Test : DriveClub - PS4

DriveClub - PS4

DriveClub - PS4

Genre : Course sociale

Partager
Quand la PS4 n’était qu’un fantasme, les joueurs imaginaient que le premier jeu de courses exclusif à l’engin serait un Gran Turismo. Sony a décidé de surprendre son monde et, en 2013, a révélé, en même temps que la console, que Driveclub serait le premier jeu de courses exclusif à la console. Seulement, le chemin vers la sortie a été semé d’embûches. Alors que le jeu d’Evolutions Studios devait sortir en même temps que la console, il a été repoussé de presque un an pour nous arriver maintenant. Alors le report et l’attente en valaient-ils le coup ?

Test effectué à partir d'une version PS4

Qu’est-ce qui fait qu’un jeu de voitures est bon ? Il faut quelque chose qui le démarque vraiment de ses concurrents. Certains seraient tentés de dire que tout les jeux de courses se ressemblent, cela peut paraître vrai quand on ne s’intéresse pas au genre mais quand on s’y penche de près, on voit de multiples différences entre tel ou tel jeu. Un Burnout joue la carte arcade à mort avec une forte dose de folie. Forza et Gran Turismo mettent en avant le réalisme de leurs jeux (en y arrivant plus ou moins) et Driveclub… Et bien, Driveclub a choisi une sorte de position médiane qui n’aide pas à sortir du tout venant. Il y a pourtant ce côté social que Sony met en avant avec les clubs mais on verra plus loin que la chose n’est pas aussi poussée qu’elle pourrait l’être.

Tiens et si je coupais ce virage ?

Parlons du cœur du jeu : la conduite. Comme il est dit plus haut, le jeu choisit une sorte de position à mi-chemin entre l’arcade et la simulation. Et c’est plutôt pas mal même si cela ne risque pas de vous transcender, surtout les habitués des jeux de courses. Les sensations de conduite sont bonnes, les voitures ne driftent pas trop et selon leur type (Hatchback, Sport, Haute Performance, Super et Hyper), on sentira de vraies différences de pilotage. Même au sein de ces catégories, les voitures sont assez différentes pour que chaque joueur choisisse un véhicule qui sied à sa conduite. Le jeu sera d’ailleurs assez exigeant puisqu’il n’est pas conseillé de foncer à toute berzingue et à conduire comme un fou puisque vous risquez de finir dans le décor (ou une autre voiture) ou d’avoir une pénalité de temps qui vous ralentit… la moitié du temps puisque l’autre moitié vous pourrez vous le permettre si vous dosez bien le risque et vous pourrez vous en tirer sans trop avoir perdu de vitesse et vous serez toujours dans la course.
Le mode solo propose d’ailleurs une IA qui est dans cette optique de moitié moitié. Si vous êtes dans le peloton, elle n’hésitera pas à vous rentrer dedans (quelques fois cela finira en pénalité injuste pour vous d’ailleurs, ce qui est regrettable) et même à se faire des sales coups entre IA, ce qui est mieux que la course à la queue leu leu. Malheureusement, si vous avez eu un gros retard, le peloton vous attendra tranquillement. Il est ainsi possible de subir un gros accident à 80 % de la course et d’arriver à rejoindre le peloton et finir 4ème. L’accident aurait eu lieu un chouïa plus tôt, la victoire aurait pu être pour nous. Cela se traduit aussi par une non prise en cause des dégâts (ou du moins juste très légèrement) et il n’y a pas d’option pour activer cela. Enfin, les voitures ne font aussi malheureusement pas trop ressentir leur poids malgré le pilotage assez exigeant. Mais en général, l’expérience de conduite est plutôt bonne avec une bonne impression de vitesse et une vue cockpit cool qui renforce l’immersion tout en permettant de bien voir ce qui se passe sur la piste. Si cette vue ne vous plait pas, il y en a environ sept. De quoi contenter tout le monde et c’est tant mieux.

