Test : Tekken 7 - PS4

Tekken 7 - PS4
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Deux ans. Cela fait deux années, deux très longues années, que Tekken 7 se fait cruellement attendre sur nos consoles de salon. Une attente qui n'a évidemment pas été vaine, Bandai Namco ayant préféré chouchouter son bébé pour le sortir dans le meilleur état possible. Une décision que l'on peut saluer, à une époque où certains studios préfèrent précipiter les sorties de leurs productions... Mais ne nous égarons pas et concentrons-nous sur ce qui nous intéresse ici, à savoir le test de Tekken 7.

Test effectué à partir d'une version PS4

Pour ce Tekken 7, Bandai Namco promettait aux joueurs d'enfin terminer l'arc narratif concernant la famille Mishima. Et ceux qui ont tâté les épisodes de la série savent qu'il y avait du boulot. Alors, certes, on en apprend un peu plus sur certains membres de cette famille de déglingos, on voit certains événements d'un autre œil, on apprécie le fait que le titre tente de donner une véritable fin à l'ensemble... Mais franchement, c'est catastrophique. Le scénario, tout comme les personnages, se prend trop au sérieux, les situations sans forcément de lien logique les unes avec les autres s'enchaînent à toute vitesse, certains combattants apparaissent soudainement pour disparaître tout aussi sec, les transitions ne sont pas forcément bien réussies, chacun parle dans sa langue natale (et c'est pas triste de voir un japonais écouter sans sourciller un italien)... Bref, le mode Histoire de cet opus ressemble à s'y méprendre à un nanar que l'on regarderait en ayant descendu quelques verres bien corsés avant. Et c'est dommage, car les fans étaient en droit d'espérer bien plus. Même la réalisation est aux fraises, avec des scènes réalisées différemment. Ainsi, le scénario progresse parfois à coups de cinématiques, parfois de dessins sur lesquels vient se poser une voix off (celle d'un reporter enquêtant sur les Mishima), parfois encore de contenu ingame... Bref, il n'y a pas beaucoup de logique. Heureusement, le tout se plie assez vite, ce qui n'est pas dommage au vu du côté un peu trop bavard de certains passages : une quinzaine de chapitres et roulez jeunesse.

Distribution de mandales

A cela s'ajoute un chapitre spécial très court ainsi qu'un chapitre pour presque chaque combattant. Ce qui peut sembler beaucoup dit comme ça : en réalité, chacun de ces chapitres comprend un seul combat, précédé d'une courte introduction écrite et suivi d'une petite cinématique. Tous ces petits bonus permettent d'en apprendre un peu plus sur certains nouveaux personnages et de savoir ce que certains vieux baroudeurs sont devenus, sachant que quelques uns misent avant tout sur l'humour (certes, un peu décalé). Mais, là encore, le fan ne peut qu'être déçu face à cette manière de faire, les ''histoires'' de certains combattants étant carrément bâclées, du genre : ''Machin arrive à tel endroit, il voit quelqu'un qui semble vouloir se battre, alors il se prépare au combat.'' Et ce n'est même pas exagéré... Et tant qu'à faire, autant rester dans le chapitre des doléances en évoquant le contenu proposé par ce Tekken 7, qui se fait franchement chiche. En ce qui concerne l'expérience purement solo, les joueurs devront se contenter du mode Histoire, du mode Arcade, du mode Combat au Trésor (enchaînement de combats avec du loot destiné à la personnalisation à la clé), et voilà. Où sont passés les autres modes chers à la série ? Voire même au genre du jeu de baston en général ? Mystère et boule de gomme. Les adeptes de distributions de mandales entre amis pourront heureusement toujours se tourner vers le multi en local ou en ligne, même si ce dernier rencontre actuellement quelques soucis, essentiellement sur le fait de trouver un adversaire en combat classé. Bandai Namco a assuré être sur le coup, ces petits problèmes réseau devraient donc être rapidement corrigés.

Tekken 7

Mais concentrons-nous maintenant sur le cœur du gameplay : LA BAGARRE. Et de ce côté-là, le constat est bien meilleur (ouf). En peaufinant ici et là, en rajoutant, en supprimant, Bandai Namco a fait de cet épisode l'un des plus agréables à prendre en main, rien que ça. Ainsi, exit les combos à rallonge relativement insupportables des précédents opus, ici il faut taper vite pour taper fort, les longs enchaînements n'étant pas spécialement récompensés. En conséquence, certains combattants ont perdu certains de leurs coups, notamment ceux qui faisaient la part belle aux combos aériens. Mais si, vous savez, ceux qui vous enchaînaient en l'air sans vous laisser le temps de retomber et qui vous infligeaient un K.O. de la sorte... Hé bien ça, c'est de l'histoire ancienne. On peut également noter qu'il n'est plus possible d'effectuer un combo sur un adversaire se relevant via une roulade, ou encore que le système de contre-projection a été simplifié. C'est d'ailleurs ce qui ressort globalement des premiers affrontements : on a clairement l'impression que les développeurs ont voulu rendre le gameplay relativement accessible, comme à l'époque. Si, certes, les habitués pourront toujours briller en société en démontrant tous leurs skills, les petits nouveaux n'auront pas beaucoup de mal à se mettre dans le bain et à progresser rapidement – autrement qu'en appuyant sur tous les boutons n'importe comment, s'entend (à ceux-là on peut toujours opposer le Power Crush, qui encaisse les coups mais permet d'en placer un autre, le personnage évitant le stun). Par exemple, le Rage Art se déclenche facilement d'une simple pression sur R1, à condition évidemment que le personnage soit rentré en mode Rage (ce qui se fait automatiquement une fois la jauge de vie basse). Une fois le coup placé et la mini-cinématique lancée, ce petit coup de pouce peut sans problème renverser la vapeur durant un affrontement... Même si, à combattants égaux, le risque est que ce soit à celui qui dégaine le plus vite. On ne peut pas être parfait partout.

