Test : Fallout 4 - PS4

Fallout 4 - PS4
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Au fil des siècles, de nombreux philosophes se sont interrogés sur le bonheur. Est-il vraiment nécessaire à notre accomplissement personnel ? Cette quête du bonheur n’est-elle pas vaine ? Ces deux questions suffisent à faire griller les liaisons synaptiques de la plupart des êtres humains. Pourtant, cela n’a pas empêché Kant, Aristote ou encore Épicure de se prendre la tête sur le sujet. Mais tout ceci, c’est du gros bullshit. Il a fallu attendre le début du vingtième siècle pour avoir une ébauche de réponse valable au questionnement sur le bonheur. Je fais bien sûr référence au grand philosophe Baloo, qui a parfaitement résumé la situation avec sa célèbre maxime : "Il en faut peu pour être heureux". Pour ma part, le bonheur tient en quatre mots. Quatre petits mots qui me caressent les tympans, faisant chavirer mon cœur, tel un battement de cils de Scarlett Johansson à mon égard. Mais quels sont ces mots me demanderez-vous ? Et bien les voici : "Tu veux tester Fallout ?"

Test effectué à partir d'une version Xbox One

Et la réponse est bien évidement oui. Les souvenirs de New Vegas sont encore vivaces, et la machine à buzz s’est révélée très efficace sur moi. Mais revenons-en au cœur du sujet : Fallout 4. Pour la première fois dans la série, le jeu débute avant la grande guerre qui a tout ravagé. Vous venez de gagner votre place dans l’abri 111 de Vault-Tec. Ce qui tombe à pic, puisque 10 minutes après le passage du représentant, la sirène retentit. Nous sommes en 2077, et c’est le début de l’apocalypse nucléaire.
Cette petite introduction pré-cataclysme démontre tout le savoir faire des équipes de Bethesda pour poser une ambiance. En effet, à votre arrivée dans l’abri, la tension est palpable. La musique, l’éclairage, le décor et la mise en scène, tous ces éléments vous feront ressentir ce que vivent les personnages. C’est de loin le progrès le plus notable et appréciable par rapport aux épisodes précédents.
Fallout 4

Bienvenue dans le Commonwealth

Après Washington et Las Vegas, c’est à Boston que la licence a choisi de s’installer. Vous sortez de l’abri, plus de 200 ans après l’explosion initiale, pour découvrir un monde dévasté. Si cet environnement semblera familier aux habitués de la série, Boston se démarque nettement des deux villes précédentes de par l’abondance de couleurs. Ce n’est pas forcément évident au départ, mais cela nous a sauté aux yeux lors de notre première incursion à Diamond City, la première grande ville du jeu. Celle-ci est riche en couleurs chatoyantes. C’est un petit coin de paradis au milieu de cet enfer radioactif.
Mais tout n’est pas rose, loin de là. La faune locale fera tout pour vous tuer. Entre les rataupes, goules, super mutants et autres écorcheurs, les occasions de mourir ne manquent pas. Même certains de vos congénères, les pillards, essaieront de vous tuer. Et je ne vous parle même pas des radiations. Certains ennemis, qualifiés de légendaires, sont particulièrement redoutables. Mais ces derniers vous lâchant du loot rare, cela vaut la peine d’aller à la confrontation.

Johnny got his gun

Dans de telles conditions, vous comprendrez aisément qu’il vaut mieux sortir couvert. Et par là, j’entends : "armé jusqu’aux dents". À ce niveau-là, le Commonwealth se montrera très généreux. Vous trouverez de tout pour vous défendre, du petit couteau au lance-missile nucléaire portatif. Et croyez-moi, ce n’est pas du luxe tant le jeu est dur. On est très loin d’un S.T.A.L.K.E.R. en terme de difficulté, mais comparé aux jeux actuels, comme Skyrim par exemple, ça fait tout de même bizarre. Vous avez beau dominer largement un gunfight, il suffit qu’un super mutant connard kamikaze se fasse exploser à proximité pour mourir bêtement. Un bon équipement est donc indispensable si vous espérez survivre. Vous pourrez le récupérer sur les cadavres de vos ennemis, les acheter, mais aussi les améliorer ou les fabriquer, à condition d’avoir les ressources nécessaires ainsi que la compétence liée. Là où les équipes de Bethesda ont fait fort, c’est que tous les objets que vous récupérez dans le Commonwealth peuvent être utiles. Admettons que vous voulez améliorer votre pistolet 10mm et qu’il vous manque un engrenage. Récupérer une machine à écrire pourra vous permettre, via la fonction recyclage du jeu, de récupérer ladite pièce, entre autres choses.

L’amitié, c’est pour la vie.