Petit guide du contenu important mais incomplet

C’est bien beau de conduire mais il faut avoir des endroits où conduire. A ce niveau, Driveclub assure. Il y a 55 circuits (les variations sont incluses dans le décompte) dispersés dans 5 pays différents : Ecosse, Canada, Chili, Norvège et Inde. Les tracés des circuits sont bien pensés et variés et mettront à l’épreuve vos skills de pilotes de milles manières différentes. Il y a des circuits courts, d’autres vous font aller d’un point A à un point B dans une course linéaire et certains sont composés de virages corsés alors que d’autres proposeront plusieurs lignes droites. On ne va pas tout lister mais c’est très bien fait et on ne s’ennuie pas du point de vue des tracés proposés. Cela donne un mode solo assez long et complet pour un jeu qui est tourné vers le multi. Ce qui est toujours appréciable. Malheureusement, le nombre de voitures est limité à une cinquante, ce qui fait un peu pitié quand on compare avec les 200 voitures de Forza Horizon 2 (exemple au hasard). De plus, même s’il y en a pour tous les types de conduites, on se limite aux voitures européennes, ce qui fait que l’on se coupe de pas mal de caisses cools et iconiques de partout ailleurs (Mustang, Viper, Impreza…). On ajoutera que le jeu ne propose pas de grandes propositions pour la personnalisation que ce soit sur ou sous le capot. Tout cela est bien dommage.

L’éternel troisième

Les circuits, quant à eux, ont beau être variés mais les types d’épreuves proposés sont assez limités. En solo, nous avons droit aux courses, aux épreuves de Drift (atrocement mal pensées, ne serait-ce que parce que les voitures ne driftent pas tant que ça) et aux contre-la-montre. Pour un mode solo, c’est loin d’être la panacée. De plus, il n’y a pas de vrais objectifs pour s’y lancer à fond. Chaque course propose trois objectifs pour gagner des étoiles afin de débloquer d’autres épreuves : un de classement, un de temps et un défi en course (trajectoire dans des virages, vitesse max, vitesse moyenne ou drift). Ce qui ne marche pas : l’objectif de classement est généralement de finir dans le top 3 même dans les épreuves plus dures à deux-trois expressions près. C’est un peu petit joueur mais cela correspond à l’optique moyenne du jeu. Sinon, le jeu pousse à gagner des points de réputation qui sont un peu des points d’XP dont le seul but est de débloquer des véhicules et c’est tout. On notera que la plupart des épreuves imposent tel type de véhicule que ce soit en multi ou en solo et ce n’est pas plus mal puisque cela pousse à essayer plusieurs types de véhicules et varier les plaisirs.

First rule of Driveclub is : You HAVE to talk about Driveclub

En multijoueur, on trouve quelques épreuves en plus. Deux à vrai dire, l’endurance (une course plus longue tout simplement) et des épreuves de vitesse. On trouve aussi des défis que les joueurs peuvent se lancer les uns les autres mais ils s’apparentent aux contre-la-montre que l’on retrouve en solo. Il est aussi possible de retrouver des défis d'autres joueurs en course. Ils s'apparentent à certains défis lancés par le jeu : il faut battre telle vitesse maximale ou telle vitesse moyenne... Mais cela déconcentre plus qu'autre chose et on s'en moque un peu au final. Si on bat l'autre, on le bat, sinon on n'en mourra pas. Un vrai manque de variété qui fait que plus le jeu avance moins on y met du cœur. De plus, que ce soit le solo ou le multijoueur, il manque une sorte de contexte qui fait qu’on s’y croit plus comme l’histoire bateau du pilote qui émerge pour devenir le meilleur. GRID 2 avait très bien réussi cela. Au final, on se retrouve avec un jeu où l’on enchaine les courses sans réelle passion même s’il reste divertissant.
La plus value aurait pu venir des clubs mais ils tiennent plus du gimmick qu’autre chose. Vous pouvez donc former des clubs avec 5 autres personnes. Le but : engranger des points de réputation pour gagner cinq véhicules supplémentaires. Pas beaucoup plus engageant que le solo. Les points peuvent s’engranger à chaque fois qu’un membre du club participe à une épreuve que ce soit en solo ou en multi. Il y a bien quelques épreuves en équipes en multi mais… il faut être là au bon moment pour y participer puisque le jeu choisit une sélection d’épreuves pour le multi à tel moment et il faut faire avec. Tu veux faire une course d’endurance et il n’y en a pas ? Tant pis pour toi, tu feras une course normale. On se demande pourquoi les développeurs ont pensé que c’était une bonne idée. Bref, tout ça pour dire que la facette sociale du jeu est plus cosmétique qu’autre chose et ne pousse pas à faire des courses en club c’est bien dommage. On pourrait penser que le club facilite le fait de faire des courses entre potes mais cela est impossible puisqu’ils se limitent à 6 membres et que les courses peuvent aller jusqu’à 12 joueurs. Il est donc facile de se retrouver avec des relous en course. On attendra donc The Crew pour peut-être trouver un vrai jeu de courses social.

