Test : Akiba's Trip : Undead and Undressed - PS3

Akiba's Trip : Undead and Undressed - PS3
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Tous les joueurs – ou du moins les adeptes de jeux vidéo japonais – connaissent Akihabara, ce quartier de Tokyo où l'otaku règne en maître. L'endroit est tellement culte dans le monde entier que certains en profitent pour l'utiliser comme toile de fond de leurs titres. C'est d'ailleurs le cas du studio Acquire et de son déjanté Akiba's Trip : Undead and Undressed, désormais disponible sur PS4 mais sorti il y a déjà quelques temps sur PS3 et PS Vita.

Test effectué à partir d'une version PS4

Nanashi est un jeune homme tout ce qu'il y a de plus banal, si ce n'est qu'il ferait absolument tout pour pouvoir faire main basse sur des figurines rares. En bon otaku qui se respecte, il n'hésite donc pas une seconde lorsqu'on lui propose d'en acquérir une méga collector. Sauf que voilà, c'était un piège (évidemment) : l'adolescent va contre son gré être transformé en Synthisters, comprenez par là une sorte de vampire, la seule différence étant que ceux-ci ne sucent pas le sang mais aspirent l'énergie de jeunes au cœur pur. Il est fort heureusement sauvé au dernier moment par une jeune femme, elle aussi créature de la nuit, sauf que cette dernière désire le contraire, à savoir sauver les êtres humains. En mélangeant son sang à celui du héros, la donzelle va le transformer en une sorte d'élu et tous deux vont alors entreprendre de sauver Akiba. Tout un programme.

A poil Buffy !

Et quoi de mieux pour supprimer des vampires que de les... déshabiller ? Mais oui pardi ! Car si les Synthisters ne se nourrissent pas de sang, ils restent néanmoins sensibles au soleil. Quoi de plus logique donc que de leur arracher les vêtements les uns après les autres, y compris les couvre-chefs, après les avoir au préalable affaiblis. Pour ce faire, Akiba's Trip : Undead and Undressed propose un système de combat en temps réel plus que simplissime. Trois boutons dédiés à chaque partie du corps (tête, haut et bas) et c'est à peu près tout. C'est là que se pose le premier problème de ce titre : les affrontements sont répétitifs et ne demandent pas de stratégie spécifique. Le joueur passe donc le plus clair de son temps à marteler trois boutons, voire à exécuter des QTE lorsque des chaînes de coups se mettent en place histoire de venir à bout au plus vite des ennemis. Passés les premiers strip-tease et les fous rires qui vont avec, le tout devient donc rapidement plan-plan et ennuyeux, malgré certains finishs assez mémorables, d'autant plus que le tout n'est pas aidé par une caméra bien souvent à la ramasse ainsi que des mouvements trop rigides. Et même le fait de pouvoir changer d'acolyte, à savoir de jeunes demoiselles, ne change rien à la donne. Dommage.
Malheureusement, le reste du titre ne parvient pas à casser cet ennui. Côté visual novel oblige, cet Akiba's Trip : Undead and Undressed est bavard, extrêmement bavard, pour souvent ne pas dire grand chose d'intéressant. Là encore, c'est vraiment dommage car plusieurs embranchements scénaristiques sont présents en fonction des liens d'amitié que le héros tisse avec les personnages secondaires. D'ailleurs, en parlant de secondaire, le jeu propose un certain nombre de quêtes annexes. Si elles ont le mérite d'être plutôt variées, et donc n'imposent pas toujours de se battre, elles restent en grand partie inintéressantes et ne sont prétexte qu'à gagner de l'argent à dépenser en items divers et variés venant modifier stats et apparences des héros. Un coup de pouce qui n'est pas de trop car la difficulté, au départ quasiment inexistante, augmente d'un coup, sans crier gare ni même suivre une quelconque courbe de progression. Résultat, le joueur se retrouve bien vite à devoir enchaîner les quêtes censées n'être qu'annexes pour s'upgrader, sous peine de rester bloqué.