Tekken 7

Le poing de la justice

Tous ces changements rendent donc le gameplay de ce Tekken 7 bien plus technique, mais également plus nerveux que celui de ses prédécesseurs. Et le résultat se voit immédiatement à l'écran, cet opus n'hésitant pas à faire tout péter dans tous les sens. Bandai Namco s'y connaît en e-sport et ça se voit tant le spectacle est immédiatement présent. Animations détaillées, effets visuels dans tous les sens, environnements dynamiques, ralentis en gros plan lorsque les deux combattants frappent en même temps, styles de combats variés... Bref, si l'on n'aimait pas autant se foutre sur la tronche, on prendrait autant de plaisir à jouer qu'à regarder d'autres personnes jouer, ce qui est assez rare pour être souligné. D'autant plus qu'il y en a véritablement pour tous les goûts au vu du roster : pas moins de 36 personnages. Si certains sont là depuis un bon bout de temps, comme Panda, Hwoarang, Heihachi ou Nina, d'autres sont plus récents (Bob, Asuka...) voire même carrément inédits. On pense par exemple à Lucky Chloe, la pop idol féline très rapide, Kazumi et son foutu tigre qui n'hésite pas à venir donner des coups de patte dans le dos ou encore Claudio, véritable cliché sur patte de l'italien. Certains semblent même avoir été inclus quasiment uniquement pour les néophytes, comme Katarina et son string apparent ses coups puissants et faciles à sortir. Enfin, vous l'aurez sans doute remarqué durant la promotion du titre, Akuma de Street Fighter est venu se joindre à la fiesta. Un rajout un peu étrange au premier abord, les deux licences n'ayant pas vraiment le même gameplay. Mais force est de constater que les développeurs se sont bien débrouillés car, même si son héritage Street Fighter transpire par tous les pores de sa peau, quelques légères modifications le rendent grosso-modo jouable comme tous les autres. Et oui, les Hadoken sont aussi de la partie.

Tekken 7

Un peu plus haut, nous vous parlions du mode Combat au Trésor : proposant au joueur de s'adonner à tout un tas de matchs, il permet de looter des éléments de personnalisation qui deviennent de plus en plus rares au fur et à mesure des victoires. A ce stade, vous avez dû donc comprendre que la personnalisation était évidemment de la partie dans ce Tekken 7. En échange de monnaie ingame, le joueur peut ainsi acheter tout un tas d'éléments plus ou moins absurdes à placer sur ses combattants : maquillage, accessoire, tenue complète, chapeau... Il y a franchement de quoi faire, d'autant plus que si certains éléments sont disponibles pour tout le monde, d'autres en revanche ne peuvent être équipés que par un seul personnage (par exemple l'épée de Yoshimitsu). Autant dire que les adeptes du 100% auront bien du boulot pour débloquer tout ça... D'autant plus que ce ne sont pas les seules choses à acheter, cet épisode de la série proposant toutes les cinématiques des opus précédents, même les Tag Tournament. Le fan peut ainsi se faire une petite piqûre de rappel concernant la trame principale, ou simplement regarder les vidéos propres à chaque personnage. Un jukebox vient parachever le tout et permet, comme son nom l'indique, d'écouter une bonne pelletée de musiques, voire même de modifier celles des affrontements en les remplaçant par celles d'anciens épisodes. Terminons enfin rapidement sur l'aspect technique de ce Tekken 7, qui se montre plus que convaincant : fluide, avec des temps de chargement assez courts, une B.O. de plutôt bonne facture et des graphismes dans l'ensemble assez jolis (mais pas vraiment 2017)... Bref, les équipes ont fait un boulot plus que satisfaisant.
On peut certes lui reprocher son contenu un peu faiblard (une poignée de modes seulement), son scénario catastrophique ou encore ses chapitres de personnages bâclés, mais ce serait une grossière erreur de malgré tout passer à côté de ce Tekken 7. Car, après tout, ce que l'on attend d'un jeu de combat c'est son gameplay, le reste n'étant que du bonus. Et de ce côté-là, force est de constater que les développeurs se sont vraiment bien débrouillés, avec des affrontements nerveux et techniques, permettant aux habitués de se la péter et aux néophytes de ne pas être largués. Si l'on rajoute à cela tout un tas de petites choses à débloquer, une réalisation globalement plus que correcte et un côté spectacle qui fonctionne très bien, on tient certainement là l'un des Tekken les plus agréables à prendre en main. Un jeu de baston certes sobre dans son contenu, mais que l'on a bien du mal à lâcher.
08 juin 2017 à 10h16

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Points positifs

  • Gameplay aux petits oignons
  • Gros casting, globalement convaincant
  • Plutôt joli
  • Des combats spectaculaires
  • De la customisation de personnages pour les adeptes

Points négatifs

  • Mode Histoire vraiment raté...
  • ...Sans parler des chapitres des personnages
  • Actuellement quelques petits soucis en ligne
  • Contenu assez chiche (peu de modes)

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Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

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