Si le Boston post-guerre nucléaire est des plus hostile, vous n’aurez pas forcément à l’explorer seul. Au fil de vos pérégrinations, vous rencontrerez des personnages qui pourront vous aider dans votre quête. Que ce soit ponctuellement, lors de missions spécifiques, ou plus généralement, en restant à vos côtés tout au long de l’aventure. Le premier que vous rencontrerez n’est autre que le chien du trailer d’annonce. Et il se nomme Canigou… Et oui, je suis sérieux.

Bien évidemment, vous en rencontrerez d’autres au fil de vos aventures. Et vous pourrez choisir qui vous accompagne. Ce choix est particulièrement important étant donné que vos actions seront diversement appréciées par vos compagnons. Et un acolyte qui vous apprécie sera plus efficace, allant jusqu’à vous débloquer une compétence spécifique. Vous pourrez même flirter avec eux. Et je vous vois venir. Non, il n’est pas possible de se taper Canigou. Croyez-moi, j’ai essayé. Plus sérieusement, au fur et à mesure que les affinités se développent, les langues se délient. Et vos compagnons se confieront à vous, révélant leur histoire, souvent touchante, et leurs dilemmes moraux. Ce ne sont pas de simples mules sans âme. Il y a de fortes chances que vous vous attachiez à ces petits amas de pixels.

Fallout 4

L'union fait la force


En vous baladant dans les terres désolées, vous croiserez les représentant de différentes factions. Bien entendu, vous retrouverez la Confrérie de l’Acier, plus puissante que jamais, qui tient toujours son rôle de police de la technologie. Mais la plus intéressante ici est celle des Miliciens. Autrefois connus pour être les protecteurs des faibles tout en œuvrant pour le maintien d’un certain ordre, ils ne sont aujourd’hui plus que l’ombre d’eux-mêmes. Vous devrez les aider à se reconstruire.
Cela commence par aider les différentes petites communautés de la région à régler leurs problèmes de pillards, en massacrant ces derniers principalement, pour qu’elles rejoignent vos rangs. Ceci fait, vous devrez la reconstruire. Et c’est là que cela devient vraiment intéressant, Fallout 4 se transformant en véritable jeu de gestion.
Tout commence par la récupération de ressources. Ces dernières vous serviront à construire différents éléments essentiels au bon fonctionnement de votre base avancée. Habitations, plantations, purificateurs d’eau, générateurs, il faudra veiller à ce que les habitants aient suffisamment de tout pour vivre sereinement. Et si la population est trop faible, vous pouvez toujours construire une tour émettrice afin de recruter du monde. Globalement, même si une vue aérienne aurai été plus appropriée, ce versant du jeu reste agréable à manier, et étonnamment complet.
Outre la reconstruction du Commonwealth, cet aspect gestion du jeu a un intérêt beaucoup plus égoïste pour le joueur. En effet, en rejoignant les Miliciens, vous obtenez la possibilité d’appeler des renforts en cas de difficulté. Et plus les Miliciens sont puissants, plus vous recevez d’aide. Voilà comment un acte en apparence altruiste cache en réalité une manœuvre de gros bâtard.

La guerre ne meurt jamais

Malgré toutes ses qualités évidentes, ce quatrième Fallout divisera, et cela pour une raison simple : il est plus orienté action que ses prédécesseurs. Certains ne manqueront pas d’y voir une reproduction du schéma Mass Effect, la série de BioWare s’étant de plus en plus tournée vers l’action, jusqu’à en perdre les fans de la première heure. Mais il serait injuste de blâmer Bethesda pour cela. Tout d’abord, parce qu’avec les budgets de développement toujours plus élevés, il faut bien élargir son public pour que le jeu reste rentable. Mais aussi parce c’est bien fait ici. La difficulté étant ce qu’elle est, foncer dans le tas comme dans un Call of Duty ne donnera rien de bon. Si vous attaquez un groupe de super mutants comme un bourrin, il y a de fortes chances que vous vous preniez un missile sur la tête. Ce qui signifie votre mort. Ici, il faudra, avant toutes choses, évaluer la situation. Observer l’équipement de chacun est primordial afin de choisir les cibles prioritaires ainsi que l’arme adéquate. Suivant les protections portées par vos opposants, une arme à projectiles sera plus efficace qu’une arme à énergie, ou inversement. De plus, il faudra utiliser vos munitions avec parcimonie, certaines se faisant rares.
De plus, le Système de Visée Assistée Vault-Tec, plus connu sous l'appellation S.V.A.V., est toujours là. Il a d’ailleurs subi un rééquilibrage au niveau du ralentissement temporel qu’il provoque. Ce dernier est bien moins prononcé que dans le passé, rendant son utilisation très périlleuse en combat à courte et moyenne portée, surtout avec des ennemis qui vous chargent, comme les goules.

Ce ne sont pas ces droïdes que vous recherchez.