Little Drac

Pas terrible sur son fond, le titre d'Acquire l'est aussi sur sa forme. Ainsi, les graphismes sont franchement moches et ne rendent clairement pas honneur à la PS4. Ni même à la PS Vita ou à la PS3 d'ailleurs, c'est dire. En revanche, le jeu aurait eu toute sa place sur PS2, temps de chargement compris. Car si sur le papier Akiba's Trip : Undead and Undressed propose un open-world avec le quartier d'Akihabara retranscrit très fidèlement dans son intégralité (l'un des rares points forts du jeu), le tout est en fait divisé en de très nombreuses zones qui nécessitent des temps de chargement. Si ces derniers ne sont pas bien longs, une poignée de secondes la plupart du temps, ils fatiguent sur le long terme car ils sont littéralement tout le temps présents puisque les zones ne sont séparées entre elles que par une dizaine de pas. Et le comble, c'est que l'on ne comprend pas vraiment leur présence : pour afficher des façades avares en détails ? Des PNJ qui mettent quelques temps à apparaître ? Ou peut-être tenter d'effacer un aliasing omniprésent ? Le mystère reste entier. Au moins, l'ambiance sonore rattrape un peu la chose, avec des musiques et doublages (anglais ou japonais) convaincants dans l'ensemble. En revanche, est-il utile de préciser, sachant que c'est bien souvent le cas pour les RPG nippons, qu'aucune traduction française n'est de la partie ?
Comme dit précédemment, cette version est un portage en provenance de la PS3 et de la PS Vita, elle débarque donc avec son petit lot de nouveautés. On peut ainsi noter la présence dès le début du jeu des DLC déjà sortis, ainsi que quelques lignes de dialogues inédites, même si ces dernières restent anecdotiques. Les fonctionnalités de la console sont également mises à disposition, avec la possibilité d'utiliser le haut-parleur de la manette ainsi que son pavé tactile et, pour ceux qui apprécient de jouer en diffusant leur partie sur Internet, les spectateurs ont la possibilité d'intéragir directement via des commandes spécifiques. A eux de choisir d'aider le joueur en faisant débarquer un PNJ plus puissant ou, au contraire, de lui compliquer la tâche en rendant l'IA plus agressive. Un système plutôt sympa, à condition bien sûr de tomber sur des personnes compréhensives, mais, au fond, rien de vraiment obligatoire qui pousserait un joueur ayant déjà terminé le titre sur un autre support à franchir le cap.
Titre vraiment à part, Akiba's Trip : Undead and Undressed n'a que peu d'atouts dans sa manche. On notera ainsi le quartier d'Akihabara, très fidèlement modélisé, le chara-design plutôt mignon des personnages et enfin un principe de base plutôt marrant, à savoir déshabiller des gens en toute impunité dans la rue. Les premières heures sont propices aux fous rires, à grand renfort de petites culottes, d'humour au ras des pâquerettes et de situations pour le moins cocasses, mais le tout s'amenuise bien vite au vu des défauts présents. Le système de combat est franchement naze, les temps de chargement sont bien trop nombreux, les graphismes ne sont vraiment pas à la hauteur et le tout est horriblement répétitif. Alors si vous voulez malgré tout vous y essayer rien que pour le plaisir de foutre des gens à poil, il est plus que conseillé d'attendre un prix plus doux que celui proposé actuellement.
16 février 2015 à 11h02

Par

Points positifs

  • Le quartier d'Akihabara fidèle à l'original
  • Concept marrant
  • Chara-design sympa
  • Doublages japonais disponibles
  • On se marre quand même bien
  • Quelques ajouts pour cette version PS4...

Points négatifs

  • ...Mais pas de quoi sauter au plafond
  • Système de combat pas terrible
  • Graphismes hideux
  • Temps de chargement tous les dix pas (littéralement)
  • Vite répétitif
  • Tout en anglais (ou japonais)

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Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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