Test : Transistor - PS4

Transistor - PS4
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Supergiant Games a la pression. Leur premier jeu, Bastion, a été encensé par la critique et les joueurs. Ils avaient le choix : soit ils arrêtaient de faire des jeux et s’exilaient sur une île déserte (jurisprudence Phil Fish), soit il fallait pondre un deuxième jeu qui confirmerait le premier effort du studio. Ils ont à priori choisi la deuxième option (en même temps ça aurait été ballot d’arrêter si tôt) et nous livrent un Transistor de haute volée.

Test effectué à partir d'une version PS4

Dans la ville futuriste de Cloudbank, Red vit une journée de merde. Chanteuse célèbre au summum de sa carrière, elle est victime d’une attaque de la Camerata, une mystérieuse organisation qui en a gros. Son chef lance donc une épée sur la chanteuse mais un inconnu s’interpose gâchant les plans des fifrelins. Red veut se venger et se servira de l’épée, fameuse Transistor du titre, où se retrouve enfermé l’esprit de son sauveur. On est donc invité donc à parcourir une cité futuriste splendide en compagnie de Red et de son épée un peu bavarde et on se laisse prendre au jeu du hack’n slash saupoudré de RPG au gameplay bien pensé et assez addictif.

Red is Dead

Transistor est un jeu bien conçu sur tous les niveaux (même les menus sont jolis et ergonomiques) et le gameplay est, bien sûr, au diapason. On aurait tôt fait de penser qu’il est simpliste, qu’il ne s’agit que d’un hack’n slash/RPG qui ressemble beaucoup au jeu précédent du studio (les deux partagent une vue isométrique sur l’action). Bien sûr, on aurait tort. Au final, le jeu n’offre qu’une quinzaine de pouvoirs différents mais ce serait volontairement ignorer la possibilité de créer des combinaisons de trois pouvoirs (un principal et deux en suppléments) qui permettent de créer des effets secondaires sympathiques comme laisser des petites bombes dans son sillage quand on fait un dash. Il est aussi possible de placer un pouvoir en mode passif avec un effet permanent comme créer des clones de soi à chaque attaque. Bref, ce système relance tout le temps l’intérêt pour le jeu et on s’amuse à expérimenter toutes sortes de choses. C’est d’autant plus passionnant que les nouveaux pouvoirs ne poussent pas à oublier les anciens dans un placard.

La Rédemption de la mort de Red

Maintenant, c’est le moment parfait pour sortir la phrase préférée des animateurs de télé-achat : « Et ce n’est pas tout ». En face, il y a, bien entendu, des ennemis. Au nombre de dix, on serait tenté de dire qu’ils ne sont pas variés. Ce serait volontairement ignorer les mises à jour qu’ils subissent tout au long du jeu (un peu comme notre héroïne). Là où l’ennemi nommé Clucker se contentait de nous jeter quelques bombes lors de ses premières apparitions, il crée maintenant les zones où le pouvoir spécial de Red est inefficace (un exemple parmi tant d’autres). Transition parfaite, ce système de jeu est donc magnifié par le pouvoir qui permet à Red de figer le temps pour planifier ses attaques sur un petit laps de temps. Les combats gagnent en stratégie et en réflexion ce qu’ils perdent en bourrinage primaire et ce n’est pas plus mal. D’autant plus que l’action peut devenir assez vite illisible à l’écran dans les derniers chapitres. Enfin, il y a quelques limiteurs qui imposent des contraintes lors des combats. C’est une manière de créer une difficulté personnalisée vraiment bien trouvée et pour ceux qui veulent aller au bout du trip, ils peuvent ainsi augmenter progressivement la courbe de difficulté. On vous déconseille vivement de ne pas vous en servir puisque, sans eux, on pourrait avoir l’impression, à tort, de se trouver face à un jeu trop facile et trop court.

Le Transistor tue

Au final, le soft offre une durée de vie honorable si l’on joue le jeu et qu’on se sert des limiteurs ou que l’on essaye de faire les tests, sorte de quêtes/défis secondaires. Ils sont d’ailleurs bien pratiques pour maitriser encore mieux ce gameplay plus riche qu’il n’y paraît au premier abord. On découvre, par exemple, que l’on peut faire des combos entre les pouvoirs dans la bataille comme attirer les ennemis vers soi et provoquer une attaque de zone autour de son perso. Un mode new game + vient compléter la formule et il permet d’approfondir encore plus et de manière vraiment intéressante le gameplay déjà bien plaisant lors du premier run avec un challenge encore plus relevé. Ce qui fait aussi une grosse partie du charme du jeu, c’est sa direction artistique. On a l’impression de parcourir des peintures magnifiques de ce monde futuriste qui subit une sorte de désastre assez apocalyptique. De plus, les interlude/cinématiques offrent également de splendides images. L’ambiance est aussi très réussie car l’univers est soutenu par une bande originale génialissime de Darren Korb avec l’intervention vocale d’Ashley Barrett. Tout cela au service d’une histoire de vengeance qui devient un peu plus touchante à mesure qu’avance le jeu. L’univers autour de ce récit principal est approfondi avec des fiches que l’on débloque en combattant avec tel ou tel pouvoir. Cela dit, ces fiches sont un peu confuses et rendent la grande histoire un plus absconse qu’elle ne devrait l’être mais cela n’empêche pas le récit d’être une bonne motivation pour continuer son aventure.
N’hésitons pas à le dire, Transistor est une nouvelle petite perle livrée par Supergiant Games. Le jeu propose un gameplay vraiment riche qui se renouvelle vraiment tout au long du jeu que ce soit par le biais des pouvoirs proposés, des combinaisons possibles entre ces derniers, des ennemis ou bien des limiteurs pour la difficulté. Le pouvoir de planification apporte en plus un vrai apport stratégique au jeu. Ce qui est formidable, c’est que le jeu jouit aussi d’une direction artistique magnifique pour poser un univers futuriste passionnant même s’il a tendance à être un peu confus. Enfin, une conclusion sur Transistor ne serait pas complète sans revenir sur la fantastique musique qui finit d’asseoir le jeu comme un incontournable pour les amateurs du genre. Bref, Transistor est excellent, jouez-y.
22 mai 2014 à 12h25

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Points positifs

  • La planification des coups
  • Les différentes combinaisons de pouvoirs
  • La difficulté sur mesure avec les limiteurs
  • La direction artistique qui est magnifique
  • La bande originale qui est sublime
  • L'histoire touchante de Red

Points négatifs

  • Les combats sont quelques fois confus
  • Le scénario un peu trop compliqué d'un point de vue global

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