Mais s’il ne faut pas jeter la pierre à Bethesda pour ce virage dans l’action, c’est surtout parce que la base de Fallout, le roleplay, est toujours là. Cela commence par la création de votre personnage, tel qu'elle nous a été montrée lors de la conférence pré-E3 de l’éditeur. L’outil est aussi puissant et simple d’utilisation que promis.
Mais c’est surtout par rapport à votre liberté d’action que le jeu vous immerge. En effet, vous aurez toujours plusieurs manières de gérer une situation, en fonction de votre envie du moment, mais aussi des capacités que vous avez débloquées.
Parce que, contrairement à Skyrim, qui vous permet d’essayer de crocheter une serrure d’un niveau bien supérieur au votre, Fallout 4 ne vous en laissera pas l’opportunité. Il est donc primordial de bien réfléchir avant d’attribuer vos points de compétence. Sur l’arbre en question, vous retrouverez les catégories S.P.E.C.I.A.L. habituelles avec, en complément, des sous-catégories plus spécialisées, pour le piratage ou la furtivité par exemple. Au final, c’est un arbre de compétence à la fois complet, clair et accessible qui nous est proposé ici. De plus, il est agrémenté de petites animations 2D qui rendent l’ensemble plutôt joli.
Fallout 4

Le bug de l’an 2077

A ce stade, vous devriez être convaincus que Fallout 4 est excellent. Il est donc temps d’aborder les menus défauts du jeu. Globalement, le dernier né de Bethesda souffre d’un manque de finitions. Ce n’est pas que le jeu soit particulièrement chargé en bugs, mais nous avons été confrontés à quelques soucis techniques. Cela va du plus bénin, comme un personnage qui ne bouge pas les lèvres lorsqu’il parle, au plus critique : le crash pur et simple. Mais mis à part ce dernier cas de figure, ils ne sont pas réellement gênants.
La partie shoot du jeu n’est pas parfaite non plus. Le plus gros problème du jeu à ce niveau reste encore le manque de précision des jets de grenades. Il n’est vraiment pas aisé de les lancer là où on le désire. On finit par s’y faire, mais ce n’est vraiment pas évident au départ.
L’autre problème est récurrent dans bon nombre de FPS. Il s’agit de bugs dans la balistique. Il y a des tirs qui ne touchent pas leur cible, étant bloqués par un mur invisible. Ce qui est très frustrant par moments.
Le dernier bug dont souffre le jeu est plus insidieux, étant donné qu’il ne vient pas du code, mais de nos habitudes de vieux gamers. Des précisions s’imposent. Les développeurs ont ajouté une feature d’apparence anecdotique, mais pourtant géniale de par son impact sur le jeu. Celle-ci concerne le loot : il n’est plus nécessaire d’ouvrir un quelconque menu pour récupérer votre butin, celui-ci s’affichant automatiquement lorsque vous visez le contenant, peu importe sa nature. Cela a pour effet de grandement fluidifier le gameplay, tout en supprimant la pause liée à la navigation dans les menus. Cette feature a deux défauts. Le premier concerne la lisibilité des éléments disponibles, seuls deux objets étant affichés en simultané. Mais le plus gênant vient du fait que le vieux réflexe qui consiste à fermer ledit menu persiste. Résultat : votre pip-boy s'ouvre de manière intempestive. Ce n’est pas une défaillance de votre jeu vidéo, vous êtes juste un vieux con.


Voilà ce que nous avons retenu de Fallout 4. Certes, le jeu manque de finitions et s’oriente plus vers l’action. Mais si le premier point n'est pas si gênant que ça au final, le second contribue à rythmer plus efficacement l’aventure. On pourrait résumer ce dernier Fallout comme étant une version "hardcore" de Skyrim, mais ce serait injuste, tant son univers est unique. C'est d'ailleurs paradoxalement la seule chose qui pourrait nuire au jeu, un certain nombre de joueurs pouvant ne pas accrocher à ce Boston post-apocalyptique. C’est vraiment bête pour eux, car le jeu est excellent. Et nul doute qu'il causera son lot de divorces et de licenciements. C’est une véritable arme de destruction massive de vie sociale. Mais croyez moi, cela en vaut largement la peine.
09 novembre 2015 à 13h33

Par

Points positifs

  • L'univers
  • La liberté d'action
  • Joli, malgré les animations un peu raides
  • Difficulté rehaussée par rapport aux normes du moment
  • La partie gestion, complète et bien pensée
  • Plutôt bien écrit dans l’ensemble
  • Un très gros travail a été fait sur l'ambiance
  • Un monde vraiment hostile

Points négatifs

  • Jets de grenades pas très précis
  • Manque de finitions
  • L'animation des personnages, un peu raide
  • Temps de chargement horriblement longs
  • L'univers pourra en rebuter certains, et c'est dommage pour eux
  • Se sentir sale après avoir essayé de coucher avec un chien
  • Faites vos adieux à vos proches

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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