement : entre des plans qui se concentrent sur le joueur le moins avancé dans le niveau (le « premier » joueur se faisant alors éliminer car hors du champ de vision), les problèmes d’angle où l'un des joueurs ne sait absolument plus où aller car les obstacles lui sont cachés… On a de quoi pester. De même, nous sommes plus d’une fois passés à travers le plancher pour nous retrouver dans les abysses du jeu, nous faisant louper des étapes importantes comme des boss et nous amenant directement à la fin du level. Hormis cela et les ralentissements assez fréquents du jeu, nous avons observé deux bugs très fâcheux : le premier visant une porte de checkpoint où il nous était IMPOSSIBLE de réapparaître, nous obligeant alors à recharger le niveau à chaque mort (et les temps de chargement ne sont pas courts). Le deuxième fut carrément une corruption totale de notre profil après une bonne semaine complète sur le jeu, nous obligeant purement et simplement à tout reprendre de zéro. Pourquoi ? Aucune idée, à croire que le bon dieu s’est dit « tiens, aujourd’hui, je fais chier la rédaction de GameHope ». Ou bien que les développeurs ont laissé passer une petite faille qu’ils se devraient de vite combler, car vous l’avez deviné, ce genre de bug est difficilement pardonnable.

P comme Pédophile

Non car oui, un narrateur avec une voix aussi chaleureuse et un comportement aussi gentil envers des joueurs enfants, ça cache forcément quelque chose. Plus sérieusement, il semble important de s’attarder sur l’aspect technique du titre. Ce qui n’a donc, comme vous l’avez constaté, rien à voir. Si, comme expliqué précédemment, le jeu ne brille pas par son framerate, il peut se rattraper avec ses environnements joliment designés : en revanche, le titre ne fait pas particulièrement honneur à la puissance de la PS4… Si, globalement, les textures sont un peu plus travaillées et les décors plus fins, on se retrouve là avec un rendu qui aurait été tout à fait possible sur PS3 il y a quelques années. Largement passable, bien entendu, mais à des kilomètres de la vraie next-gen. Certains d’entre vous diront s’en fichtre totalement, et peut-être auront-ils raison : la vraie force de LBP 3 réside dans son contenu, immense et encore plus travaillé, qui fait de lui l’épisode le plus complet jusqu’à présent. Tout n’est pas bien peaufiné, certains problèmes de conception refroidissent même beaucoup, mais force est de constater que Sumo Digital a plutôt bien géré l’héritage de MediaMolecule.
LittleBigPlanet 3 est incontestablement l’épisode le plus complet de la série. Avec des ajouts de gameplay profonds qui promettent des futurs niveaux dantesques, on regrette juste que la campagne solo, malgré sa structure remaniée, soit aussi courte et simple. Mais surtout, il est dommageable que des bugs aussi fâcheux que ceux que nous avons rencontrés soient venus entacher cette expérience exquise. Expérience que nous recommandons toutefois à tous les amoureux du jeu de plate-forme : ce serait bien trop dommage de passer à côté.
25 novembre 2014 à 18h39

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Points positifs

  • La nouvelle structure et narration du mode "Aventure"
  • Les gadgets et personnages, réels ajouts de gameplay
  • La rétro-compatiblité avec tous les anciens niveaux et items, ça, ça poutre bien
  • Un éditeur de niveaux plus poussé, et plus accessible
  • Un level design de malade
  • Une bande-son excellente
  • Des vrais niveaux en 3D avec vue du dessus

Points négatifs

  • Bugs qui font vraiment chier, parfois
  • Mode "Aventure" trop court, et qui exploite trop vite les nouveaux ajouts
  • Beau, mais un peu vite-fait quand même
  • Des problèmes de caméra parfois ennuyants...
  • Les niveaux en 3D où tous les joueurs se confondent car la même apparence...

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