Beau de près mais loin d’être beau

Graphiquement, le jeu continue son mouvement moyen. Quand on est dans la course, le jeu paraît très beau. Les effets de lumières sont particulièrement réussis et aident à s’y croire un peu plus. Avec un système de jour/nuit, cela fait des merveilles pour l’immersion et pour varier les situations. Evolution a d’ailleurs annoncé qu’un système de variation de la météo serait au programme pour plus tard. Cependant, les circuits n’ont pas vraiment de personnalité et varient seulement entre deux types : le circuit classique et le circuit sur route. Des circuits en ville auraient pu être sympas par exemple. De plus, les environnements choisis ne sont pas vraiment variés, il y a beau avoir cinq pays : la Norvège, l’Ecosse et le Canada se font écho en tant que pays froids. On se retrouve souvent à se demander où on est et on se retrouve dans des lieux très froids en termes de couleurs. Quoiqu'il en soit, les voitures sont très bien modélisées et les intérieurs ont aussi de la gueule. On regrettera juste que le son du moteur soit trop en retrait pour s’y croire à fond. Cela dit, les graphismes montrent qu’ils ne sont pas si fantastiques que ça lors des plans larges en début de course. Ce qui est secondaire mais fait un peu tiquer avant chaque compétition. Le jeu n'a beau pas être une claque visuelle, il fait tout de même bien le travail.
Bref, Driveclub n’est clairement pas un hit et ne joue pas dans la cour des Forza et autres Gran Turismo. La faute à une propension à la position médiane générale. Le jeu d’Evolution Studios est un peu le François Bayrou de sa catégorie, il veut tellement plaire à tout le monde qu’il fait le moins de vagues possible pour ne froisser personne et au final n’intéresse vraiment personne. Le pilotage est sympathique mais pas révolutionnaire et oscille trop entre arcade et simulation pour que l’on crie au génie. Le jeu propose pas mal de circuits aux tracés intéressants mais ne varie pas assez les épreuves et propose un nombre de véhicules trop limité. Il s’enorgueillit d’un mode online qui repose sur les clubs mais ne pousse pas le concept au delà d’un simple gimmick. Ne vous y trompez pas le jeu pourra vous divertir et a une facture globale honnête mais avec The Crew et Project Cars qui arrivent, il risque d’y avoir des jeux bien plus intéressants à venir.
07 octobre 2014 à 16h53

Par

Points positifs

  • Des circuits cools
  • Plein de courses...
  • Un pilotage intéressant

Points négatifs

  • Le concept des clubs est un gimmick
  • ... mais pas assez de variété
  • Peu de voitures
  • Le multi qui impose telle ou telle épreuve
  • Peu d'options et de personnalisation
  • Un jeu sans personnalité
  • Un jeu moyen dans la plupart des compartiments
  • Les épreuves de Drift
Revenir en haut